Le sépulcre

 

 

Ce bloc majestueux de vivante sculpture,

Où le drame divin parle à l’humanité,

Où s’exhale l’amour, où pleure la nature,

Semble jailli d’un jet dans sa sublimité.

 

Chef-d’œuvre lumineux, où chaque créature

Reflète en tous ses traits son cœur même incrusté.

Où, sous la forme humaine et dans la sépulture,

Le Christ a la splendeur de sa divinité.

 

Devant cet idéal de croyance et de vie,

Dans le rayonnement de la pierre asservie,

On sent la mort vaincue au seuil de ce tombeau.

 

Et l’âme, en adorant, dans l’extase muette,

Entend l’art et la foi dire avec le poète :

« Il en fut un plus saint, mais jamais un plus beau. »

 

 

 

L. LAURENS.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1895.

 

 

 

 

 

 

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