La poursuite divine

 

 

Ô mon Dieu, vous avez des ruses adorables

Pour triompher des cœurs et vous les attacher,

Car vous êtes épris de ces cœurs misérables.

 

Jusqu’au bord de l’Enfer vous courez les chercher,

Et, vous penchant sur eux doucement, vous leur dites

 

Puis, si l’enchantement des vanités maudites

Ne les a pas lassés, vous ne vous lassez pas,

Vous, de renouveler vos ardentes poursuites.

 

Vous allez devant vous et vous tendez les bras ;

Il faudra que demain la brebis égarée

Y repose, arrachée aux ronces d’ici-bas.

 

Ah! comme en Emmaüs, dans la calme soirée

Qu’au moins, sur votre sein, vers le tomber du jour,

Nous appuyions, Seigneur, notre tête éplorée !

 

Et que nos cœurs, longtemps cherchés par votre amour

Afin qu’ils n’aillent pas, rejetés de la Gloire,

Loin de Vous, dans la nuit, se crisper sans retour,

Vous laissent remporter la dernière victoire.

 

 

 

Louis LE CARDONNEL.

 

 

 

 

 

 

 

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