Une jeune fille à son oiseau

 

 

Bijou vivant, petit trésor,

Tes plumes sont comme une gaze,

Où brillent, dans l’argent et l’or,

Et l’émeraude et la topaze.

 

Je t’appelle, tu viens à moi

Béqueter ma lèvre et mes joues !

Mon bel ami, mon petit roi,

Avec moi tu causes, tu joues.

 

Sur mon doigt, d’un air si gentil,

Posé comme sur une branche,

Petit friand, dans ma main blanche,

Tu croques le sucre et le mil.

 

Dès le matin ta voix chérie,

Ton premier chant me dit bonjour,

Et m’avertit avec amour

De l’heure où Dieu veut qu’on le prie.

 

Je prie avec toi, je bénis

La Providence maternelle

Qui daigne abriter sous son aile

Les petits oiseaux dans leurs nids,

 

Qui veille sur nous, qui nous aime,

Qui fait naître et mûrir le grain,

Nourrit les oiseaux dans sa main

Comme je te nourris moi-même ;

 

Et qui, sans doute, a consolé,

Dans son deuil et sa peine amère,

Pauvre orphelin, ta pauvre mère,

Quand sous son aile on t’eut volé.

 

 

 

J. B. LECLÈRE D’AUBIGNY.

 

Recueilli dans

Recueil gradué de poésies françaises,

par Frédéric Caumont, 1847.

 

 

 

 

 

 

 

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