Au sommeil

 

 

Seigneur ! la nuit est lourde et longue à traverser,

Tandis que, retrouvant ses forces souveraines,

Comme un géant captif, mon sang vient se heurter

        Contre les parois de mes veines.

 

Seigneur ! accordez-moi la pitié du sommeil !

J’ai supporté le poids du jour sans une plainte ;

Je reprendrai la lutte à l’heure du réveil

        Si j’ai pu dormir sans contrainte.

 

Versez sur d’autres fronts les rêves enchantés

Qui sillonnent d’azur l’ombre des nuits funèbres ;

Je ne veux qu’endormir tous mes sens écrasés

        Sous le lourd manteau des ténèbres.

 

 

 

Annie LEYDIER.

 

Paru dans Le Noël et la Maison en mars 1939.

 

 

 

 

 

 

 

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