Louange de l’épouse

 

 

Ton visage, est si doux dans mes mains, il est frais délicat et fragile

Cher visage sensible il s’émeut, il frémit comme l’herbe des prés.

 

Ta voix ô bien-aimée est le printemps qui chante, le grave amour qui entre doucement

Elle est un baume qui se répand, l’encens qui monte.

 

Ton cœur est une hostie offerte à l’empire du Bien essentiel

Le tabernacle ardent de mes béatitudes, un lac de fraîcheur au désert.

 

C’est un astre de feu et de flammes, dans le ciel léger de ta chair

C’est un chant de soupirs et de larmes, un verger un jardin pur et clair.

 

Ton esprit – aux pieds de la Sagesse s’instruit chaque jour humblement

Il en connaît les jeux, les abîmes, le goût de vigne et de froment.

 

Ne dis pas que l’amour est aveugle il a les yeux de l’Éternel

Ne crains pas son regard créateur, la jeunesse de l’aigle revit dans le ciel.

 

Le Dieu des cœurs – efface des années la poussière et les traces du temps

Et te porte sans ride et sans tache, de l’amour à l’Amour sans déclin.

 

 

 

Raïssa MARITAIN, Lettre de nuit.

 

Paru dans La Relève en 1940.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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