Le chapelet

 

 

Le vieux chapelet que tu possédas,

Je l’ai bien caché dans les résédas,

Pour que leur parfum imprègne ses perles :

Je l’ai suspendu parmi les buissons,

Pour qu’il chante aussi les douces chansons

                       Des merles.

 

Ô ce chapelet que tu tins jadis !....

Maintenant, tu dors dans le Paradis,

Avec un sourire éternel aux lèvres.....

Je suis comme fou, quand je le revois,

Et le bruit qu’il fait me semble des voix

                       Très mièvres.

 

Je revois en lui tes cheveux d’argent,

Et ton front rêveur qui, m’encourageant,

Venait m’éloigner de l’âpre chimère,

Je revois en lui ton regard joyeux

Et tes doigts fluets, et ton cœur pieux,

                       Grand’Mère !

 

 

 

Georges MARLOW, Évohé !, 1891.

 

 

 

 

 

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