La petite vieille du dimanche soir

 

 

Dans la petite église, un grand orgue s’est tu.

Flamme pure du cierge éclaire la pénombre,

Illumine la nef pour dessiner une ombre

Dans un pieux silence : exemple de vertu.

 

À genoux, effacé, ce fragile fétu,

Devant le Tout-Puissant avec ferveur dénombre

Ses amis les plus chers, désirant qu’ils ne sombrent,

Reprenant son appel tant de fois rebattu.

 

Dans l’humble sanctuaire, où germent tes Ave,

Humble femme menue, aux yeux bleus délavés,

Conserve dans ta foi cette persévérance.

 

Elle pèse pour nous, infâmes mécréants,

Sur le juste plateau de la grande balance,

Pour que Dieu nous accueille au sein de ses enfants.

 

 

 

Éliane MARY.

 

Paru dans Art et poésie, reflets poétiques de l’ethnie française,

Anthologie des membres titulaires, agrégés d’honneur de la

Société des poètes et artistes de France,

sous la direction littéraire de Henry Meillant,

Jean Grassin éditeur, 1968.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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