Petits enfants

 

 

Les tout petits enfants qui viennent en ce monde,

Lors même que le sort leur fait un nid très doux,

Inspirent bien souvent une pitié profonde

À ceux qui dans la lutte ont grandi comme nous.

 

Ils seront seuls un jour sous l’orage qui gronde ;

Ils subiront les chocs que nous redoutons tous.

Ceux qui sur notre cœur cachent leur tête blonde

N’auront plus pour appui ce cœur ni ces genoux.

 

C’est ainsi qu’il faudrait, bons et chers petits anges,

Pouvoir garder tous ceux qui naissent ici-bas.

L’heure sonne trop tôt pour eux des durs combats.

 

Oh ! que du moins le jour où tomberont leurs langes,

Ils gardent, dans un cœur que mûriront les ans,

La candeur et la foi des tout petits enfants.

 

 

 

Mme Marie MEYRAT-GIRARD.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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