Jésus au jardin des oliviers

 

 

Au jardin d’oliviers, hors des murs de la ville.

Nuit noire. Vent glacé. Dans un groupe caché,

À voix basse, entretien sur certain évangile,

Que Jésus, qui se dit le Messie, a prêché.

 

Plus loin, trois, sous le poids d’une lourde vigile,

Dorment autour d’un arbre, assis, le corps, penché ;

Un dernier, à l’écart prosterné sur l’argile,

Pleure : « Accepte, mon Dieu, mon sang pour le péché !

 

« S’il se peut, ô mon Père, éloigne ton calice...

Mais que ta volonté, non mon vœu, s’accomplisse ! »

– Et voilà qu’on entend un pas lourd de soldats...

 

Celui qui l’a vendu de Jésus-Christ s’approche.

Il l’embrasse... Son Maître, avec un doux reproche :

« Eh quoi ! par un baiser tu me trahis, Judas ? »

 

 

Adolphe MILLET.

 

Paru dans L’Année poétique en 1906.

 

 

 

 

 

 

 

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