La sueur de la mort...

 

 

La sueur de la mort lui coule sur les yeux.

 

Il marche sous la croix sans voir son dernier jour. Et quelle est donc ici la chose belle à voir, dis-nous, Fils de l’Homme ?

 

L’eau de ce pays est comme l’œil de l’aveugle, la pierre de ce pays est comme le cœur du Roi, l’arbre de ce pays fait un pieu de torture pour toi, Amour, fils du Ciel.

 

Il a rompu le pain, il a versé le vin.

 

 

 

Voici la chair, voici le sang.

 

Qui a des oreilles entende !

 

Il a prié et s’est levé : ses bien-aimés étaient couchés sous l’olivier.

 

Simon, dors-tu ?

 

Il a crié et s’est levé : ses petits enfants rêvaient sous l’olivier. Dormez dorénavant, dit le Fils de l’Homme.

 

Ils sont venus avec des épées et des lanternes : « Maître, je vous salue. » Le frère a baisé le frère sur la joue. L’oreille droite fut emportée et la voici guérie : afin que l’homme entende.

 

Le coq a chanté deux fois : il n’y a plus d’amour, tout est oublié.

 

Le coq a chanté dans la solitude de ton cœur, Fils de l’Homme.

 

La couronne est sur la tête, le roseau est dans la main, le visage est aveugle de crachats et de sang.

 

Salut, Roi des Juifs.

 

Les vêtements sont partagés, les voleurs sont morts.

 

« J’ai soif », crie le cœur de la vie.

 

Mais l’éponge est retombée et le côté est percé et tout est accompli.

 

 

 

Maintenant nous savons qu’il est le Fils du Dieu vivant et qu’il est avec nous jusqu’à la fin du monde. Amen.

 

 

 

Oscar Vladislas de Lubicz MILOSZ,

Miguel Mañara, 1912.

 

 

 

 

 

 

 

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