Sur le matin de la nativité du Christ

 

 

 

                                  I

 

Voici le mois, voici le bienheureux matin,

Où le fils du Seigneur immuable du Ciel,

Né d’une épouse chaste, et d’une Vierge mère,

Nous apporta d’en-haut notre rédemption ;

Car les prophètes saints par leurs chants avaient dit

Qu’il nous libérerait de la chute mortelle,

Nous mettant à jamais en paix avec son Père.

 

 

                                  II

 

Cette forme splendide, éblouissant éclat,

Ce feu majestueux qui rayonnait au loin,

Avec quoi toujours, dans le haut Conseil du ciel

Il siégeait, au milieu de la triple Unité,

Il s’en défit ; et, pour nous rejoindre ici-bas,

Délaissant les parvis d’éternelle lumière,

Choisit notre corps sombre et la mortelle argile.

 

 

                                  III

 

Musc céleste, ton inspiration pure

N’offrira-t-elle un présent à l’Enfant divin ?

N’as-tu ni vers, ni chant, ni accents solennels

Pour qu’il soit bienvenu dans ce nouveau séjour,

Quand le ciel, des coursiers du soleil non foulé,

N’accuse rien encor de la lumière proche,

Et qu’en mille feux veille un bataillon d’étoiles ?

 

 

                                  IV

 

Vois comme à l’Orient sont accourus les Mages,

De loin, guidés par l’astre, et chargés de parfums ;

Vite, devance-les, avec ton humble chant,

Dépose-le, modeste, à ses pieds bienheureux ;

Aie l’honneur d’accueillir ton Seigneur la première,

Et joins à l’hosannah des anges tes accents

Purifiés par le feu de son autel secret.

 

 

 

John MILTON.

 

Traduit par Louis Cazamian.

 

 

 

 

 

 

 

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