Noël de la coccinelle

 

 

Refrain.

 

Et d’où vient donc ton air si gai,

            Catherinette !

            Catherinette !

Et d’où vient donc ton air si gai,

Catherinette du bon Dieu ?

 

Mon cœur jouit, c’est bien vrai ;

L’enfant Jésus l’a rendu gai.

À Bethléem, je l’ai vu, le pauvret !

C’est tout le portrait de sa mère.

 

Une paille faisait un petit pont

En passant sur son petit doigt ;

Doucement j’y suis montée,

Longtemps je m’y suis promenée.

 

J’ai voyagé dessus son bras,

J’ai vu de près son joli nez,

J’ai respiré sa douce haleine ;

Du lait restait sur sa bouchette.

 

Monsieur le bœuf était jaloux :

Il eût voulu, le malheureux !

Être petit, être à ma place !

La grandeur souvent embarrasse.

 

L’âne me prenait, l’insolent !

Pour certain animal puant,

Et de travers me regardait ;

Déjà même il me menaçait.

 

La sainte Vierge s’avança

Et sous son fichu me cacha :

« Je t’aime beaucoup, Catherinette,

Je te fais présent d’une petite robe ;

 

« Petite robe couleur de corail

Et qui brille comme un miroir ;

De sept pommettes elle est ornée,

C’est moi seule qui l’ai brodée !

 

« Tant que tu la porteras sur toi,

Tu n’auras crainte de personne.

N’oublie jamais, ma fille,

L’enfant Jésus, fils de Marie. »

 

Puis elle me mit sur sa main,

J’ouvre les ailes, je prends l’élan,

Elle souffla sur moi, et je suis rentrée

Dans ma maison, tout enchantée.

 

 

 

MOQUIN-TANDON.

 

Traduit de l’occitan par F. Donnadieu.

 

Recueilli dans Anthologie de la poésie occitane,

choix, traduction et commentaires

par André Berry, Librairie Stock, 1961.

 

 

 

 

 

 

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