L’aube

 

 

Voici qu’à l’orient les mains blanches du Jour

Déchirent de la Nuit la ténébreuse robe ;

L’ombre sur les hauteurs lentement se dérobe,

Les étoiles au ciel s’éteignent tour à tour.

 

L’église ébauche enfin le sommet de sa tour

Dans la lumière pâle et bleuâtre de l’aube ;

Dans les bois endormis, qu’une vapeur enrobe,

De frêles voix d’oiseaux chantent avec amour.

 

Le vallon se dessine en la fraîche pénombre,

Du feuillage mouvant apparaît le vert sombre,

La rivière, les monts, précisent leurs contours

 

Dans le recueillement du matin qui frissonne,

Sur les prés parfumés revêtant leurs atours,

L’appel de l’Angelus pieusement résonne.

 

 

 

Eugénie MOTTET.

 

Paru dans Les poètes de la tradition en janvier 1937.

 

 

 

 

 

 

 

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