Aux saints

 

 

Si, tous les matins de nos fêtes,

Nous chantions tous avec amour

Sur les harpes des saints prophètes

Nos prières qui sont parfaites,

Je ne serais pas dans la cour.

 

Si nous récitions nos prières

Dans le crépuscule du soir

Avec des lèvres régulières

Avant d’allumer les lumières,

Je ne serais pas au chauffoir.

 

Si l’homme s’oubliait lui-même

Pour ses frères, comme un retour

Des bienfaits du Seigneur qui l’aime,

Qui le marque de son Saint Chrême,

Je ne serais pas dans la cour ;

 

Et si nous, les fous de Bicêtre,

Nous avions fait notre devoir,

Le devoir dicté par son prêtre,

Nous serions au parloir Peut-être,

Ce ne serait pas ce parloir.

 

Sans le diable qui nous malmène,

Nul, avec les yeux de son corps,

N’aurait vu ma figure humaine

Dans la cour où je me promène

Et dans le dortoir où je dors.

 

 

 

Germain NOUVEAU.

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net