Notre-Dame de Fourvières
À M. ÉMILE GRIMAUD.
« Mystérieuse cime où descendaient les Anges. »
(A. FLAYOL.)
Comme le flot aux pieds d’un éternel rocher,
Le bruit du monde meurt aux pieds du sanctuaire
Où la croix, élevant un phare salutaire,
Montre la route aux yeux qui veulent la chercher.
De mille passions les ardentes tempêtes
Sous leur souffle orageux nous poussent à l’écueil,
Mais un astre serein luit ici sur nos têtes
Et d’un abri sacré nous indique le seuil.
C’est l’étoile des mers, c’est notre protectrice,
C’est la fille des rois et la mère d’un Dieu,
Celle qui, de défense au Ciel nous tenant lieu,
Obtient que le pardon désarme la justice.
De son nom, invoqué dans la joie ou les pleurs,
Quelle voix redira jamais toutes les gloires ?
Car elle est à la fois la Vierge des Victoires,
Celle de l’Espérance et celle des Douleurs.
Tantôt du repentir, tantôt de l’innocence,
Qui redira les dons à l’autel suspendus,
Et le marbre et le bronze où la reconnaissance
Vient inscrire les vœux par Marie entendus ?
Aux pécheurs qui du Christ ont oublié les traces,
Comme aux nobles élus qui, parmi les humains,
Du Calvaire ont suivi les pénibles chemins,
La Vierge ouvre un trésor d’inépuisables grâces.
Source du seul amour qui n’ait jamais cessé,
Auprès du Rédempteur la Vierge nous appelle,
Et dans les murs bénits de la vieille chapelle
S’épanouit toujours la tige de Jessé.
Le lys de Bethléem sur ces hauteurs domine,
Et pour aller prier la Mère du Seigneur,
Lorsque l’homme a gravi cette sainte colline,
On l’en a toujours vu redescendre meilleur !....
(Lyon.)
Vte de NUGENT.
Paru dans la Revue de Bretagne et de Vendée en 1859.