Hymne

 

 

Fille de Joachim ! fille d’Anne !

Vous habitiez, parfaitement belle,

La grande forêt des prophéties,

– Sage et semblable à l’enfant des Landes

Parmi les pins que son père incise :

Elle les voit, depuis qu’allie existe,

Abriter le seuil de sa demeure.

 

De-ci de-là, porteuse de vivres,

       Jusqu’au soir elle chemine ;

Qu’un orage envahisse l’espace,

       Elle n’est pas inquiète ;

Elle est joyeuse, et son pied se joue

       De l’ortie et du serpent ;

Son petit doigt lui parle d’amour.

 

Et vous écoutiez l’Esprit de Dieu

Qui soufflait parmi les prophéties.

Vous étiez sans crainte, fille d’Anne !

À peine adolescente, ô Marie,

Et déjà familière de l’ombre

Où se cache à nos yeux le Très-Haut,

Que n’osait pas regarder Moïse !

 

Vous étiez semblable à la colombe

       Qui chante sans être vue ;

Mais la colombe entend la colombe,

       Et vous fûtes entendue ;

Vous étiez semblable à la stérile

       Épouse du patriarche,

Et votre postérité fut grande !

 

 

 

Jean OSWALD.

 

Paru dans Art et poésie, reflets poétiques de l’ethnie française,

Anthologie des membres titulaires, agrégés d’honneur de la

Société des poètes et artistes de France,

sous la direction littéraire de Henry Meillant,

Jean Grassin éditeur, 1968.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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