L’espérance divine

 

 

            Et la caresse printanière,

Où revit la chaleur d’un soleil pâlissant,

Adoucit l’Agonie où le bois jaunissant

            Exhale sa splendeur dernière.

 

            C’est là, sous un ciel pur eucor,

Le Printemps qui revient, dans cette fin d’automne,

Mettre un sourire d’ange où l’Au-delà chantonne,

            Aux lèvres pâles de la Mort...

 

            C’est sur une tombe entrouverte,

Dans un glas où se mêle une douce chanson

Qui fait sur le Trépas naître un rose horizon,

            Une espérance à tous offerte...

 

            C’est la Jeunesse qui revient

Chanter dans l’air léger parmi les branches nues

Pour l’Âme, en deuil de trop d’espérances perdues,

            Et qui, tremblante, se souvient...

 

            Ô Retour du Printemps, ne laisse

Pas au Cœur, qui pour le terrestre amour n’est plus,

Le cuisant souvenir, comme aux jours révolus,

            D’une mensongère promesse !

 

            Viens-tu, dans un hymne nouveau,

Me chantant la beauté des espaces célestes,

Me dire de laisser sur la terre d’incestes

            Ma dépouille aux vers du tombeau ?

 

            Je suis ton jour qui m’illumine

Avec mon pur esprit, loin de mon corps charnel.

Ton sourire est celui d’un Printemps éternel

            Je vois l’Espérance divine !

 

 

 

Charles-Rafaël POIRÉE.

 

 

 

 

 

 

 

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