La prière universelle

 

 

 

Grande et première Cause, Être peu compris, qui as borné toutes mes connaissances à savoir que Tu es bon, et que je suis aveugle !

 

 

Dans cette nuit obscure, Tu m’as donné de distinguer le bien du mal, et en tenant la nature asservie à une destinée irrésistible, Tu as laissé libre la volonté de l’homme.

 

 

Ce que la connaissance me dicte de faire, enseigne-moi à m’y porter, plus encore pour obéir à Ta voix que pour obtenir les biens célestes, et à éviter ce qu’elle me défend, moins par la crainte de l’enfer que par respect pour ses leçons.

 

 

Que je ne rejette aucun des biens que Ta bonté m’accorde ; car Dieu est payé de ses bienfaits quand l’homme les reçoit, et en en jouissant, l’homme obéit.

 

 

Si je marche dans la bonne route, que Ta grâce m’y maintienne ; si je m’en écarte, qu’elle m enseigne à y rentrer.

 

 

Sauve-moi du fol orgueil, pour les dons que je tiens de Ta bonté, et du mécontentement impie, pour ceux que m’a refusés Ta sagesse.

 

 

Enseigne-moi à ressentir les maux de mes semblables, et à cacher leurs fautes en usant envers eux de la même indulgence dont ils usent envers moi.

 

 

Humble mortel que je suis, il me reste encore quelque dignité, puisque je suis animé de Ton souffle divin ; sois mon guide dans toutes mes voies, dans le chemin de cette vie, et dans celui que la mort doit m’ouvrir.

 

 

Qu’aujourd’hui je tienne de Toi mon pain et la paix ! Quant à tous les autres biens, Tu sais ce qui est le mieux, de me les accorder ou de me les refuser : que Ta volonté soit faite !

 

 

Ô toi, dont le temple est l’immensité, dont les autels sont la terre, les mers et le firmament, qu’un chœur de tous les êtres fasse entendre Tes louanges, et que de toute la nature l’encens s’élève vers Toi.

 

 

Alexander POPE.

 

Paru dans Psyché, revue du spiritualisme intégral

en mars-avril 1923.

 

 

 

 

 

 

 

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