Le vœu

 

 

Un soir que dans mon cœur le tien s’est épanché,

Répondant aux élans de ma vive tendresse,

D’une voix dont me fut l’accent une caresse,

Tandis que rougissait ton front sur moi penché,

 

Tu prononças ces mots qui m’ont beaucoup touché :

« Dans mon sommeil parfois ce cauchemar m’oppresse.

Lorsque Dieu devant lui voudra que je paraisse,

Si ce monde n’est pas aux yeux des morts caché,

 

Je te verrai verser des pleurs sur mon absence

Sans que je puisse, hélas ! consoler ta souffrance,

Et cela me rendra triste au séjour des cieux. »

 

Ah ! faisons, cher amour, plutôt cet autre rêve :

Nos fils ayant grandi, lorsque nous serons vieux.

Que, soudain, notre vie au même jour s’achève !

 

 

Victor M. RENDON.

 

Paru dans L’Année poétique en 1906.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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