Golgotha

 

 

Le ciel enténébré de ses plus tristes hardes

S’accroupit sur le drame universel du pic.

Le violent triangle de l’arme des gardes

A l’air au bout du bois d’une langue d’aspic.

 

Parmi des clous, entre deux loups à face humaine,

Pantelant ainsi qu’un quartier de venaison

Agonise l’Agneau déchiré par la haine,

Celui-là qui donnait son âme et sa maison.

 

Jésus bêle un pardon suprême en la tempête

Où ses os fracassés crissent comme un essieu,

Cependant que le sang qui pleure de sa tête

Emperle de corail sa souffrance de Dieu.

 

Dans le ravin, Judas, crapaud drapé de toiles,

Balance ses remords sous un arbre indulgent,

– Et l’on dit que là-haut sont mortes les étoiles

Pour ne plus ressembler à des pièces d’argent.

 

 

 

SAINT-POL ROUX.

 

 

 

 

 

 

 

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