Où donc est le bon Dieu ?

 

 

                                  Quelqu’un se pourra-t-il cacher

                                  dans quelque retraite que je ne le voie pas ?

                                  dit l’Éternel : Est-ce que je ne remplis pas

                                  les cieux et la terre ?

                                                                     (Jér., ch. XXIII, v. 21.)

 

 

Où donc est le bon Dieu ? dit l’enfant à sa mère

En poussant un soupir vers le ciel étoilé.

Tu me dis qu’il est bon, que c’est un tendre père,

Tu me dis qu’il est beau, pourquoi s’est-il voilé ?

 

Dans la sombre forêt, si pleine de silence,

Et dont les noirs sapins remplissent de terreur,

Daigna-t-il quelquefois révéler sa présence,

Manifester sa gloire aux yeux du voyageur ?

 

Sur ces rocs dont la neige a recouvert les cimes,

A-t-on jamais trouvé l’empreinte de ses pieds ?

Est-il jamais venu visiter ces abîmes,

Et voir au fond du lac les monstres effrayés ?

 

« Ô mon fils, l’Éternel est partout dans l’espace ;

L’œil humain ne pourrait contempler sa splendeur !

Sur chaque créature on reconnaît sa trace,

Et son nom est inscrit sur la plus humble fleur.

 

Mais de ce Dieu caché, la voix suave et tendre

Par instant retentit au fond de notre cœur. »

« Ô mère, tu dis vrai ; souvent je crois l’entendre,

Quand je vais avec toi soulager le malheur. »

 

 

 

Marie SANDRAS,

Les noix dorées de l’arbre de Noël,

1872.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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