La prière d’un enfant

 

 

Quand l’ombre sur la terre

Étend son rideau noir,

En faisant ta prière

À genoux chaque soir,

Pour qui, grave et gentille,

Avec tant de ferveur

Implores-tu, ma fille,

La bonté du Seigneur ?

 

Au Dieu, que je révère,

Je demande de cœur,

D’abord pour toi, ma mère,

La paix et le bonheur.

Pour toute âme en souffrance,

Que ronge la douleur,

J’invoque sa clémence,

Astre consolateur.

 

D’éloigner toute peine

De notre auguste roi,

De notre douce reine,

Je le prie avec foi ;

Pour leurs enfants, que j’aime,

J’implore un sort serein,

Et demande qu’il sème

De bonheur leur chemin.

 

Je lui demande encore

D’affermir dans sa loi

Chaque cœur qui l’adore,

Modeste dans sa foi,

Et de me garder sage,

Digne de sa bonté ;

D’écouter mon langage,

En sa simplicité.

 

Puis, fermant ma paupière

Dans un mol abandon,

Je m’endors, ô ma mère,

En murmurant ton nom.

 

 

 

Louisa STAPPAERTS,

Œuvres poétiques, 1858.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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