Un nid

 

 

Dans une miche, ouverte au front d’une muraille

Par ce grand travailleur qu’on appelle le Temps,

Était un petit nid, bien abrité des vents,

Et tressé de rameaux, de duvet et de paille.

 

Il était si joli !... Quand l’aube se levait,

Et que tout, lentement, s’éveillait sur la terre,

Du petit nid sortait une voix fraîche et claire,

Qui bénissait le ciel, et vers le ciel montait.

 

Au même instant, le mâle, actif et plein d’adresse,

S’envolait pour chercher quelque grain de froment,

Puis venait l’apporter avec une caresse

Aux jeunes oisillons qui gazouillaient gaîment.

 

Et la mère contente alors battait de l’aile

Près du mâle, qui, fier de son heureux retour,

Allait de sa couvée à sa douce femelle,

Le regard rayonnant, l’œil humide d’amour.

 

 

 

Louisa STAPPAERTS (Madame RUELENS).

 

 

Recueilli dans Anthologie belge, publiée sous le patronage du roi

par Amélie Struman-Picard et Godefroid Kurth,

professeur à l’Université de Liège, 1874.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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