Réflexions en novembre

 

 

Ne jamais se revoir !... oh ! ce serait horrible !

Ne jamais retrouver quelque part, n’importe où,

Dans je ne sais quel lieu profond, inaccessible,

          Tant d’amours dont le cœur est fou !

 

Quoi ! sans trêve lutter, pleurer, travailler, vivre !

– D’autant plus malheureux qu’on était les meilleurs –

Pour qu’on nous dise, à l’heure où la mort nous délivre,

          « Rien ici-bas ! et rien ailleurs ! »

 

Non ! je ne sais en moi quelle révolte crie,

Je ne sais quel instinct m’éclaire et me conduit,

Mais je ne puis croire à cette raillerie

          Qu’on nomme l’éternelle nuit.

 

Non ! la tombe n’est pas le but sombre des âmes,

Non ! tout ne finit point aux douleurs d’ici-bas.

Oh ! parmi les soleils, les astres et les flammes,

          Vous nous attendez, n’est-ce pas ?

 

 

 

Marthe STIEVENARD.

 

Recueilli dans Répertoire poétique,

poésies et monologues recueillis

par Camélienne Séguin,

Montréal, 1937.

 

 

 

 

 

 

 

 

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