La science en Dieu

 

 

Heureuse la science au Christ toujours fidèle,

       Qui marche en adorant sa loi !

Qui n’a vu hors de lui rien qui fût digne d’elle,

       Et se concentre dans la foi !

Elle reste soumise et n’en est que plus belle,

Elle vit, elle meurt sans trouble, sans effroi ;

Heureuse la science au Christ toujours fidèle

       Qui marche en adorant sa loi !

 

Elle sait sa faiblesse, elle en convient sans peine,

       Car l’orgueil ne l’aveugle pas.

Elle connaît la borne où l’impuissance humaine

       Se heurte, hélas ! à chaque pas ;

Et bien loin d’opposer une arrogance vaine,

Elle baisse la tête et s’incline plus bas.

Elle sait sa faiblesse, elle en convient sans peine,

       Car l’orgueil ne l’aveugle pas.

 

Ah ! qu’elle est loin de là cette triste science

       Qui se passe de l’Éternel !

Qui croit tout expliquer dans sa vaste démence,

       Et se pose en face du ciel !

Le monde entier proclame en vain notre ignorance.

Elle veut tout savoir sur ce globe mortel.

Ah ! qu’elle est loin de là cette triste science

       Qui se passe de l’Éternel !

 

Encor si dans l’orgueil qui l’enivre et l’inspire,

       Elle n’attaquait pas Jésus !

Mais il lui fait ombrage, elle hait son empire,

       Ses miracles et ses vertus ;

Car l’homme qui s’égare, en son jaloux délire,

A besoin d’insulter à ce qu’il ne croit plus,

Encor si dans l’orgueil qui l’enivre et l’inspire

       Elle n’attaquait pas Jésus !

 

C’est qu’il ne souffre pas la froide indifférence,

       Il lui faut la haine ou l’amour.

Comme au pied de la croix tous deux sont en présence,

       Et tous deux parlent à leur tour,

L’éternelle prière et l’éternelle offense

S’élèveront ainsi jusques au dernier jour.

Le Christ n’inspire pas la froide indifférence :

       Il lui faut la haine ou l’amour !

 

Heureuse la science au Christ toujours fidèle.

       Qui marche en adorant sa loi !

Qui n’a vu hors de lui rien qui fût digne d’elle

       Et se concentre dans la foi !

Elle reste soumise et n’en est que plus belle ;

Elle vit, elle meurt sans trouble, sans effroi.

Heureuse la science au Christ toujours fidèle

       Qui marche en adorant sa loi !

 

 

 

Édouard TURQUETY,

Un acte de foi,

poésies posthumes,

1869.

 

 

 

 

 

 

 

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