Ce tout petit...
Ce tout petit sans figure et sans âge
Cet être obscur, il va falloir l’aimer
Avec son corps, dans son précis visage,
Part de ma terre, héritage fermé.
Pleine de fougue et de vagabondage
Moi, circonscrite à cet étroit berceau,
Mon chant s’éteint, et faiblit mon courage
J’ai peur soudain devant les doux arceaux.
« Mon Dieu – prenez mes mains qui n’ont jamais su prendre !
Mes doigts qui vont vers tout sans jamais se fermer !
Prenez mon cœur à qui vous devez tant apprendre !
Prenez mon cœur si désireux d’aimer ! »
Geneviève USAIRE, Au jardin de Peau d’Âne, 1945.