Dixain
Vos estis sal terrae.
Ô cœurs nobles et purs, âmes presque divines,
Doux exilés du ciel égarés ici-bas,
Le monde n’a pour vous que couronnes d’épines ;
Vous lui parlez en vain, il ne vous comprend pas,
Et d’errer parmi nous, bientôt, vous êtes las.
Cependant Dieu le veut, car peut-être, ô mystère,
Lui faut-il vos vertus pour embaumer la terre.
De son juste courroux, seuls, vous la préservez ;
Par votre patience et votre vie austère,
Tous vos persécuteurs, chaque jour, sont sauvés.
VÉGA, Légendes et Chansons.
Recueilli dans les Suppléments à l’Anthologie
des poètes français contemporains, 1923.