La pendule de tante Justine

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Charles CANIVET

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

I

 

Un matin, mon père entra dans ma chambre. C’était au printemps ; il pouvait bien être cinq heures, et je me réveillais à peine.

– Jean, me dit-il, j’ai une mauvaise nouvelle à t’apprendre.

Je me soulevai sur mon chevet, la tête dans la main, et j’observai le visage de mon père.

Il n’était point bouleversé ; tout au plus une légère empreinte de tristesse s’y laissait-elle apercevoir.

J’avais treize ans, et ma pensée se tournant aussitôt vers ce que j’avais de plus cher au monde, c’est-à-dire ce qui servait à mon plaisir, je songeai à un bel épagneul blanc avec de larges taches noires, que m’avait donné la tante Justine, un jour de distribution de prix.

– Fox est mort ! m’écriai-je.

Au même moment, Fox aboya, et, mon père ayant laissé la porte entr’ouverte, l’animal entra en jappant et sauta, sans plus de cérémonie, sur mon lit, où il se mit, suivant son habitude quotidienne, à me lécher les mains et le visage, frétillant de la queue et poussant de petits gémissements de joie, comme un chien satisfait.

Je regardai alors mon père, d’un air tout à fait étonné.

Il s’assit sur une chaise, près de la fenêtre qui s’ouvrait sur le grand jardin dont les quenouilles pointues, s’inclinaient doucement sous le faible effort d’une brise matinale, et, sifflant Fox qui s’élança :

– Tante Justine est morte cette nuit, dit-il.

– Tante Justine ! m’écriai-je, tout surpris.

– À trois heures, elle s’est éteinte, pour ainsi dire, sans souffrance.

Je me levai et me dirigeai à la hâte vers la fenêtre.

À deux cents mètres environ au delà de notre jardin, on voyait à travers les arbres la maison de tante Justine ; et souvent, dès le matin, elle à sa fenêtre, moi à la mienne, nous échangions un premier bonjour.

La sienne était ouverte, et dans l’ombre de la chambre j’aperçus une lumière, la lumière que l’on place auprès du lit des morts.

Pour la première fois de ma vie, je ressentis un grand chagrin. J’en ai subi d’autres depuis, bien plus terribles ; mais celui-ci frappa ma jeune imagination, au point que je n’en ai jamais perdu la mémoire.

J’avais toujours été l’ami de tante Justine. Elle m’avait toujours témoigné une sympathie si égale et si constante, qu’après mon père et ma mère, elle tenait la plus grande place dans mon cœur.

Le dimanche, elle recevait les parents, c’était son habitude, et comme il y en avait bon nombre, la table était bien entourée.

Chacun d’eux était plein d’attentions et de prévenances pour tante Justine, mais elle recevait tous les hommages d’un air de souveraine qui peut distribuer des grâces et les répartir comme bon lui semble.

Ma place était toujours près d’elle, à sa gauche. La droite appartenait à M. Roche, le curé, dont je vois encore, après vingt ans, la bonne et loyale figure.

Je me trouvais tout fier de cet honneur, car, malgré mon jeune âge, j’avais remarqué la supériorité de tante Justine, et je n’aurais pas abandonné ma place pour tout au monde, lorsque, prenant elle-même mon assiette, elle la couvrait de friandises, en disant de sa voix déjà chevrotante, mais douce comme une musique :

– C’est pour mon petit Jean ; choisissons les plus belles poires et les plus mûres. C’est comme cela qu’il faut traiter les enfants, n’est-il pas vrai, Monsieur le curé ?

Cette manière d’être à mon égard excitait bien quelques jalousies ; mais on n’en laissait rien voir, de peur de froisser tante Justine, qui pouvait bien avoir dix à douze mille francs de revenu ; et comme elle avait, à maintes reprises, répété que ses héritiers auraient part égale dans le capital représenté par cette somme, on n’osait pas se montrer trop jaloux à mon endroit.

Le dîner fini, on passait au salon, où chacun se plaçait à son gré, sauf tante Justine, qui s’enfonçait dans un grand fauteuil, au coin de la cheminée, et moi près d’elle, mes joues d’enfant à portée de sa main caressante.

Sur la cheminée, il y avait une pendule, oh ! mais une pendule énorme, montée sur un socle plus volumineux encore ; et quand l’heure était arrivée, un petit ange joufflu, sortant au-dessus du large cadran, sonnait dans une trompette de cuivre.

Dans mon enfance, je prenais à cela un plaisir extrême, et tante Justine répétait souvent :

– Quand je ne serai plus de ce monde, cette pendule sera pour Jean.

Et moi, qui ne savais pas encore ce que c’était que la mort, je me hissais sur les genoux de ma tante, et, l’embrassant à pleines joues, je lui disais :

– Oh ! tante Justine, mourez donc tout de suite.

– Non, non, disait-elle, en me rendant mes caresses, pas encore ; plus tard, petit Jean, cela vaudra mieux pour toi.

Le moment fatal n’en était pas moins arrivé, et tante Justine avait rendu au bon Dieu son âme douce et bonne.

J’allai la voir avec mon père. Elle était étendue sur son lit, les deux mains crispées sur sa poitrine, avec un chapelet entre ses doigts raidis, un lourd chapelet que l’abbé Roche avait rapporté de Jérusalem.

On aurait juré qu’elle dormait, et du sommeille plus calme.

Je m’approchai d’elle pour l’embrasser une dernière fois. Le froid de sa joue me fit quelque chose, et, quand je sortis, je marchais sur la pointe des pieds, comme par crainte de la réveiller.

Et pourtant, je savais bien que je ne la verrais plus sur la terre ; que je n’entendrais plus sa voix si affectueuse ; je savais bien que la fenêtre de sa chambre n’encadrerait plus jamais son doux visage, que nos signaux du matin étaient pour toujours finis, et qu’enfin cette mort allait mettre un grand vide dans mon existence.

Le surlendemain nous la conduisîmes au cimetière, en dehors de la ville, un peu au delà de la maison d’octroi, dans un champ qui borde la route et où les tombes et les croix de pierre s’abritent sous les branches tordues des pommiers.

Derrière le cercueil, une longue file d’amis s’allongeait, noire, sur la route blanche, et les pas inégaux, mêlés au chant lugubre des prêtres, produisaient une sorte de mélopée lugubre qui me pénétrait jusqu’au fond de l’âme et m’arrachait des larmes.

Le soleil brûlant du matin faisait épanouir les fleurs normandes, le long des haies, pâquerettes, pervenches et primevères, qui mettaient dans l’herbe épaisse des touffes blanches, bleues et dorées, pendant que, sur le passage du convoi, de chaque côté de la route, les oiseaux voletaient d’arbre en arbre, gazouillant, se poursuivant et passant parfois au-dessus de nous, comme des flèches.

L’abbé Roche, avec l’aube blanche plissée, serrée à la taille par un long cordon blanc, et ayant autour du cou sa plus riche étole noire, vint lui-même jusqu’au bord de la fosse, et quand il jeta la première pelletée de terre sur le cercueil, une larme vint aux bords de ses paupières ; mais il se remit très vite, et, me prenant par la main, tandis que l’assistance défilait, pour jeter l’eau bénite :

– Regarde bien là-dedans, me dit-il, et surtout ne t’effraye pas, car tante Justine n’est plus là. Tout ce qu’il y avait de bon, de noble et de saint en elle est parti là-haut, et c’est de là qu’elle priera pour nous désormais, pour nous qui l’avons tant aimée, jusqu’à ce que notre tour soit venu d’aller la rejoindre.

– Et que faut-il faire pour cela, Monsieur le curé ? lui demandai-je.

– Rien qui puisse lui déplaire, me répondit-il, car on ne dort pas au séjour qu’elle habite maintenant ; les morts ont toujours un œil ouvert sur les actions de ceux qui leur étaient chers ici-bas, et ce sont eux qui nous regardent à travers les étoiles.

 

 

II

 

Tante Justine ayant maintenant pour demeure le paradis, ceux qui avaient à soigner leurs intérêts en ce monde se rappelèrent qu’elle était riche ; et comme elle avait annoncé elle-même que son testament, en ordre depuis longtemps, se trouvait entre les feuillets d’une grande et vieille bible, couchée sur le premier rayon de la bibliothèque ; on convint d’un jour, et, en présence des autorités indispensables, on procéda à la recherche de la pièce si redoutable et si désirée.

Nous étions là une vingtaine, cousins et cousines, nièces et neveux ; l’oncle Duroseau, avec sa femme longue et sèche comme une gaule, et leur fille Gertrude qui tenait de l’une la laideur, de l’autre la bêtise avec une pointe d’avarice ; la famille au complet du commissaire-priseur Galbadon, un libre penseur qui ne pouvait pas sentir l’abbé Roche, mais qui n’en dînait pas moins souvent au presbytère, dont il trouvait la cave excellente catholique ; d’autres encore, et moi enfin, avec mon père, et ma mère.

J’allais oublier ma jolie cousine Marthe, orpheline, dont l’oncle Duroseau était le tuteur et qui, près de Gertrude, faisait l’effet d’une rose à côté d’un pissenlit.

Le testament ne fut pas long à trouver.

C’était une feuille de papier jaunie par le temps, dont le notaire fit la lecture, et qui distribuait, à parts égales, entre tous les héritiers directs, les 250 000 francs qui représentaient la fortune de tante Justine.

Un seul était oublié dans la nomenclature ; celui-là, c’était moi.

La satisfaction était peinte sur tous les visages, car la part de chacun s’arrondissait d’autant.

Seule, ma jolie cousine Marthe s’approcha de moi et m’embrassa.

– Mon pauvre Jean, me dit-elle, quand je serai maîtresse, nous partagerons.

De son côté, Galbadon, poussant du coude l’oncle Duroseau, lui dit, entre haut et bas :

– J’ai deux fils, dont l’un fait son droit à Paris, l’autre sa médecine ; avec Gertrude et Marthe voilà deux mariages pour l’avenir.

Je n’entendis point la réponse ; mais l’oncle Duroseau ; qui ne pouvait point résister au plaisir de dire une méchanceté dans toutes les circonstances, me montra du doigt et dit à Galbadon :

– Il n’a même pas la pendule.

– On peut la lui laisser, répondit ironiquement le commissaire-priseur, si personne n’y met obstacle.

– Personne, personne, bien sûr ! répéta-t-on à la ronde. Jean peut prendre la pendule et tout ce qu’il y a dedans.

– C’est précisément la volonté de la morte, dit le notaire d’une voix claire.

Et tout le monde se mit à rire, à l’exception de mes parents, que cette déception paraissait contrarier ; à l’exception aussi de Marthe, qui avait une larme au bord de chaque paupière.

Alors le notaire prit la pendule sur la cheminée, la posa sur la table et dit :

– Cette pendule est tout entière à M. Jean Desprez.

– Bien sûr, dit Duroseau, que nous n’avons pas l’intention de lui en disputer les morceaux.

– Monsieur, dis-je à mon tour, je la conserverai comme un précieux souvenir de celle qui n’est plus là ; et je l’emporte avec moi tout de suite.

Alors j’essayai de la soulever. Mais elle était si lourde et si haute, que la partie supérieure l’emporta, et qu’elle roula à terre, avec un grand fracas, pendant que le petit ange joufflu, sorti de sa cachette, soufflait de tous ses poumons dans sa trompette de cuivre.

Ce fut un éclat de rire presque général.

– Il faut avouer, Messieurs, dit sévèrement le notaire, que vous manquez un peu de charité à l’égard d’un enfant.

Les rieurs confus se turent, et Marthe, qui m’avait pris le bras et qui regardait la pendule à demi brisée, me répétait à plusieurs reprises :

– Tu n’as vraiment pas de chance.

Ce fut le notaire qui se baissa pour ramasser la pendule ; mais elle avait grandement souffert dans sa chute, et, comme il allait la replacer sur la table, le globe doré qui contenait le mouvement lui resta dans la main, et le socle, qui s’était fendu en tombant, laissa voir, à travers la fissure, le bord bleuâtre d’un billet de banque.

Il y eut un cri de surprise unanime, et, tout autour du notaire, les héritiers se serrèrent, avides, empressés, la main tendue comme autant de mendiants.

Duroseau surtout, puis Galbadon, avançaient la tête au-dessus des autres, et le long nez du commissaire-priseur semblait remuer de convoitise, ses deux narines se dilatant et comme flairant la fortune cachée dans la pendule de tante Justine.

– Monsieur Andrieux, dit-il en s’adressant au notaire, il y en a peut-être d’autres.

– Nous allons voir, répondit M. Andrieux.

– Bonne tante Justine, ajouta Galbadon, en faisant semblant d’essuyer une larme, c’est une surprise qu’elle nous a ménagée. Comme elle nous aimait, Duroseau !

– Et comme nous le lui rendions, Galbadon ! poursuivit Duroseau d’une voix que le chagrin semblait paralyser.

– Le bon Dieu n’en fait plus comme cela, dit, dans son coin, une vieille cousine, tout en prenant une prise.

Et pendant que Mme Duroseau, qui pleurait aussi, mais de joie, serrait contre son cœur, bien à l’étroit dans sa maigre poitrine, sa Gertrude, qui se laissait faire, l’oncle de plus en plus empressé avançait la main pour se saisir du socle de la pendule.

Un geste du notaire l’arrêta :

– Personne de vous n’a le droit de toucher à cela, dit Me Andrieux.

– Excepté Jean, dit la petite Marthe, en s’avançant vers le notaire, puisque tante Justine la lui a laissée, avec tout ce qu’il y a dedans.

– Vous avez raison, ma jolie demoiselle, lui dit Me Andrieux, et c’est à M. Jean Desprez de vérifier son héritage.

Assurément, mon père et ma mère devaient être au courant de l’affaire, car ils se regardèrent en souriant, et, me faisant signe du doigt :

– Allons, Jean, allons ! firent-ils ensemble.

Je m’avançai seul, au milieu de tous ces regards haineux qui me dévoraient.

– Pressez là-dessus, me dit Me Andrieux en m’indiquant un bouton de cuivre doré, posé au milieu du socle.

Je pressai. Et voilà que tout à coup, au milieu du silence général, on entendit une musique charmante ; et à mesure que les notes se succédaient, le socle s’ouvrait tout seul, laissant voir, à l’intérieur, des billets de banque et encore des billets de banque.

J’étais abasourdi et charmé tout à la fois, croyant entendre la voix de tante Justine, pendant que le petit ange joufflu, sortant pour la seconde fois, sonnait joyeusement sa fanfare.

Tout à coup, la voix rauque de Galbadon vint troubler le concert :

– Ah çà, dit-il, Monsieur le notaire, comment partagerons-nous cela ? à parts égales, sans doute, comme la fortune de tante Justine ?

– Il n’y a pas de doute, appuya Duroseau, cela me paraît parfaitement équitable.

Et ils se frottaient les mains d’avance, comme s’ils eussent déjà tenu leur part de l’aubaine inattendue.

Mais le notaire fit un geste pour imposer silence, puis il se mit à compter les billets, humectant de temps en temps son pouce pour les faire plus aisément glisser l’un sur l’autre.

Il en compta ainsi jusqu’à deux cent cinquante, tous de mille francs, quelques-uns ternis par le temps, d’autres, en petit nombre, frais et soyeux, comme s’ils avaient été introduits depuis peu dans leur cachette.

Pendant qu’il les comptait ainsi, tous les regards attentifs suivaient le mouvement de sa main, brillants de convoitise, et donnant à chacune de ces physionomies une expression presque répugnante. On aurait certainement entendu voler, dans l’appartement, l’âme de tante Justine.

Quand il les eut comptés et recomptés avec une certaine malice, il en fit une grosse liasse, et, se dirigeant vers moi, qui me tenais en dehors du groupe, il me mit le paquet dans les mains :

– À vous tout cela, Monsieur Jean, dit-il ; prenez et n’ayez crainte, c’est moins lourd que la pendule.

Et comme les autres se récriaient, en termes assez vifs, Me Andrieux glissa la main dans le socle aux trois quarts ouvert, et en rapporta un papier roulé qu’il déplia et qu’il se mit à lire, à haute et intelligible voix.

Il n’avait pas prononcé quatre mots, que le nez de Galbadon – c’est dans cet organe peu poétique que résidait toute l’expression de sa physionomie – ce long nez avait complètement changé de nuance, presque de forme, et exprimait tout le désappointement de sou propriétaire.

– C’est une indignité, répétait le commissaire-priseur, une véritable indignité, et, si elle était ici présente, je...

– Vous lui feriez la cour, dit en souriant le notaire, en attendant qu’elle meure.

Quant à Duroseau, il était tombé sur une chaise, entre son épouse et la maigre Gertrude, et donnait libre carrière à son ressentiment.

Ma chère cousine Marthe, seule, était radieuse, tellement radieuse, que Mme Duroseau crut devoir mettre un terme à son expansion, en lui faisant remarquer aigrement que sa place n’était point près d’un enfant devenu riche, grâce au caprice d’une vieille folle.

Le mot fut prononcé.

Ma chère tante Justine, bonne et affectueuse jusqu’au bout, n’avait pas voulu mourir sans me laisser aussi riche que tous ses héritiers à la fois, et je vous certifie qu’il était curieux de contempler les visages des collatéraux, quand le notaire prononça cette dernière phrase dictée par la mourante :

« Je ne serais pas morte satisfaite, si je n’avais pu laisser à mon petit Jean les 250 000 francs contenus dans le socle de la pendule ; et c’est de toute justice, car je l’aime autant que tous les autres ensemble. »

Ce fut le coup de grâce.

L’un après l’autre, les héritiers sortirent en maugréant. Ma ruine les avait réjouis ; ma fortune les écrasait.

Galbadon et Duroseau s’en allèrent, tête basse, honteux comme le renard de la fable, et, derrière eux, Mme Duroseau et Gertrude, droites et efflanquées, se redressant en proportion de leur dépit, et se retournant, de temps en temps, pour faire à Marthe, qui les suivait, des yeux terribles, jaunes comme leurs dents.

Voilà comment, grâce à l’affection et à la prévoyance de tante Justine, j’ai pu traiter avec Me Andrieux, et épouser ma jolie cousine Marthe devenue majeure, en dépit des Duroseau qui, revenus, par calcul, de leur colère, voulaient m’embarrasser de leur Gertrude.

C’est l’abbé Roche qui nous a mariés, et je n’en aurais pas voulu d’autre que lui pour bénir notre union, car mon affection d’enfant a fait place à une solide amitié d’homme.

La grande pendule, réparée par un horloger du chef-lieu, reste sur la cheminée de mon cabinet de notaire, comme un souvenir perpétuel de celle à qui je dois toute ma fortune et tout mon bonheur en ce monde.

Le petit ange joufflu, en sortant de sa cachette, pour jouer sa fanfare, fait l’émerveillement de tous mes clients, et il n’en est pas un à qui je n’aie raconté cette véridique histoire.

Je l’écris aujourd’hui, pour qu’il y ait plus de monde encore à la connaître.

 

 

 

Charles CANIVET,

Contes de la mer et des grèves, 1889.

 

 

 

 

 

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