Légende de Thespésius

 

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

 

Jacques COLLIN DE PLANCY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Morte carent animæ.

Les âmes échappent à la mort.

OVIDE, Métamorph. XV.

 

Les païens, comme tous les peuples, sans en excepter les sauvages, ont cru l’âme immortelle. Et les fous qui ont osé supposer le matérialisme n’ont pu être que des insensés ou des pervers. Quelques-uns de ces déserteurs du sens commun, affublés du manteau des philosophes, qui a couvert tant d’absurdes idées, sont allés jusqu’à dire que le peuple de Dieu, dans l’ère ancienne, ne croyait qu’à la matière. Mille preuves les ont démentis. Les païens mêmes, qui ne vivaient que pour les grossièretés de la chair et les joies brutales, ont toujours eu les dogmes de l’âme immortelle et des choses de l’autre monde. Nous ne pouvons analyser ici leurs enseignements. On les comprendra en partie dans la légende de Thespésius. C’est l’histoire d’un homme que Plutarque a connu ; et cette histoire, il l’a écrite lui-même, avec gravité, au traité des Délais de la Providence dans le châtiment des coupables :

« Il y avait naguère à Soli, en Cilicie, dit-il, un homme appelé Thespésius, grand ami de ce Protogène qui a vécu longtemps à Delphes avec moi et quelques amis communs. Cet homme, ayant mené dans sa première jeunesse une vie extrêmement dissolue, perdit tout son bien en très peu de temps ; de manière qu’après avoir langui quelques années dans la misère, il se corrompit presque entièrement et tâcha de recouvrer par tous les moyens possibles la fortune qui lui avait échappé. Il parvint de la sorte à s’amasser assez vite non pas beaucoup de biens, mais beaucoup de honte, et sa mauvaise réputation augmenta encore par une réponse qu’il reçut de l’oracle d’Amphiloque 1, auquel il avait fait demander si lui, Thespésius, mènerait à l’avenir une meilleure vie. La réponse fut que les choses iraient mieux après sa mort. Ce qui parut généralement signifier qu’il ne devait cesser d’empirer jusqu’à la fin de ses jours.

» Mais bientôt l’événement expliqua l’oracle : car étant tombé d’un lieu élevé, et s’étant fait à la tête une forte contusion sans fracture, il perdit connaissance et demeura trois jours dans un état d’insensibilité absolue, au point qu’on le crut mort. Mais, lorsqu’on faisait les apprêts de ses funérailles, il revint à lui, et ayant repris toute sa connaissance, il fit voir qu’il s’était opéré en lui un changement extraordinaire dans toute sa conduite ; car la Cilicie entière a attesté que dès lors jamais on ne connut une conscience plus délicate que la sienne dans toutes les affaires de négoce et d’intérêt, ni de piété plus tendre envers les dieux ; que jamais on ne vit d’ami plus sûr, ni d’ennemi plus redoutable ; de manière que ceux qui l’avaient connu particulièrement dans les temps passés désiraient fort apprendre de lui-même la cause d’un changement si grand et si soudain. Ils se persuadaient qu’un tel amendement, après une vie aussi licencieuse, ne pouvait s’être opéré par hasard ; ce qui était vrai en effet, comme il le raconta lui-même, de la manière suivante, à ce Protogène dont je viens de parler et à quelques autres de ses amis :

» Au moment même où l’esprit quitta son corps, le changement qu’éprouva Thespésius le mit précisément dans la situation où se trouverait un pilote qui serait jeté de son bord au fond de la mer. S’étant ensuite un peu remis, il lui semblait qu’il commençait à respirer parfaitement et à regarder autour de lui, son âme s’étant ouverte comme un œil. Mais le spectacle qui se présenta à ses regards était entièrement nouveau pour lui : il ne vit que des astres d’une grandeur immense et placés les uns à l’égard des autres à des distances infinies ; des rayons d’une lumière resplendissante et admirablement colorée partaient de ces astres et avaient la force de transporter l’âme en un instant partout où elle voulait aller, comme un vaisseau cinglant à pleines voiles sur une mer tranquille. Laissant à part une infinité de choses qu’il avait observées alors, il disait que les âmes de ceux qui mouraient ressemblaient à des bulles de feu montant au travers de l’air qui leur cédait le passage, et ces bulles venant à se rompre les unes après les autres, les âmes en sortaient sous une forme humaine. Les unes s’élançaient en haut et en droite ligne, avec une rapidité merveilleuse ; d’autres, tournant sur elles-mêmes comme des fuseaux, montaient et descendaient alternativement, de manière qu’il en résultait un mouvement confus, qui s’arrêtait difficilement.

» Thespésius, dans la foule de ces âmes, n’en connut que deux ou trois, dont il s’efforça de s’approcher pour leur parler ; mais elles ne l’entendaient point. Étant comme étourdies et privées de sens, elles fuyaient toute espèce de vue et de contact ; errantes çà et là, et d’abord seules, mais venant ensuite à en rencontrer d’autres disposées de la même manière, elles s’embrassaient étroitement et s’agitaient ensemble de part et d’autre, au hasard, en poussant je ne sais quel cri inarticulé, mêlé de tristesse et d’effroi. D’autres âmes, au contraire, parvenues aux plus hautes régions de l’air, étaient brillantes de lumière et se rapprochaient souvent les unes des autres par l’effet d’une bienveillance mutuelle, tandis qu’elles fuyaient la foule tumultueuse des premières, donnant suffisamment à entendre, par cette fuite ou ce rapprochement, la peine ou le plaisir qu’elles éprouvaient.

» Parmi ces âmes fortunées, il aperçut celle d’un de ses parents, qu’il ne connut pas d’abord, parce qu’il était encore dans l’enfance lorsque ce parent mourut. Mais l’âme, s’approchant de lui, le salua en lui disant :

» – Dieu te garde, Thespésius !

» À quoi celui-ci répondit, qu’il s’appelait Aridée et non Thespésius.

» – Auparavant, reprit l’autre, il en était ainsi ; mais à l’avenir on te nommera Thespésius (le devin) ; car tu n’es pas encore mort. Seulement par ordre particulier de la Destinée (ou de la Providence) tu es venu ici avec la partie intelligente de ton âme, laissant l’autre dans ton corps pour en être la gardienne. La preuve que tu n’es pas ici totalement séparé de ton corps, c’est que les âmes des morts ne produisent aucune ombre 2, et que leurs paupières ne clignotent point.

» Ces paroles ayant engagé Thespésius à se recueillir davantage et à se rendre compte de ce qu’il voyait, en regardant autour de lui il observa que son ombre se projetait légèrement à ses côtés, tandis que les autres âmes étaient environnées d’une espèce d’atmosphère lumineuse, et qu’elles étaient d’ailleurs transparentes intérieurement, non pas toutes néanmoins au même degré, car les unes brillaient d’une lumière douce et égale comme une belle pleine lune dans toute sa sérénité ; d’autres laissaient apercevoir çà et là quelques taches obscures, semblables à des écailles ou à de légères cicatrices ; quelques-unes, tout à fait hideuses, étaient tiquetées de noir comme la peau des vipères ; d’autres enfin avaient la face légèrement ulcérée...

» Or ce parent de Thespésius disait que la déesse Adrastée, fille de Jupiter et de la Nécessité, avait dans l’autre monde la plénitude de la puissance pour châtier toute espèce de crimes, et que jamais il n’y eut un seul méchant, grand ou petit, qui, par force ou par adresse, eût pu échapper à la peine qu’il avait méritée. Il ajoutait qu’Adrastée avait sous ses ordres trois exécutrices entre lesquelles était divisée l’intendance des supplices. La première se nomme Pœné. Elle punit d’une manière douce et expéditive ceux qui dès cette vie ont été déjà châtiés matériellement dans leurs corps : elle ferme les yeux même sur plusieurs choses qui auraient besoin d’expiation. Quant à l’homme dont la perversité exige des remèdes plus efficaces, le génie des supplices le remet à la deuxième exécutrice, qui se nomme Dicé, pour être châtié comme il le mérite. Mais pour ceux qui sont absolument incurables, Dicé les ayant repoussés, Érinnys, qui est la troisième et la plus terrible des assistantes d’Adrastée, court après eux, les poursuit avec fureur, fuyant et errant de tous côtés en grande misère et douleur, les saisit et les précipite sans miséricorde dans un abîme que l’œil humain n’a jamais sondé et que la parole ne peut décrire.

» La première de ces punitions ressemble assez à celle qui est en usage chez les barbares. En Perse, par exemple, lorsqu’on veut punir certaines fautes, on ôte au coupable sa robe et sa tiare, qui sont dépilées et frappées de verges en sa présence, tandis que le malheureux, fondant en larmes, supplie qu’on veuille bien mettre fin à ce châtiment. Il en est de même des punitions divines : celles qui ne tombent que sur le corps ou sur les biens n’ont point cet aiguillon perçant qui atteint le vif et pénètre jusqu’au vice même : de sorte que la peine n’existe proprement que dans l’opinion, et n’est que purement extérieure. Mais lorsqu’un homme quitte le monde sans avoir même souffert ces sortes de peines, de manière qu’il arrive ici n’étant nullement purifié, Dicé le saisit pour ainsi dire nu et mis à découvert jusque dans le fond de son âme, n’ayant aucun moyen de soustraire à la vue ou de pallier sa perversité. Il est visible au contraire à tous, et tout entier et de tous côtés. L’exécutrice montre d’abord le coupable à ses parents, gens de bien (s’il y en a qui aient été tels), comme un objet de honte et de mépris, indigne d’avoir reçu d’eux la vie. Que s’ils ont été méchants comme lui, il assiste à leurs tourments. Et lui, à son tour, souffre sous leurs yeux et pendant très longtemps, jusqu’à ce que le dernier de ses crimes soit expié, des supplices qui sont aux plus violentes douleurs du corps ce que la réalité est au songe. Les traces et les cicatrices de chaque crime subsistent même encore après le châtiment, plus longtemps chez les uns, et moins chez les autres.

» Or, me dit-il encore, tu dois faire grande attention aux différentes couleurs des âmes ; car chacune de ces couleurs est significative. Le noir sale désigne l’avarice et toutes les inclinations basses et serviles. Le rouge ardent annonce l’amère malice et la cruauté. Partout où tu verras du bleu, c’est la marque des crimes impurs, qui sont terribles et difficilement effacés. L’envie et la haine poussent au dehors un certain violet ulcéreux, né de leur propre substance, comme la liqueur noire de la sèche. Pendant la vie de l’homme ce sont les vices qui impriment certaines couleurs sur son corps par les mouvements désordonnés de l’âme ; ici, c’est le contraire. Ces couleurs étrangères annoncent un état d’expiation, et par conséquent l’espoir d’un terme mis aux châtiments. Lorsque ces taches ont totalement disparu, alors l’âme devient lumineuse et reprend sa couleur naturelle ; mais tandis qu’elles subsistent il y a toujours certains retours de passions, certains élancements qui ressemblent à une fièvre, faibles chez les unes et violents chez les autres. Or, dans cet état, état, il en est qui, après avoir été châtiées à plusieurs reprises, reprennent enfin leur nature et leurs affections primitives. Mais il en est aussi qui sont condamnées par une ignorance brutale et par l’empire des voluptés à revenir dans leur ancienne demeure, pour y habiter les corps de différents animaux ; car leur entendement faible et paresseux n’ayant pas la force de s’élever jusqu’aux idées contemplatives et intellectuelles, elles sont reportées par de honteux souvenirs vers le plaisir, et comme elles se trouvent encore dominées par le vice, sans en avoir retenu les organes (car il n’y a plus ici qu’un vain songe de volupté, qui ne saurait opérer aucune réalité), elles sont ramenées sur la terre par cette passion toujours vivante, pour y assouvir leurs désirs au moyen des corps qui leur sont rendus.

» Thespésius et son guide s’avancèrent ensuite jusqu’aux lieux où les coupables étaient tourmentés ; et d’abord ils furent frappés d’un spectacle bien triste et bien douloureux. Thespésius, qui était loin de s’attendre à ce qu’il allait voir, fut étrangement surpris de trouver dans ce lieu de tourments ses amis, ses compagnons, ses connaissances les plus intimes, livrés à des supplices cruels et se tournant de son côté en poussant des cris lamentables. Enfin il y vit son propre père, sortant d’un gouffre profond, couvert de piqûres et de cicatrices, tendant les mains à son fils, forcé par les bourreaux chargés de le tourmenter à rompre le silence et à confesser malgré lui à haute voix que, pour enlever l’or et l’argent que portaient avec eux certains étrangers qui étaient venus loger chez lui, il les avait indignement assassinés ; que ce crime était demeuré absolument inconnu dans l’autre vie, mais qu’en ayant été convaincu dans le lieu où il se trouvait, il avait déjà subi une partie de sa peine, et qu’il était mené alors dans une région où il devait subir l’autre.

» Thespésius, glacé de crainte et d’horreur, n’osait pas même intercéder et supplier pour son père ; mais, sur le point de prendre la fuite et de retourner sur ses pas, il ne vit plus à ses côtés ce guide bienveillant qui l’avait conduit précédemment ; à sa place il en vit d’autres d’une figure épouvantable, qui le contraignaient de passer outre, comme s’il avait été nécessaire qu’il vît encore ce qui se faisait ailleurs. Il vit donc les hommes qui avaient été notoirement coupables dans le monde, punis comme tels ; ceux-là étaient beaucoup moins douloureusement tourmentés : on avait égard à leur faiblesse et à la violence des passions qui les avaient entraînés. Mais quant à ceux qui avaient vécu dans le vice, et joui, sous le masque d’une fausse vertu, de la gloire que mérite la vraie, ils avaient à leurs côtés des ministres de vengeance qui les obligeaient à tourner en dehors l’intérieur de leurs âmes, comme ce poisson marin nommé scolopendre, dont on raconte qu’il se retourne de la même manière pour se débarrasser de l’hameçon qu’il a avalé. D’autres étaient écorchés et exposés dans cet état par ces mêmes exécuteurs ; ils mettaient à découvert et faisaient remarquer le vice hideux qui avait corrompu leurs âmes jusque dans son essence la plus pure et la plus sublime.

» Thespésius racontait qu’il en vit d’autres attachés et entrelacés ensemble deux à deux, trois à trois ou davantage, à la manière des serpents, s’entre-dévorant de rage au souvenir de leurs crimes et des passions venimeuses qu’ils avaient nourries dans leurs cœurs. Non loin de là se trouvaient trois étangs : l’un était plein d’or bouillant, l’autre de plomb plus froid que la glace, et le troisième enfin d’un fer aigre. Certains démons préposés à ces lacs étaient pourvus d’instruments avec lesquels ils saisissaient les coupables et les plongeaient dans ces étangs ou les en retiraient, comme les forgerons traitent le métal. Ils plongeaient, par exemple, dans l’or brûlant les âmes de ceux qui s’étaient abandonnés pendant leur vie à la passion de l’avarice, et qui n’avaient rejeté aucun moyen de s’enrichir ; puis, lorsque la violence du feu les avait rendues transparentes, ils couraient les éteindre dans le plomb glacé ; et lorsqu’elles avaient pris dans ce bain la consistance d’un glaçon, on les jetait dans le feu, où elles devenaient horriblement noires, acquérant de plus une roideur et une dureté qui permettaient de les briser en morceaux. Elles perdaient ainsi leur première forme, qu’elles venaient bientôt reprendre dans l’or bouillant, souffrant, dans ces divers changements, d’épouvantables douleurs.

» Mais celles qui excitaient le plus de compassion et qui souffraient le plus cruellement étaient celles qui, se croyant relâchées, se voyaient tout à coup reprises et ramenées au supplice ; c’est-à-dire celles qui avaient commis des crimes dont la punition était retombée sur leur postérité. Car lorsque l’âme de l’un de ces descendants arrive là, elle s’attache toute courroucée à celle qui l’a rendue malheureuse ; elle pousse des cris de reproche et lui montre la trace des tourments endurés pour elle. Alors la première voudrait s’enfuir et se cacher ; mais en vain ; les bourreaux se mettent à sa poursuite, la ramènent au supplice, et la malheureuse âme jette des cris désespérés, prévoyant assez tout ce qu’elle va souffrir.

» Thespésius ajoutait qu’il avait vu une foule de ces âmes groupées, à la manière des abeilles ou des chauves-souris, avec celles de leurs enfants, qui ne les abandonnaient plus et ne cessaient de murmurer des paroles de douleur et de colère, au souvenir de tout ce qu’elles avaient souffert pour les crimes de leurs pères.

» Enfin Thespésius eut le spectacle des âmes destinées à revenir sur la terre pour y animer les corps des différents animaux. Certains ouvriers étaient chargés de leur donner par force les figures convenables. Munis des outils nécessaires, on les voyait plier, élaguer ou retrancher même des membres entiers, pour obtenir la forme qu’il fallait à l’instinct et aux mœurs du nouvel animal. Parmi ces âmes il distingua celle de Néron, qui avait déjà souffert mille maux et qui était en ce moment percé de clous enflammés. Les ouvriers se disposaient à lui donner la forme d’une vipère, dont les petits, à ce que dit Pindare, ne viennent au monde qu’en déchirant leur mère. Mais tout à coup il vit paraître une grande lumière, et il en sortit une voix qui disait : Changez-la en une autre espèce d’animal plus doux, faites-en un oiseau aquatique, qui chante le long des marais et des lacs. Il a déjà subi la peine de ses crimes, et les dieux lui doivent aussi quelques faveurs pour avoir rendu la liberté à la nation grecque. Jusque-là, Thespésius n’avait été que spectateur ; mais sur le point de s’en retourner, il éprouva une frayeur terrible ; car il aperçut une femme, d’une taille et d’une beauté merveilleuses, qui lui dit : Viens ici, toi, afin que tu te souviennes mieux de tout ce que tu as vu. En même temps elle se disposait à le toucher avec une sorte de petite verge de fer rougie au feu, toute semblable à celle dont se servent les peintres ; mais une autre femme l’en empêcha. Dans ce moment Thespésius se sentit poussé par un courant d’air impétueux, comme s’il avait été chassé d’une sarbacane, et, se retrouvant dans son corps, il ouvrit les yeux, pareil à un homme qui se relèverait du tombeau. »

 

 

Jacques COLLIN DE PLANCY,

Légendes de l’autre monde, s. d.

 

 

 

 

 



1 Amphiloque était un devin qui, après sa mort, rendait des oracles en Cilicie.

2 Nous nous servons ici de la traduction de Joseph de Maistre, bien plus exacte et plus précise que celle d’Amyot, et moins sèche que celle de Ricard. Il dit à ce renvoi, dans une note : « Suivant l’hypothèse admise en cet endroit de l’histoire de Thespésius, l’âme intelligente, quittant le corps accidentellement, avant d’en être absolument séparée par la mort, n’est pas encore entièrement dégagée de tout alliage grossier, ni en conséquence entièrement transparente : ce qui est à la lettre notre corps glorieux. C’est ce qu’il faut soigneusement observer ; autrement on verrait ici, au lieu d’une erreur ou d’un paradoxe, une contradiction qui n’y est point. »

 

 

 

 

 

 

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