Le murmure des anges

 

 

            Un enfant charmant et heureux dormait,

            Sa douce mère avec chagrin pleurait,

Son homme était en mer : elle en pleurait d’effroi !

            La tempête grandissait fortement

            Près de la maison du pêcheur absent,

Elle criait : « Mon François, oh ! reviens vers moi ! »

 

            Du chapelet elle comptait les grains ;

            L’enfant chéri dormait, croisant les mains,

À sa mère à genoux souriant d’un air las :

             « Ô que béni soit ce précieux moment,

            Que doux est le sommeil de mon enfant,

Car je sais que les anges lui parlent tout bas !

 

            « Pendant qu’ils continuent maintenant

            Leur veille sur toi, mon ange dormant,

Oh ! pourquoi doucement ne les pries-tu pas

            En leur disant que tu préférerais

            Qu’ils veillent sur ton père de plus près ?

Car je sais que les anges te parlent tout bas. »

 

            L’aube du matin clair et sans nuage

            Montra François de retour au rivage :

La mère alors serra le père dans ses bras,

            Et sur son sein, d’amour tout palpitant,

            Pressa le bambin, et le bénissant,

Dit : « Je sais que les anges t’ont parlé tout bas. »

 

 

 

Samuel LOVER.

 

Traduit par sir Tollemache Sinclair.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net