Le débiteur fidèle

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Louis-Auguste OLIVIER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le fait sur lequel repose cette histoire m’a été rapporté comme véritable ; l’est-il ? Jugera qui lira. Le lieu de la scène était l’île d’Orléans, près de Québec, le nom était Fraser, au lieu de Dumont.

 

 

 

 

I

 

 

Les rayons purs du soir, chassant les noirs orages,

Pour guider notre esquif, éclairent ces rivages.

 

 

Inutile de vous dire, je crois, que le fait suivant n’est point de l’histoire contemporaine ; le titre seul l’indiquera suffisamment au lecteur qui se pique de quelque sagacité. La scène se fût-elle passée de nos jours, je me donnerais garde de vous la raconter ; car, autant vaudrait vous parler de la question du gouvernement responsable, que vous possédez à fond, de l’éloquence de nos députés, que vous admirez tous les jours. Lorsque les créanciers sont revêtus, fortifiés d’une double, triple et quadruple armure de promesse écrite, cautionnement, hypothèque et enregistrement, quel débiteur fortuné pourrait ne pas être fidèle ? Aussi, grâce à l’activité et à l’avidité des procureurs, huissiers et recors, et autres de ce genre, un débiteur frustrant son créancier serait-il un mythe dans notre siècle éclairé et moral.

« C’était il y a déjà longtemps », si l’on me permet cette locution familière à un narrateur de ma connaissance, célèbre par les histoires de son oncle, qu’il rapporte avec exactitude, bien qu’il ne les ait jamais apprises, ainsi qu’il nous l’a depuis avoué ; assez longtemps, en effet, pour que peu de mes lecteurs se rappellent l’époque, car c’était en août 1742, quelques années après la concession du fief Tonnancour ou de la Pointe-du-Lac, par messire Charles, marquis de Beauharnois, et Gilles Hocquart, intendant, à sieur René Godefroy de Tonnancour. L’élan voyageur pouvait alors descendre librement des montagnes du nord et venir se désaltérer dans les eaux de notre beau lac Saint-Pierre, que ne troublait aucune roue de bateau à vapeur ; le maskinongé superbe pouvait dormir paisiblement sur les ondes, en faisant briller au soleil ses écailles argentées, car ce n’était que bien rarement encore qu’une main ennemie savait le surprendre pendant son sommeil.

D’après cette date et la tranquillité dont jouissaient les hôtes des bois et des eaux, vous devinez sans doute que le roi de la création n’avait point fixé son domicile dans cette partie, jusqu’alors oubliée, de notre globe. Aussi n’y voyait-on point ces maisons blanches des cultivateurs, qui paraissent comme des amas de neige au milieu des arbres verts, ni ces moissons jaunes, formant un fond doré duquel ressortent les maisons blanches et les arbres verts. Trois ou quatre cabanes isolées, près de cette langue de terre connue sous le nom de la Pointe-du-Lac, qui s’avance en front de la seigneurie du même nom et forme l’extrémité nord-est du lac Saint-Pierre, était tout ce que l’œil le plus exercé aurait aperçu en fait d’habitations. Une était située à l’extrémité même de la pointe ; quelques pièces de bois grossièrement équarries et placées horizontalement les unes au-dessus des autres formaient les murs de cette cabane ; son toit, d’écorce de bouleau, s’élevait à peine à la hauteur des vagues soulevées par la tempête. Comme on le voit, aucun maître de l’art n’avait présidé à sa construction ; et quelque badaud de Paris l’eût-il vue, elle aurait justifié, dans son esprit, cet honnête chapelier de la capitale de France, dont l’enseigne représentait deux castors, avec ces mots : Aux architectes canadiens.

À quelque distance, un homme était assis sur le sable du rivage ; une chemise de grosse toile fabriquée dans le pays, un pantalon de même étoffe descendant à peine à la cheville du pied et attaché sur les reins par une ceinture de cuir, un chapeau de paille à bord étroit et orné d’un padou noir, tel était son costume. Il fumait, en reprenant une seine ; non loin, un enfant d’environ six ans courait sur le sable, ramassait de petites pierres plates qu’il lançait sur l’eau, et jetait à son père un cri de joie lorsqu’il parvenait à faire quelques ricochets. À la vue de cet homme, vous auriez dit son état ; sa taille moyenne mais forte annonçait l’agilité ; son teint vif et bruni, une exposition fréquente à la réflexion des rayons du soleil produite par l’eau ; il était pêcheur et s’appelait Pierre.

Après avoir travaillé quelque temps, il regarda le lac, puis le ciel, puis l’enfant qui jouait encore sur le rivage ; alors il appuya sa tête sur ses mains et se mit à siffler un air triste et lent, celui d’une chanson de canotier bien connue : La Belle Françoise. À peine eut-il fait entendre quelques notes de ce chant plaintif, qu’une femme, jeune encore, sortit de la cabane et vint doucement s’asseoir près de lui.

– Pierre, lui dit-elle en posant sa main sur son épaule, pourquoi ce chagrin, ce découragement ? N’as-tu plus de confiance dans M. Dumont ? Il ne nous a jamais refusé ; lorsqu’il saura que la pêche nous a manqué malgré ton travail continu, il nous aidera encore.

– Je connais son cœur ; mais je n’oserais plus le voir ; ce serait l’aumône que j’irais lui demander et je ne puis supporter cette pensée. Déjà il m’a prêté deux fois ; peut-être regarde-t-il à l’instant comme une perte les avances qu’il m’a faites ; et tu sais que, quoique bon et généreux, il veut que nous soyons exacts, car nous ne sommes point les seuls qu’il secourt ; jamais je ne pourrai me présenter devant lui avant de les lui avoir remises.

– Si tu le veux, je t’accompagnerai ; j’ai été élevée dans sa maison, il m’en coûtera moins qu’à toi de lui parler ; d’ailleurs, tu sais qu’il le faut : car si nous abandonnons la pêche, que ferons-nous pendant l’hiver ? et nous ne sommes plus seuls à supporter la misère, ajouta-t-elle en regardant l’enfant qui accourait à eux en riant.

– Non, Marguerite, dit-il ; pour toi, pour notre enfant, j’irai ; mais ce sera la dernière fois.

Deux heures après le dialogue que nous venons de rapporter, Pierre débarquait d’un canot en bois qu’il tira sur la grève de la banlieue de Trois-Rivières ; il avait un aviron dans une main, dans l’autre un gilet de drap bleu qu’il revêtit bientôt. Il s’avança vers une maison située à quelque distance du rivage ; d’une construction simple mais forte, cette maison, bâtie en pierres, formait un rectangle ou carré long ; la toiture en bardeaux, d’une hauteur qui semblerait excessive aujourd’hui, présentait à l’œil cette déclivité raide et désagréable que nous remarquons encore dans quelques vieilles bâtisses de l’île de Montréal ; l’architecte avait donné aux pignons qui supportaient le toit, la dimension alors voulue par les ordonnances des intendants de la province, celle d’un triangle équilatéral ayant pour base le côté du parallélogramme formant la profondeur de la maison. Heureux temps où l’habitant de la campagne ne pouvait construire sa demeure que suivant la mesure prescrite par l’autorité !

Antoine Dumont, propriétaire de cette habitation et de la terre ou ferme sur laquelle elle était construite, située à une petite distance de Trois-Rivières, était connu par son amour du travail qui, cependant, n’excluait point chez lui la pitié pour les malheureux ; différent, en ce point, de quelques parvenus de nos jours, qui répondent à l’indigent « de gagner sa vie », et croient, par cet avis charitable, avoir satisfait aux devoirs de l’humanité. Né à Québec, il avait reçu son éducation au collège des Jésuites de cette ville ; institution où la jeunesse, en étudiant les langues, la littérature et les sciences, apprenait en même temps les arts pratiques dont la connaissance est si nécessaire dans un pays comme le nôtre ; institution éteinte, mais que nous regrettons encore. Plus tard, il était venu s’établir sur cette terre, qu’il avait défrichée lui-même en grande partie. Sa femme, morte depuis plusieurs années, ne lui avait laissé qu’un fils, nommé Charles, et une fille mariée à un riche marchand de pelleteries, de Trois-Rivières.

Monsieur Dumont, ainsi que le nommait la bourgeoisie de cette ville, ou le père Dumont, suivant les pauvres qui avaient recours à sa générosité, était dans un champ, lorsque Pierre se présenta à la maison. On lui indiqua l’endroit vers lequel il devait se diriger, et bientôt il aperçut une dizaine de personnes auprès d’un orme qui se trouvait au milieu du champ, et avait été laissé debout, suivant l’usage, pour abriter les moissonneurs pendant leurs repas. M. Dumont était assis au pied même de l’arbre, le dos appuyé sur le tronc ; les autres, sur l’herbe, formaient un demi-cercle devant lui. À ses longs cheveux gris, à l’air de bonté et de calme empreint sur sa figure, vous auriez dit Booz au milieu des moissonneurs bibliques. Aussitôt qu’il vit Pierre s’avancer vers lui, il porta la main à son chapeau et le salua ; puis il lui parla de Marguerite, de son enfant, et l’invita à partager le repas. C’était la collation que l’on distribue, pendant l’après-midi, aux personnes qui travaillent aux récoltes ; quelques terrines de lait coagulé, nourriture légère, mais, par l’acide qu’elle contient, très propre à désaltérer.

Lorsque le repas fut terminé et que chacun fut retourné au travail, M. Dumont s’adressa de nouveau à Pierre ; il lui parla encore de Marguerite qui, orpheline, avait été élevée dans sa maison. Ce dernier lui ayant expliqué le but de sa visite, M. Dumont s’empressa de revenir à sa demeure, pour lui donner ce qui était nécessaire, afin qu’il pût prolonger son séjour à la Pointe-du-Lac et continuer la pêche, lui répétant plusieurs fois qu’il devait compter sur lui dans les moments difficiles. Touché de cette bonté, de cette délicatesse qui savait lui épargner même une allusion aux prêts qu’il lui avait déjà faits, Pierre sentit son cœur battre d’émotion et de gratitude, lorsque à son départ, M. Dumont lui présenta amicalement la main et lui souhaita un heureux voyage. Pierre, à son tour, pressa la main de son bienfaiteur et lui dit : « Mort ou vif, dans trois jours vous me reverrez. »

 

 

 

 

II

 

 

Que mon âme s’envole au séjour de la paix

Et qu’au sein d’Abraham elle vive à jamais.

 

 

Le 25 août 1743, M. Dumont, suivant sa coutume, passa une partie de la journée dans son champ, veillant aux travaux de la moisson. Il était accompagné, ce jour-là, de son petit-fils, jeune enfant d’environ dix ans ; assis au pied de l’orme dont nous avons déjà parlé, il présida au repas du midi de ses employés. Un an s’était écoulé depuis la scène rapportée dans le chapitre précédent et, cependant, aucune trace de son passage ne paraissait sur sa figure ; son visage serein avait encore le même air de bonté et de calme ; seulement ses cheveux plus blancs ajoutaient à son air respectable. Il adressa souvent la parole aux moissonneurs pendant le repas ; et quelques-uns d’entre eux remarquèrent qu’il le faisait avec plus d’intérêt qu’à l’ordinaire. Lorsque le repas fut terminé, il leur annonça qu’ils pourraient laisser le travail plus tôt que de coutume, et qu’il désirait les voir réunis dans sa maison, à quatre heures de l’après-midi.

Alors, donnant la main à son petit-fils, il s’éloigna lentement de cet arbre, sous lequel il s’était reposé tant de fois, et dont les branches et les feuilles, toujours vertes, couvraient le sol d’une ombre épaisse. Il regarda longtemps cette terre qu’il avait défrichée et qui l’avait nourri depuis tant d’années, les blés qu’il avait semés et que l’on récoltait. Il parcourut ainsi une partie de la ferme, l’examina avec soin ; ensuite il s’arrêta, porta la main à son chapeau, et, se découvrant, il regarda encore une fois les moissons, les arbres, puis l’enfant qu’il baisa au front, puis le ciel ; dans son attitude, dans son regard, vous auriez lu un adieu à la terre, une action de grâces à la divinité, une prière pour sa race. Après il reprit tranquillement le chemin qui conduisait à sa demeure.

 

 

La suite de ce récit est extraite d’une lettre de messire C***, prêtre et curé desservant alors la ville et banlieue de Trois-Rivières ; cette lettre était adressée à un prêtre du diocèse de Québec.

 

 

Dumont, écrivait le prêtre, était venu chez moi la veille ; il revint à la ville ce matin, reçut le sacrement de l’Eucharistie et, sur ma demande, déjeuna avec moi. Vous savez que nous étions amis d’enfance ; nous avions étudié ensemble, pendant plusieurs années, au collège des Jésuites à Québec. Il me dit que le jour était arrivé de ne pas oublier de le venir voir chez lui dans l’après-midi ; d’ailleurs, je savais le but de la visite qu’il me demandait, il m’en avait déjà parlé.

Lorsque j’arrivai chez Dumont, je trouvai toute sa famille rassemblée dans sa maison ; sa fille, mariée à M. P... de son mari, ainsi que leurs enfants, Charles Dumont et sa femme, qui demeuraient avec leur père ; Marguerite, orpheline élevée par Dumont et veuve d’un pêcheur de notre ville, connu sous le nom de Pierre, et son enfant ; puis enfin quelques amis intimes de Dumont ; dans la première salle de la maison se trouvaient aussi tous les gens qu’il employait sur sa ferme. Je vous avoue que je fus ému à la vue de ces personnes qui causaient tranquillement ensemble ; aucune, évidemment, ne savait ce qui devait avoir lieu.

La chambre dans laquelle se trouvait Dumont, ainsi que sa famille et ses amis, avait vue à l’est et à l’ouest ; un lit était placé au milieu de cette chambre, de façon que, couché sur ce lit, on pouvait porter ses regards alternativement de l’orient à l’occident ; les croisées étaient ouvertes et l’air circulait librement dans la salle.

Dumont vint à moi lorsque j’entrai dans cette chambre ; sa figure grave et douce que vous avez remarquée lorsque vous le vîtes chez moi, était la même. Il me fit asseoir à côté de lui, près d’une croisée donnant à l’est :

« Mon ami, me dit-il, je repassais ma vie et je vous attendais. »

Il donna ordre d’introduire les personnes qui se trouvaient dans la première salle ; puis il me demanda de passer avec lui de l’autre côté de la chambre, qui était à l’occident. Il regarda le soleil qui descendait à l’horizon ; alors s’adressant à ses enfants, à ses amis, à ses employés, il leur parla d’une voix calme :

« Vous vous rappelez, leur dit-il, la mort de Pierre, arrivée l’année dernière. Je l’avais vu le même jour ici ; il était venu à moi qu’il regardait comme son père et j’eus le bonheur de pouvoir lui être utile. Je connaissais son caractère honnête, son amour du travail, je l’aimais... peut-être aussi pour toi que j’avais élevée, Marguerite, ajouta Dumont. À son départ, lorsqu’il me donna la main, je me sentis ému ; je pensais au danger continuel qu’il bravait pour gagner sa vie et je lui dis de revenir à moi avec confiance ; il me répondit alors ces mots qui se gravèrent ensuite davantage dans mon esprit : Mort ou vif, dans trois jours vous me reverrez.

« Trois jours après son départ, continua Dumont, il y a aujourd’hui un an de cela, j’étais dans mon champ, à peu près vers cette heure ; je vis s’avancer vers moi un homme vêtu d’une chemise et d’un pantalon de toile, mais mouillés et salis par le sable et une terre humide ; ses cheveux, trempés d’eau, tombaient sur son visage ; nous ignorions alors la mort de Pierre et j’eus peine à le reconnaître. Cependant, je me rappelai ses traits ; je voulus lui parler, il me fit signe de garder le silence.

« – M. Dumont, me dit-il, je viens remplir la promesse que je vous fis à mon départ.

« Puis il me rapporta sa mort ; comment il s’était noyé en voulant traverser le lac, le soir même de son départ de chez moi ; détails que je vous appris alors. Il te rappela à moi, Marguerite, ainsi que votre enfant.

« Charles, ajouta Dumont en s’adressant à son fils, cette dette est sacrée pour nous ; tu l’acquitteras, n’est-ce pas, pour l’amour de moi ? »

Puis Dumont, parlant de nouveau à ceux qui l’écoutaient :

« Mais ce que je ne vous appris point, mes amis, c’est que je devais bientôt vous quitter ; Pierre m’annonça le jour et l’heure que je devais vous dire adieu. Dans un an de ce jour, me dit-il, lorsque le soleil disparaîtra. »

Ici, Dumont cessa de parler, sa fille s’était jetée dans ses bras. Je ne puis vous peindre la scène qui suivit. Je savais d’avance ce qui devait avoir lieu, et cependant, lorsque Dumont, après avoir embrassé ses enfants, avoir dit adieu à ses amis et à toutes les personnes présentes, m’offrit sa main, je sentis quelques larmes mouiller mes yeux.

Il regarda de nouveau à l’occident ; le soleil approchait de l’horizon.

« Il est temps », me dit-il, et il se coucha sur le lit qui se trouvait au milieu de la chambre. Je lui administrai les derniers sacrements de notre Église ; lorsque j’eus fini, il me demanda de réciter la prière des agonisants ; prière sublime que nous avions souvent admirée ensemble, et que je n’ai jamais lue sans arracher des larmes aux parents et aux amis du chrétien mourant.

Après cette prière, Dumont ne parla plus ; il avait fermé les yeux, je me hâtai de regarder à l’ouest ; le soleil brillait encore.

Pas un souffle de vent n’agitait l’atmosphère. À l’est, de longs nuages pourpres, séparés par des nuances d’azur, s’élançaient en gerbes dans la voûte céleste et formaient un immense cône renversé sur la ligne du lac Saint-Pierre qui bornait la vue de ce côté. Bientôt la base colossale du cône lumineux s’abaissa sur l’horizon, et il me sembla voir en réalité cette magnifique description du prophète royal, dans laquelle il peint la terre servant de marchepied à l’Éternel.

Je ne saurais vous dire quelle sensation j’éprouvais ; tantôt j’examinais la figure de Dumont, toujours sereine et ne trahissant aucune douleur physique ; tantôt je portais mes regards vers le couchant. Le ciel était pur ; un seul nuage se trouvait au-dessous du soleil, dont le globe étincelant l’inondait de ses flots de lumière. Enfin le nuage disparut, le disque brillant touchait à l’horizon.

Dumont s’assit alors sur le lit ; sa famille, ainsi que Marguerite et son enfant, était à genoux près de lui ; il les regarda une dernière fois, éleva ses mains pour les bénir, puis il appuya de nouveau sa tête sur l’oreiller, le visage tourné vers l’ouest.

Le soleil avait cessé de briller ; Dumont avait cessé de vivre.

 

 

 

 

Louis-Auguste OLIVIER,

La Revue canadienne, 1845.