Jésus et le moineau

 

                               (CONTE DE NOËL)

 

 

Sur un nuage bleu conduit par une étoile,

                Il bambino Jésu priait.

La Vierge radieuse, exquise en son long voile,

                Très tendrement lui souriait.

 

De flambants chérubins aux mines gracieuses,

                Faisant vibrer des harpes d’or,

Murmuraient lentement leurs chansons merveilleuses,

                Pour endormir le cher trésor.

 

Et les astres du ciel penchaient leur tête blonde

                Afin de voir et d’admirer ;

Et, dans l’immensité, les montagnes du monde

                S’inclinaient pour mieux adorer.

 

Soudain, un moinelet, échappé de la terre,

                Vint tomber, mourant, éperdu,

Sur le mignon Jésus pour qui rien n’est mystère ;

                Celui-ci, d’un air entendu,

 

Le prit, l’enveloppa dans les plis de son lange,

                Et puis, tout en le réchauffant,

Fit de ce corps d’oiseau le corps d’un petit ange,

                Car c’était l’âme d’un enfant.

 

 

 

Albert TROUDE.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

 

 

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