Communication entre les deux mondes

 

PRESCIENCE OSTENSIBLEMENT MANIFESTÉE

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Édouard DÉCHAUD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est bon de connaître les liens du monde universel, qui rattachent le monde visible au monde invisible. Il est essentiel d’ailleurs de dissiper le doute et le scepticisme qui jettent le trouble dans les esprits chancelants ou peu affermis sur les évènements qui se manifestent entre les deux mondes.

La charité et la bienfaisance telles que les pratiquait l’éminent et incomparable Vincent de Paul ne peuvent régner qu’à la faveur de l’union, de la concorde, du dévouement et de la générosité pratiqués par cet esprit sublime qui a fait et qui fera l’honneur de sa génération et de celles qui la suivront.

Les manifestations et les communications avérées et concordantes du monde visible avec le monde invisible ont existé dans tous les temps et dans tous les lieux.

Les exemples de ces manifestations et communications sont innombrables. Elles sont destinées à rallier ceux qui vivent sur la terre avec ceux qui habitent l’espace infini.

L’antiquité fourmille d’évènements d’apparitions d’esprits et de communications entre les vivants et tes morts.

Aujourd’hui, grâce au spiritisme, ces rapports des invisibles avec les visibles se pratiquent couramment. Autrefois ces rapports entre les deux mondes étaient plus rares, ou plutôt ils étaient moins connus ; ils étaient surtout entravés par le cléricalisme, qui, dans tous les temps, n’a produit que l’ombre et engendré l’ignorance, les préjugés et le fanatisme.

Quant à ce qui concerne les communications et les apparitions du monde invisible, nous nous bornerons à citer celles qui sont prouvées, d’une manière évidente.

Pour commencer nous citerons le fait suivant, authentiquement prouvé.

Nous trouvons dans le journal intitulé Annali dello Spiritismo, de Turin, le fait suivant touchant la vie de Maria di Agreda, médium espagnol, née en 1602 de notre ère.

Cette médium publia un livre intitulé La Cité mystique de Dieu. Mais Rome plaça cet important ouvrage à l’index expurgatorium.

Maria di Agreda, à l’âge de 18 ans, entra dans un couvent, à Burgos, où les phénomènes de lévitation, visions, prophéties, apports et dédoublements furent constatés par un grand nombre de personnes. Les évènements de cette médiumnité extraordinaire excitèrent tellement l’attention publique que Philippe IV, d’Espagne, souleva une correspondance avec elle, qui continua sans interruption pendant 22 ans.

Ce médium étrange avait l’habitude de tomber profondément en transe, et, dans ces occasions, son esprit voyageait à New-Mexico ; elle dépeignait les gens, leurs habitations, leurs costumes, leurs armes, etc., etc. ; elle tenait de longues conversations avec les personnes qui l’entouraient. Elle fit une foule de révélations aussi étranges que véridiques.

Elle mourut en 1665, au couvent d’Agreda dont elle était la supérieure.

Sa correspondance avec Philippe IV fut publiée seulement en 1855.

Voici un autre fait patent, dont l’évidence est absolue.

« Il mourut, en 1880, à Effingham, États-Unis, une jeune fille âgée de 14 ans, nommée Maria Forestier. Trois ans après, sa mère eut d’ailleurs une autre fille, qu’elle appela Hélène, qui, à peine put-elle parler, prétendit s’appeler Maria. Mais lorsqu’elle vint, pour la première fois, à Effingham, elle reconnut la maison avait habité sa sœur Maria ; elle appela par leur nom les amies de sa sœur.

Un jour, on la conduisit à l’ancienne école de sa sœur ; mais à peine fut-elle entrée dans la salle d’étude qu’elle se dirigea vers la place occupée autrefois par la morte en s’écriant : « Voilà ma place. »

Ce fait de ressouvenir ne peut faire l’ombre d’un doute, puisqu’il est avéré et confirmé par de nombreuses personnes.

Le fait suivant, qui s’est produit à Vouziers (Ardennes), le 4 mai 1897, mérite d’être relaté :

Le docteur Gueilliot, accompagné de nombreux témoins, assistait une pauvre femme agonisante, dont la fin était prochaine.

Tout à coup un étrange mouvement se produisit. Une agitation convulsive et fébrile agita la mourante, qui s’écria :

« Oh ! mon Dieu... voilà le feu... Les pauvres femmes... elles se bousculent vers la porte... Pas par là !... il n’y a pas de porte... les pauvres jeunes filles, toutes si bien habilites... Sauvez-les... les voilà qui prennent feu... mais sauvez-les donc ! Oh ! toutes les jupes qui flambent... Quels cris !... Les voilà tombées au travers de la porte... tout flambe... le plafond s’écroule... Oh ! celles qui sont dans le champ derrière... elles ne voient pas la porte de sortie, elles roulent, elles s’entassent. La pauvre femme, tirez-la donc... »

Cette mourante assistait à l’incendie du bazar de la Charité, à Paris, que l’on connaissait, à Vouziers, avant que le télégraphe leur en apportât la nouvelle.

Ce phénomène étrange de télépathie constitue un fait vraiment extraordinaire et inexplicable ; car on ne conçoit pas qu’une personne à l’agonie et mourante puisse recouvrer instantanément une lucidité et une perception aussi claires et aussi réelles, à l’heure de l’extrême agonie, où les facultés intellectuelles sont annihilées par l’état de prostration de l’agonisante. Une telle situation ne s’explique pas matériellement.

Mais voici un autre fait tout récent qui dépasse tout ce que l’imagination peut concevoir de plus merveilleux.

Nous lisons dans le journal La Nouvelle Presse, sous la signature de Ch. Proth, le fait suivant très curieux, de prescience :

« Il est excessivement rare qu’une prophétie présente toutes les garanties de certitude et de précision qui éloignent toute discussion. Aussi devons-nous signaler un phénomène de prescience qui est actuellement soumis à l’Académie de médecine italienne et auquel le roi est mêlé, indirectement, il est vrai.

« Un des grands médecins italiens, le docteur Sarli, soignait depuis quelque temps pour neurasthénie et troubles nerveux graves” une dame appartenant à l’aristocratie romaine. Le docteur fut appelé, le 3 décembre dernier. Sa cliente avait passé une nuit épouvantable, agitée d’affreux cauchemars. Elle remit à son médecin une lettre qu’elle le priait de taire parvenir au roi et dans laquelle elle le suppliait de courir au secours de la ville de Messine qu’un effroyable cataclysme menaçait. “Je vois, ajoutait-elle, la mer s’unissant à la terre pour engloutir la belle cité. Cet affreux malheur aura lieu le 18 ou le 28 décembre.” Le médecin lui promit d’envoyer celle lettre au roi et lui prescrivit des calmants.

« Dans la nuit du 7 au 8, nouvelle crise. La dame pleurait, demandant si le roi avait fait évacuer Messine. Le 17 et le 27, toujours la nuit, nouvelles crises ; à la dernière date, la malade vit ses troubles prendre fin. Elle tomba dans un profond sommeil, le 28, au lever du jour... La catastrophe avait eu lieu. Les indications données étaient exactes : la date, 28 ; le lieu. Messine ; la terre et la mer, tremblement de terre et raz de marée.

« Le docteur Sarti ne doute plus de la réalité de la prescience en présence de précisions aussi brutales. La faculté de médecine va tenter de nombreuses expériences avec la prophétesse, et le roi, qui n’avait vu dans cette lettre que les propos d’une hallucinée, a demandé qu’on le mette au courant de tout ce que les médecins vont remarquer d’intéressant au cours de leur examen.

« Tout commentaire est superflu. On voit que cette prophétie est réelle, et combien la discussion devient impossible. Ce ne sont pas des termes vagues qui ont été employés, mais le terrible évènement prédit s’est accompli au lieu, à la date et dans les conditions portés à la connaissance avant la date de personnes que leur haute situation met à l’abri de tout soupçon de parti-pris ou de bénévole crédulité. »

Ce fait, vraiment prodigieux, de prescience télépathique, prouve que les révélations, qui se produisent de toutes parts, constituent des évènements patents, et d’une évidence absolue, qui ne peuvent être niés.

Dieu se révèle constamment à l’humanité par une foute de moyens ; car les inspirations pleines de lumière des esprits supé- rieurs, apôtres de Dieu sur la terre, constituent des fanions destinés à nous montrer le chemin que nous devons suivre fidèlement et la voie qui nous est tracée par notre destinée, afin de remplir dignement notre mission terrestre.

Les communications continuelles qui se produisent entre les deux mondes et les faits merveilleux de prescience qui se manifestent sont un indice de la solidarité humaine dans les évènements de la vie.

Par la suprême bonté de Dieu, des esprits supérieurs sont commis pour remplir la sublime mission consistant à éclairer et à secourir l’humanité terrestre dans tous ses besoins.

Ces missionnaires et apôtres de l’humanité souffrante remplissent un rôle sublime.

Parmi ces hommes admirables de charité et de dévouement, l’héroïque et illustre Vincent de Paul marche en tête de cette phalange d’esprits bienfaisants.

Ah ! dans les heures pénibles de la vie, élevons nos pensées et nos aspirations vers les mondes supérieurs ; adressons-nous surtout à l’éminent et incomparable Vincent de Paul, dont la charité inlassable ne reste jamais sourde aux supplications qui lui sont adressées. Ce grand esprit supérieur continue d’être l’âme de toutes les œuvres de bienfaisance et le soutien de l’humanité souffrante.

 

 

DÉCHAUD, Publicité à Oran.

 

Paru dans La Vie future en mars 1909.

 

 

 

 

 

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