La Sagesse et la Vertu,

rayons de l’Infini

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Édouard DÉCHAUD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le temps s’enfuit avec rapidité ; mais une main céleste trace et écrit en lettres de feu tous les évènements et tous les actes de la vie humaine, destinés à être gravés d’une manière indélébile dans le livre de vie de chacun, qui servira à établir sa situation bonne ou mauvaise, à son retour dans la patrie commune.

Heureux donc ceux dont la vertu s’est accrue graduellement, et dont le temps mesure la marche ascensionnelle du progrès et de la sagesse.

L’homme de bien s’élève par ses bonnes œuvres vers les régions sereines de l’infini, se rapprochant sans cesse de Dieu, centre de tous les biens, de la sagesse et de la vertu.

Armé d’un courage invincible et soutenu par ses esprits protecteurs, il reste ferme à son poste, et, invulnérable au milieu des peines et des ennuis, pour lui, la foi en la sublime croyance en Dieu et en l’immortalité de l’âme reste unie au monde invisible.

Tous les phénomènes de la terre et du monde universel lui montrent son immortalité et la route qu’il doit suivre pour accomplir fidèlement sa destinée. La raison lui prêche cette grande vérité et le cœur la désire ; car cette vérité fondamentale constitue la chaîne qui unit le temps à l’éternité et rallie tous les hommes à l’harmonie universelle.

Mais malheureusement le livre de la vie de chacun est rarement marqué à chaque page par des actes de vertu ; elles restent souvent blanches faute de mérite et d’actes de bienfaisance.

Le vrai sage s’entretient avec sa pensée et cherche toujours l’Infini dans ses aspirations.

La sagesse produisant la vertu, l’homme sensé doit s’efforcer et progresser sans cesse en mérite.

La vertu et la sagesse sont seules immortelles, dans les actions humaines, puisqu’elles éternisent les joies les plus douces et le parfait bonheur.

La science est frivole et l’art est vain quand ils ne sont pas fondés sur la sagesse et la vertu, car les hommes vertueux et charitables marchent sûrement vers un avenir de vrai bonheur ; ils trouvent, en effet, dans l’au-delà, la situation qu’ils se sont pré parée par leurs mérites.

La vie intellectuelle a pour nourriture la pensée, pour air vital le sentiment et, pour exercer sa force, la volonté réellement ferme et déterminée. Mais, dans l’échelle des facultés humaines, il faut placer au rang le moins élevé l’imagination, au milieu, la volonté et au sommet, la raison.

Quoi qu’il en soit, pendant la vie humaine, les facultés se développent graduellement. En effet, l’enfant rêve, l’adolescent désire et l’homme pense.

L’art de commander soi-même est le commencement de la sagesse.

Dans l’ordre de la nature, le présent est l’œuvre du passé et l’avenir sera l’écho du présent, car rien ne s’efface, tout se superpose ; rien ne se perd, tout s’accumule. Les choses qui paraissent enfouies sous les cendres de l’oubli reparaîtront plus radieuses de beauté et d’immortalité. La vertu qui semble dormir dans l’ombre se manifestera dans toute sa splendeur.

Les efforts de ceux qui travaillent pour la régénération morale et sociale, se réveillant sous la force d’un rêve printanier, dissiperont la tourbe matérialiste et athée qui entrave le progrès de l’âme humaine vers les splendeurs de la vérité divine. Mais l’âme limpide et pure est semblable au rayon lumineux et clair qui se joue dans une goutte de rosée, dont la transparence ressemble à une perle brillante de beauté.

Il y a pour l’homme qui réfléchit sur les beautés translucides des mondes supérieurs une ivresse profonde, un charme inexprimable enveloppant des sensations intimes qui sont un écho du bonheur des mondes éthérés.

Les délices que procurent les suaves pensées sur l’au-delà transportent l’homme vertueux vers l’infini des cieux et lui montrent cette immensité infinie où les beautés des mondes se succèdent sans cesse dans les hautes régions, révélant un bonheur dont celui de la terre n’a pas le moindre reflet.

Ah ! ces réminiscences trop oubliées par les jouisseurs de la vie terrestre forment cependant les plus purs éléments des joies que la terre nous octroie dans les heures de calme et de réflexion. Ces impressions si pleines de beauté et de grâce sont assurément un élément puissant pour l’âme pure qui sait les goûter.

Mais l’homme ne vaut que ce que vaut son cœur et ses sentiments de bienfaisance.

Ah ! ne perdons pas de vue l’étoile scintillante qui nous montre la route infinie que nous devons parcourir et les bonnes œuvres que nous devons accomplir. Ce sont là les éléments vers lesquels l’homme sage et vertueux doit s’orienter.

L’amour de nos semblables porte en lui-même le diadème de toutes les vertus et le principe sublime de la vraie sagesse, puisque la charité n’est que l’amour divinisé ; il engendre tous les élans généreux du cœur humain et soutient le courage des héros et la vertu des âmes d’élite qui savent envisager leur destinée et remplir leur mission terrestre.

L’amour de nos semblables est la panacée infaillible contre tous les maux, il est le baume de toutes les souffrances, car il élève l’âme sur les ailes de l’espérance vers les régions infinies.

Cette philosophie pleine de grandeur est le ciel du bonheur véritable et le lien sacré de l’union qui doit régner sur la terre.

L’homme souffre parce qu’il ignore ou méconnaît les lois universelles et qu’il ne sait pas se conformer à l’harmonie qui aplanit toutes les difficultés.

Quoi qu’il en soit, il ne faut pas perdre de vue que les phases pénibles de la vie sont quelquefois nécessaires pour inciter l’homme à sortir de son insouciance et de sa torpeur ; mais dans ces heures pénibles de la vie, il doit s’efforcer de s’unir à la vie d’harmonie qui unit l’homme à Dieu

La douleur est d’ailleurs l’instrument le plus puissant de progrès, car, sous son étreinte, l’âme s’éveille aux beaux sentiments qui la ramènent vers l’Infini. Mais généralement les maux qui affligent l’humanité sont aggravés par les hommes ; car s’ils connaissaient bien leur véritable destinée, leurs yeux s’ouvriraient à la lumière et leur cœur au repentir. L’égoïsme serait alors remplacé par la solidarité fraternelle.

L’homme sage et bienfaisant est celui dont l’âme vertueuse renferme un trésor de sagesse, prêchant par l’exemple la morale qu’il enseigne. Les hommes bienfaisants et vertueux sont d’autant plus estimés que leur bienfaisance est réelle, effective et désintéressée.

La pratique de la sagesse et de la vertu constitue l’art de trouver le véritable bonheur ; car il est beau de faire le bien à l’égard de ses semblables sans pensée de retour et de reconnaissance.

La bienfaisance est une vertu tellement éthérée qu’il faudrait une main divine pour la décrire dans toute sa splendeur.

L’homme véritablement vertueux, dont les jours sont remplis de bonnes œuvres, tombe dans la saison du soir de la vie sans crainte ni appréhension de son passage dans le monde invisible. Il est heureux, au contraire, d’aller rejoindre ses frères qui l’ont devancé dans la tombe. Pour lui le soir de la vie est calme et tranquille ; car l’espérance fondée du bonheur de la vie future bannit de son cœur les horreurs et la terreur du tombeau.

Heureux, à cette heure suprême, celui qui est doué d’une âme bienfaisante ; car c’est dans l’Au-delà que l’âme vertueuse, animée de la véritable sagesse, trouve la récompense de ses bonnes œuvres.

Le spiritisme, reposant sur la sagesse et la vertu, est appelé à propager ces beaux rayonnements de l’Infini, qui forment les principes d’union entre tous les individus ; le spirite, vivant dans l’espoir fondé du bonheur sans fin, attend avec confiance la vie future.

 

 

DÉCHAUD, Publicité à Oran.

 

Paru dans La Vie future en novembre 1909.

 

 

 

 

 

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