Utilité et importance de la prière

 

SES EFFETS

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Édouard DÉCHAUD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La prière forme l’union de la pensée qui aide et console ; car les aspirations de l’âme vers Dieu et ses missionnaires sur la terre élèvent vers l’Infini l’esprit qui se dématérialise graduellement en se rapprochant des régions éthérées. Il sort, en effet, de chaque invocation des vibrations qui traversent l’espace comme une onde sonore, se répercutant vers l’Infini et les esprits invoqués.

Ces fluides subtils et translucides nous apportent la sérénité, le calme, la paix et le bonheur, échos des régions esthétiques des mondes supérieurs. Ces rayons lumineux éclairent notre intelligence et fortifient nos bons désirs.

C’est de cette flamme pure et féconde que nous arrivent la foi, charité et la douce espérance. Nos bonnes pensées et nos actions charitables forment une chaîne d’or qui nous rallie à l’Infini. Elles resteront attachées à nous comme un vêtement éblouissant et impérissable, jusqu’à ce que ce vêtement de boue et de misère qui nous enveloppe sur la terre tombe à la mort et devienne de la poussière.

L’homme qui tient à marcher vaillamment dans la voie de l’harmonie, qui unit l’humanité à la Divinité et aux mondes supé- rieurs, doit souvent élever son âme, par la prière, vers le principe souverain des choses.

La prière constituant la vision lointaine des rayonnements infinis et des mondes supérieurs, contient l’expression la plus sublime des pensées d’amour universel et de reconnaissance envers Dieu et ses missionnaires de l’humanité terrestre ; elle est surtout la source d’où s’échappent les plus purs parfums de l’âme et le baume le plus suave des cœurs affligés. Elle est la synthèse de l’amour divin ; elle rallie toutes les humanités et fait jaillir sur les âmes épurées un torrent de faveurs ineffables, car elle est le soleil levant de la fraternité universelle et l’aurore entrevue et pressentie du véritable bonheur. Dans ses élans d’amour, elle forme le langage de la pensée qui unit nos aspirations à celles des régions translucides d’où émane la lumière éternelle, qui est destinée à nous éclairer sur la voie de la vie et de la vérité. Dans son éloquent plaidoyer, et sous l’impression de nos cœurs attendris par les visions célestes qui nous captivent, nous goûtons un bonheur qui nous fait pressentir celui qui sera notre partage dans les mondes supérieurs.

La prière stimule, en outre, la ferveur et les sympathies de nos sentiments et de nos cœurs envers nos frères malheureux ; car elle affermit notre courage, allège nos maux et apaise les soupirs qui s’exhalent de nos cœurs dans les heures sombres de la vie. Dans sa puissance, elle domine toutes les préoccupations de la pensée et toutes les entraves aux bonnes inspirations divines ; elle constitue un moyen certain de mêler nos voix aux concerts célestes, et nous donne des forces pour nous joindre, par nos aspirations, aux mondes supérieurs. C’est le rêve enchanteur réalisé et la certitude de l’accession de l’âme vers les mondes éthérés.

Il est certain que les plus belles inspirations de l’âme se traduisent par la prière, parce qu’elle est le langage unique qui puisse nous unir à Dieu et aux mondes supérieurs : elle est le parfum de l’âme et l’encens du cœur ; elle est, en un mot, la voix sainte qui obtient des esprits supérieurs la protection qui nous est nécessaire.

Quel est celui d’ailleurs qui, dans ses jours d’amertume de la vie, n’a pas senti le besoin de s’adresser à l’Être Suprême et aux messagers supérieurs de l’Infini ? Ah ! alors, dans un élan de sa pensée vers Dieu, il a trouvé l’espérance consolatrice et les suaves visions du bonheur à venir.

L’utilité de la prière forme un baume du cœur qui ne peut être rationnellement contesté. L’utilité et la puissance de la prière constituent des vérités indéniables, qui s’affirment par leurs effets.

Comprenant la puissance de la pensée, on ne peut méconnaître celle de la prière qui en est un écho et une émanation.

La prière ne doit pas être considérée comme une vulgaire sollicitation de faveurs terrestres, mais comme un acte d’adoration, d’humilité et de soumission à la volonté de Dieu.

Ceux qui refusent de croire à l’efficacité et à la puissance de la prière se méprennent sur son essence éthérée et sur la grandeur et la sublimité qui lui servent de base et de fondement.

Les sceptiques qui nient ou doutent de l’utilité, de l’efficacité et des beautés de la prière sont des aveugles qui méconnaissent la vision lointaine de son rayonnement vers les mondes supérieurs ; car elle est l’expression la plus élevée de la pensée, qui nous rattache à Dieu et à l’harmonie universelle.

La prière, étant le point de ralliement de l’humanité à Dieu et aux esprits supérieurs, forme le soleil levant de la fraternité universelle.

Dans cette pensée, écho du monde infini, on voit qu’elle est la messagère qui porte sur ses ailes diaphanes nos aspirations et nos espérances vers le Tout-Puissant, centre de tout ce qui existe dans le monde universel ; elle est d’ailleurs le seul langage qui puisse traduire les élans du cœur et les aspirations de la pensée vers les régions éthérées ; car, non seulement la prière élève l’âme vers l’Infini, mais encore elle l’unit au monde des esprits supérieurs, missionnaires de Dieu, près de l’humanité terrestre.

La prière, reposant sur la transmission fluidique de la pensée, ne peut être interceptée.

Et puis, le besoin de prier est tellement réel, que l’homme ressent instinctivement le besoin de se rallier aux mondes supé- rieurs par la prière.

L’utilité et la puissance de la prière est si grande que ceux des invisibles qui souffrent réclament avec instance des prières pour l’allégement de leurs peines.

L’efficacité de la prière est tellement affirmée qu’il résulte de nombreuses expériences qu’elle peut être employée utilement pour la guérison des maladies.

Aussi, la plupart des peuples admettent la prière dans une foule de cas. Elle constitue donc un besoin universel, indépendant des sectes, des religions et des croyances. L’âme affligée se sent plus forte après la prière ; elle se sent consolée, après ces élans du cœur vers son Créateur.

La prière est, à l’égard de nos frères qui nous ont devancés dans le monde invisible, une identification de pensées et un témoignage de sympathie, qui ne peuvent être oubliés. Repousser la prière, ce serait donc méconnaître la solidarité fraternelle entre les deux mondes.

Le spiritisme affirme l’utilité et la puissance de la prière.

Cette belle et noble croyance donne à la prière toute l’importance qu’elle mérite ; car dans toutes les réunions spirites, la prière est reconnue comme prédisposant au recueillement.

On doit toutefois éviter de se borner à réciter des prières formulées des religions. Mais comme principe général, il importe que chacun prie en particulier comme bon lui semble et selon les inspirations de sa pensée.

Dieu voulant être adoré en esprit et en vérité, aucune forme d’adoration n’est donc imposée à ceux qui prient.

Quelles que soient les diverses manières de prier, ces divergences ne peuvent amoindrir l’efficacité de la prière.

La forme de la prière est donc subordonnée au degré d’avancement intellectuel de chacun.

Un élan du cœur d’un esprit élevé, une simple invocation mentale partant du cœur, peuvent résumer de longues prières.

Il appartient donc à chacun de prier mentalement ou verbalement selon ses facultés. Il importe toutefois de ne pas négliger la prière.

 

 

DÉCHAUD, Publicité à Oran.

 

Paru dans La Vie future en octobre 1909.

 

 

 

 

 

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