Pèlerins littéraires de Rome
par
Corine DUGAS
URBS, c’est Rome, la ville d’où nous viennent notre civilisation, nos croyances, notre littérature et notre art. Aussi nul ne peut-il froidement prononcer ce nom.
Pour le poète et pour l’artiste, Rome est la créatrice du beau ; pour le croyant, c’est la ville sainte où siège le vicaire du Christ ; pour tout homme qui sent et qui pense, Rome est une enceinte sacrée que l’on visite avec respect et admiration. À toutes les époques, ce gigantesque reliquaire de toutes les gloires divines et humaines fut un lieu de pèlerinage.
Rome a deux visages qui la caractérisent nettement : visage antique et visage chrétien.
Jean-Baptiste de Rossi, éminent archéologue et épigraphiste, a découvert la Rome souterraine et nous en a révélé les richesses.
Guidé par des écrivains illustres qui nous en ont tracé dans leurs œuvres une immortelle image, nous voulons entreprendre une promenade ‘littéraire dans Rome...
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Au seizième siècle nous rencontrons deux hommes de lettres venus à Rome, l’un représentant la science et l’autre l’humanisme : Rabelais et Montaigne.
Le cardinal Jean du Bellay se rendant à Rome comme ambassadeur de France voulut se donner la compagnie d’un homme instruit, qui, à tous les agréments de l’esprit joignait la bonne humeur. Il emmena Rabelais avec lui en qualité de médecin.
Depuis longtemps le joyeux et cynique auteur de Gargantua et Pantagruel se sentait attiré vers la ville des Papes, « l’île sonnante, comme il lui plaisait de l’appeler, cette île où les cloches suspendues au-dessus de leur cage font chanter les moinagaux, cette île des prêtergaux, des capucingaux, des évêgaux, des cardingaux... cette île où l’on montre avec une grande difficulté, l’oiseau merveilleux unique, comme le phénix d’Arabie, le Papegaux ».
Malgré sa verve moqueuse, Rabelais trouvait à Rome pour sa soif de savoir diplomatie, archéologie, botanique, thérapeutique ; ce n’était pas trop pour son avidité insatiable.
Il assiste à l’arrivée de Charles-Quint et aux fêtes données pour le recevoir « avec gros apparat et force arcs triomphaux ».
Rabelais reste étranger à cette poésie de la Rome antique que goûtèrent les esprits délicats de la Renaissance : Dante, Boccace, Le Tasse. Volontiers, en présence des ruines majestueuses, l’auteur de Pantagruel s’écriait : « Je ne sais que diantre vous trouvez ici tant à louer. J’ai aussi contemplé comme vous et je ne suis aveugle plus que vous. »
Quelque chose le frappe plus que les ruines, c’est le fourmillement des robes de moines, l’éternel bourdonnement des cloches et la pauvreté de Clément VII.
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Contrairement à Rabelais, Messire Michel de Montaigne, cet homme « si affamé de se connaître », si excellent auteur et spectateur de sa propre vie, s’était préparé depuis longtemps à ce voyage de Rome par le culte et le commerce intimes des auteurs de l’antiquité.
Son père l’avait initié à l’histoire romaine. Montaigne, dans ses Essais, nous dit qu’il savait le Capitole et son plan avant qu’il sût le Louvre, et Le Tibre avant la Seine.
Pour se rendre à Rome, il suivit la route de Sienne à Viterbe. Les ruines de la campagne romaine ne lui parurent point « avoir cette grandeur et épaisseur qui se voit aux antiquités anciennes en France ». Mais dans la ville éternelle, l’envoûtement fut spontané. Il se sentit à Rome comme dans une patrie. Aussi, dès son arrivée, put-il se passer de guide « et par sa propre étude venir à bout de cette science aidé de diverses cartes, si bien que en peu de jours il eût aisément reguidé son guide d’après son propre aveu ».
Le récit de ce voyage, le premier qu’on ait écrit en France, est captivant. L’auteur s’y montre avec son laisser-aller de chaque jour, notes de voyages, traits de mœurs, particularités, tout y est. Ne nous refusons pas au plaisir de l’entendre : « Me trouvant inutile à ce siècle, je me rejète à cet autre et en suis ambabouyné, que l’estat de cette vieille Rome, libre, juste et florissante, m’intéresse et me passionne... Et puis cette même Rome que nous voyons mérite qu’on l’aime. C’est la ville métropolitaine de toutes les nations chrétiennes. L’Espagnol et le Français, chacun y est chez soi. C’est la commune ville du monde où l’étrangeté et la différence des nations se considère le moins, car de sa nature c’est une ville rapiécée d’étrangers. Chacun y est comme chez soi. Et puis, c’est une ville toute cour et toute noblesse. Il n’est nulle rue marchande, ce ne sont que palais et jardins. Il ne se voit nulle rue de la Harpe et Saint Denis, il me semble être, toujours dans la rue de Seine ou sur quai des Augustins de Paris ! »
Imbu de l’esprit de Rome, Montaigne n’eut bientôt qu’un désir : ce fut de pouvoir s’écrier comme l’antique bourgeois du Latium : Sum civis Romanus ! Je suis citoyen romain ! Ce titre, auquel il tenait tant, il le sollicita employant, dit-il, ses cinq sens de nature pour l’obtenir « ne fût-ce que pour l’insigne honneur et religieuse mémoire de son autorité ». Quand il eut ce titre, il ajouta avec franchise : « Tant il y a que j’ai reçu beaucoup de plaisir à l’avoir obtenu. »
À la Noël 1580, il vit officier le pape à Saint-Pierre et il observe que les cérémonies lui semblèrent « moins dévotieuses qu’en bonnes villes de France, plus cérémonieuses bien : car en cette part ils sont extrêmes. »
Montaigne, l’ennemi mortel de l’oisiveté, trouve toujours quelque occupation suffisante à le désennuyer. « Tous ces amusements m’embesoignaient assez », cite-t-il.
Au Vatican, ce merveilleux palais de marbre, de jaspe et de porphyre, Montaigne passe des jours à admirer les statues enfermées aux niches du Belvédère et visite la somptueuse galerie de peintures. Il ne fait que citer le Moïse de Michel-Ange et la statue de la Justice du tombeau de Paul III à Saint-Pierre.
Quelle différence, dit Stendhal, avec un voyageur moderne qui se croit toujours obligé de leur consacrer une grande et lourde moitié de son livre !
L’homme de cœur ouvert et de bonne foi, comme Montaigne aimait à se peindre lui-même, constate combien Rome est difficile à connaître : « Quoique j’y ai employé d’art et de soin, je ne l’ai connu que par son visage public et qu’elle offre au plus chétif étranger. »
Montaigne dut enfin quitter Rome après s’être romanisé pendant cinq mois.
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Au dix-septième siècle, un génie bien différent de Montaigne, quoique l’un de ses admirateurs les plus attentifs en Angleterre, Shakespeare, a les yeux fixés vers Rome. Il serait faux de prendre Shakespeare pour un antilatin. Nul n’a plus fréquenté l’Italie et la France par ses lectures. Shakespeare est un grand Anglais de la Renaissance, mais non du temps de Cromwell. C’est un Anglais fraternel à l’esprit latin. Il se souvient de Jules César et il s’honore d’être entré avec ce grand homme dans la famille des nations civilisées. Sans rien abdiquer de sa fierté il se plaisait à fouler la noble chaussée romaine, la vaste route de l’humanité. Rien ne paraît plus beau que la fin de Cymbeline après la bataille où le vieux roi cette signe le traité avec le général romain Caïus Lucius :
Faisons la paix. Quoique vainqueur
Je reconnais César et tu pourras lui dire
Que je range cette île aux lois de son Empire.
En avant ! Officiers, faites marcher de front
Près de l’aigle romaine un étendard breton
Et fassent à jamais nos enseignes unies
Côte à côte flotter leurs bannières amies.
Je les vois s’éloigner ensemble et faire le tour du monde, grâce au poète, dans tout le champ de l’univers anglais, c’est encore Rome qui voyage et continue sa mission.
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En France, au dix-septième siècle, le génie est instable, mobile. La mode est d’imiter l’étranger. Les Médicis avaient introduit le goût de la littérature italienne. Jean le Guez de Balzac et Vincent Voiture, écrivains de cette époque, subirent fortement cette influence et désirèrent se rendre à Rome, capitale de cette renaissance littéraire.
Balzac se laisse emporter par l’imagination et la boutade. Il décrit en phrases élégantes les longues siestes de Rome caressée par la douce tempête des éventails, ses rêveries sous des bosquets d’orangers au murmure de douze fontaines, surtout des repas délicats d’oiseaux engraissés avec du sucre.
Rome, dit-il, est cause que vous n’êtes plus barbare. Elle nous a appris la civilité et la religion.
« Il est certain que je ne monte jamais au Palatin, ni au Capitole que je n’y change d’esprit, et qu’il me vienne d’autres pensées que les miennes ordinaires. Cet air m’inspire quelque chose de grand et de généreux que je n’avais auparavant. Si je rêve deux heures aux bords du Tibre, je suis aussi savant que si j’avais étudié huit jours. »
Son émule, Voiture, était à Rome en novembre 1638. Il alla solliciter un procès pour Mademoiselle de Rambouillet. C’est là qu’il fut présenté à l’académie des Humoristes dont il fut élu membre bien à son insu. Voiture, cet esprit libre et badin en face de tant d’augustes ruines, baille et s’ennuie. Loin de l’hôtel de Rambouillet, il se trouve « égaré, perdu comme un corps sans âme, ou comme une âme sans corps », déclare-t-il.
Sous Louis XIV, « l’esprit français, comme un arbre majestueux, répand toutes ses branches à la fois. Chaque genre se personnifie par un nom : la tragédie dans Racine et Corneille, la comédie dans Molière, la fable dans La Fontaine, la philosophie morale dans La Rochefoucauld d’abord, puis dans La Bruyère, l’éloquence chrétienne dans Bossuet, Bourdaloue et Fénelon, les Mémoires dans Saint-Simon » (Nisard). Mais aucun de ces génies ne fut attiré vers Rome pour comparer le présent au passé et les différents passés entre eux.
Au 18e siècle, pour d’autres raisons, Rome intéressa encore moins les « pèlerins » des lettres.
Sous le règne du romantisme, au contraire, la caravane reprend le chemin de la ville éternelle avec un enthousiasme nouveau.
C’est Goethe qui ouvre la marche. Goethe depuis son enfance n’a qu’un désir : voir le ciel de Rome.
Il avait été élevé par un père dilettante qui lui parlait avec passion de cette terre classique. « Mon père, raconte l’auteur de Faust, avait suspendu dans la salle d’entrée une collection de vues de Rome. Grâce à ces gravures, je contemplais chaque jour la place du Peuple, le Colisée et la Place et l’église Saint-Pierre. Ces divers points de Rome m’impressionnèrent si vivement que malgré son laconisme habitué, mon père se plut souvent à me les expliquer » (Mémoires).
Goethe était depuis quelques années premier ministre de Weimar et il ne produisait plus rien de considérable. Cédant aux instances du peintre Winckelmann qui arrive de Rome, il se décide à un changement. Sans prévenir son prince, il s’échappe de Carlsbad où la cour est réunie. Il s’enfuit seul, à la dérobée, à trois heures du matin, sous le nom d’emprunt de Jean Philippe Muller, vers la ville de ses rêves.
Il arrête à peine un instant à Venise et à Florence pour se diriger vers Rome. « Je n’ai rien voulu voir que ce pays, à quel prix que ce fût et dût-on me traîner à Rome sur la roue d’Ixion, je ne m’en plaindrai pas. Demain, je serai dans la Ville Éternelle. Maintenant encore, je le crois à peine, et quand ce vœu sera accompli, que pourrais-je souhaiter de plus ? »
Quand il eut atteint le but de son voyage, il écrivit à ses amis de Weimar : « Voir ce pays était une soif qui me dévorait. À présent que j’ai atteint mon but, je respire et rien ne troublera plus le calme dont je jouis, car je vois maintenant réalisés tous les songes de mon adolescence... »
Le poète descendit incognito dans la maison qu’habitait le peintre Tischbein sur le Corso. Le matin, il travaille à son Iphigénie. Il sort ensuite et parcourt les musées. Il se laisse conduire par Michel-Ange et Raphaël et il plane heureux dans les nuages de l’esthétique.
Dans la ville éternelle, comme à Weimar, cette tête germanique de l’Apollon du Nord dépasse toutes les têtes. Les plus fiers s’abaissent devant elle, les plus vaniteux lui sacrifient leurs prétentions (P. Charles). Il jouit de la royauté la plus complète de l’esprit.
La modestie empêcha Goethe d’accepter la couronne de laurier qu’on voulait poser sur sa tête au Capitole. Mais il accepta d’être membre de l’Arcadie. La réception fut splendide et solennelle. On l’avait gratifié du nom de Mégalio Melpomenio !
Après un voyage à Naples et en Sicile, il revint habiter un an dans la ville des Papes.
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En 1803, le plus sensationnel des romantiques, Chateaubriand, était nommé secrétaire d’ambassade du cardinal Fesch à Rome. Il y reviendrait en 1828 comme ambassadeur.
La cité sainte fut pour Chateaubriand ce que Naples devait être plus tard pour Lamartine. Avant l’auteur du Génie du Christianisme, tous les voyageurs n’avaient vu dans la campagne romaine que ce qu’ils appelaient son horreur et sa nudité. Ils n’avaient pas senti « cette inconcevable grandeur des lignes de Rome ».
Châteaubriand est le poète de Rome. C’est à Rome que sa pensée a grandi et qu’elle a trouvé sa langue. Les ruines de la campagne romaine inspirent à Châteaubriand d’en peindre comme il n’avait été donné à nul autre la majesté. Sans doute, Poussin le premier, avait réalisé sur la toile « je ne sais quelle beauté dans la lumière, les vapeurs, le dessin des montagnes ». Mais les lieux que l’homme n’a jamais décrits existent-ils pour l’homme ? La nature muette n’est éloquente que lorsqu’une voix nous a traduit son langage.
La campagne de Rome appartient à Chateaubriand, comme l’île de France à Bernardin de Saint-Pierre, comme la Suisse à Rousseau, la Grèce à Byron, Naples à Lamartine.
Dans plusieurs lettres écrites à cette époque, Chateaubriand parle de l’accueil qu’il trouva dans la ville des papes.
« Sa Sainteté m’a reçu, écrit-il à Joubert (13 juillet 1803), elle m’a fait asseoir auprès d’elle de la manière la plus affectueuse. Elle m’a montré obligeamment qu’elle lisait le Génie du Christianisme dont elle avait un volume ouvert sur sa table. On ne peut voir un meilleur homme, un plus digne prélat et un prince plus simple. »
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C’est vers la même époque que Lord Byron fit à Rome ses plus fréquentes haltes. La ville éternelle, « cette merveille du monde », comme il l’appelle, fut pour lui un asile, un refuge.
« Ô Rome, s’écrie-t-il, ô ma patrie, ô cité de l’âme, les orphelins du cœur doivent se tourner vers toi. En un tel lieu que sont nos chétives douleurs ? Je ne saurais compter les miennes. » (Chant IV).
C’est à Rome que Byron composa le Chant IV de Childe Harold, de tout le poème le plus beau.
Il est à Rome au lieu désert où plane un calme profond, c’est le cimetière des protestants. Là, bien souvent, Byron s’arrêta près de la pyramide Caïus Sextus au pied de deux tombeaux où abondent les violettes. Deux jeunes poètes anglais, enfants de génie, y dorment côte à côte : John Keats, l’auteur d’Endymion, mort poitrinaire à vingt-trois ans, Percy Shelly, mort à vingt-cinq ans, victime de sa témérité. Byron méditait sur la fin de son ami Shelly :
« Volonté de fer, voilà donc ce qui reste de tant de courage. Que le monde s’est trompé en te jugeant. L’homme le meilleur, le moins égoïste que j’ai connu. »
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Louis Veuillot, « ce converti de Rome », y arrive le 15 mars 1838. Il a vingt-quatre ans. Une aspiration profonde l’attire déjà vers Dieu. Écoutons l’incroyant de la veille nous confier ses impressions.
... « Rome est une prédication constante ; les temps y sont rassemblés, les choses s’y accordent pour confesser Jésus-Christ. Voici les statues des dieux et des empereurs, maîtres du monde, qui vous a fait descendre du ciel, et quelles armes vous ont détrônés ?... Voici les images des apôtres, artisans et pêcheurs de la Judée, hommes simples et sans lettres, qui vous a faits plus savants que les sages, plus puissants que les empereurs ? Par quel art avez-vous renversé les dieux de Rome et du monde ? Par quelles victoires avez-vous établi le pouvoir qui vous dresse ici, et dans tout l’univers, des statues et des autels ?
« Non seulement je puisais dans ces visites une instruction des choses saintes qui m’avait manqué, j’y recueillais encore d’imposants témoignages. Ces saints, ces martyrs, ces hommes illustres des âges chrétiens, dont je voyais les images ; ces grands artistes dont j’admirais les œuvres ; ces papes, les tuteurs du monde, plus puissants par la foi, par la sagesse, la patience et l’amour que jamais conquérant n’a su l’être par la force du génie et par la force des armes. Ils avaient cru... Et j’éprouvais un immense mépris pour moi-même en considérant ce qui m’empêchait d’être encore de la religion des grands hommes et des saints ; de la religion qui était déjà celle de ma raison et de mon cœur. »
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L’éminent philosophe américain Emerson vint à Rome en 1832. Comme Montaigne, Emerson ne s’intéresse qu’à ce qui a la forme de l’humaine condition, et il n’oubliera jamais sa promenade aux antiques, aux bustes souverains de ceux qui furent « les premiers nés du monde ». Devant le gladiateur mourant, il évoque Childe Harold. Les splendeurs de Saint-Pierre l’accablent. Son puritanisme s’offense de la cérémonie des Rameaux à la Sixtine, mais il tressaille en entendant le Miséréré. Quant à l’art, il le conçoit à l’école de Goethe, non comme un jeu, mais comme une fusion organique de ce qu’il y a de plus grand dans l’homme et dans la nature.
Au tombeau de Michel-Ange, il est ému et près du tremblement. Là, il écrira son admirable étude sur ce génie :
« Michel-Ange a été le frère et l’ami de tous ceux qui reconnaissent la beauté rayonnante dans l’universelle nature, et qui par le travail et le renoncement à eux-mêmes cherchent à se rapprocher de sa source en une parfaite bonté. »
Nous pouvons finir sur cette note, qui explique assez bien pourquoi tant de fervents de la beauté ont été conduits à Rome.
Corinne DUGAS.
Paru dans Les Cahiers de Nouvelle-France en 1957.