L’orthodoxie de Ruusbroec

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Marcel LALLEMAND

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La doctrine de Ruusbroec l’Admirable fut plusieurs fois qualifiée de suspecte quant à son orthodoxie. Alors que le célèbre mystique était encore en vie, le Chartreux Gérard Naghel, prieur d’un couvent brabançon, grand admirateur de Ruusbroec, pria celui-ci de lui expliquer « certains termes transcendants » qu’il avait lus dans ses œuvres. Le contemplatif de Groenendael se rendit auprès de Maître Gérard qui écrivit plus tard, dans une introduction aux œuvres de Ruusbroec, que ce dernier « avait bien accompli son travail, à la gloire de Dieu et pour notre salut ». Après sa visite, Ruusbroec composa le Livre de la Suprême Vérité afin de préciser sa doctrine.

Pomerius, prieur de Groenendael de 1431 à 1432, raconte dans son ouvrage De la Vie et des Miracles de Frère Jean que le célèbre Gérard Groote (1340-1384), fondateur des Frères de la vie commune, se rendit à Groenendael, accompagné de Jean Sceele, recteur des écoles de Zwolle. Il parla des obscurités de la doctrine du maître brabançon, mais, par déférence, ne persista pas dans ses objections, tandis que Sceele s’attira de Ruusbroec la réplique suivante : « Cette vérité qui vous est maintenant cachée, Maître Gérard, vous la comprendrez plus tard ; mais votre compagnon, Maître Jean, ne la saisira jamais dans cette vie. »

Cependant Gérard Groot, qui traduisit les œuvres de Ruusbroec en latin, fut troublé par certains passages de L’Ornement des Noces Spirituelles et, en 1383, deux ans après la mort de Ruusbroec, il écrivit à ce sujet une lettre aux moines de Groenendael 1. Il y était notamment question d’un illustre théologien, Henri de Hesse ou de Langestein, qui répandait dans les couvents du Rhin l’opinion que L’Ornement des Noces Spirituelles contenait des erreurs. Maître Groot, parlant de certaines expressions employées par Ruusbroec, disait que : « Si on les prenait au pied de la lettre, elles seraient fautives ; mais pour ce qui regarde le fond même de la doctrine, je suis fermement convaincu de sa parfaite orthodoxie. » Il ajoutait que, moyennant quelques modifications dans la terminologie, il se déclarait prêt à défendre l’orthodoxie des Noces contre les attaques des théologiens. On ignore d’ailleurs ce que Henri de Hesse reprochait aux écrits du mystique brabançon.

Les plus graves objections à la doctrine de Ruusbroec furent formulées une vingtaine d’années après sa mort par l’illustre Gerson, chancelier de l’Université de Paris. Dans une première lettre, datant de 1406, à un chartreux, Frère Bartholomé, Gerson attaque le 3e livre des Noces qu’il lut, lors de son séjour à Bruges, dans une traduction latine défectueuse, chargée de notes ajoutées par le copiste, sans mention aucune, et que le chancelier attribua à Ruusbroec même. La critique principale de Gerson porte sur la doctrine de la contemplation exposée par le prieur de Groenendael, qu’il accuse d’être en désaccord avec l’enseignement des saints docteurs et opposée à la Constitution de Benoît XII sur la vision béatifique. Nous citerons plus loin les textes de Ruusbroec prêtant le flanc aux objections si l’on s’en tient au pied de la lettre. La critique de Gerson, vague, se réduit à peu de chose et reste, en définitive, inopérante. Le reste de la lettre insiste sur la nécessité d’allier la théologie affective à la théologie spéculative pour ne point errer. Il insinue que Ruusbroec est de ceux qui ont du zèle, mais non la science, qui tombent aisément dans l’erreur et dont les écrits doivent être soumis à un examen attentif de la part des docteurs, quoiqu’ils puissent être d’une grande élévation touchant les choses divines. Que les médecins traitent de médecine et les forgerons de ferraille, dit-il avec Horace.

Jean de Schoonhoven, moine de Groenendael lorsque Ruusbroec était encore prieur et qui écrivit plusieurs traités théologiques, prit la défense de son maître et réfuta dans une longue lettre les attaques de Gerson, formulées, dit-il, « avec peu d’esprit de justice ».

Gerson riposta par une seconde lettre, en 1408, mais le débat n’eut pas de suite.

Vers le milieu du XVIe siècle, un mouvement antimystique se traduisit par l’interdiction, enjointe aux religieux de plusieurs ordres (jésuites, capucins), de lire les œuvres de Ruusbroec, Tauler, Suso. Ces derniers étaient accusés d’enseigner une espèce de quiétisme engendrant l’oisiveté, de professer le mépris des pratiques extérieures, d’user d’expressions équivoques propres à troubler l’esprit de leurs lecteurs. Ce n’est qu’un siècle plus tard, sous l’influence des œuvres de sainte Thérèse d’Avila et de saint Jean de la Croix que ces auteurs spirituels condamnés furent réhabilités 2.

Bossuet, au XVIIe siècle, rouvrit le débat sur l’orthodoxie des mystiques, donnant raison à Gerson contre Ruusbroec, sans apporter aucun argument nouveau. « Concluons donc encore un coup, dit l’Aigle de Meaux, que si l’on ne trouve aux prodigieux discours de Ruusbroec et de ses semblables de charitables adoucissements qui les réduisent à de justes bornes, on se jette dans un labyrinthe dont on ne peut sortir 3. »

Tel est, en bref, l’historique de la question de l’orthodoxie du célèbre mystique flamand. L’Église a tranché définitivement le débat en faveur de Ruusbroec en reconnaissant officiellement le culte rendu de temps immémorial au prieur de Groenendael.

Le décret de la Sacrée Congrégation des Rites date du 1er décembre 1908 et a été approuvé par le Pape Pie X le 9 du même mois. Cette reconnaissance équivaut à une béatification, donc à l’affirmation de l’orthodoxie du bienheureux. Celle-ci n’a d’ailleurs jamais été mise en doute par de célèbres écrivains spirituels comme Thomas Kempis, l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ, Tauler, Groote, Surius, Louis de Blois, Denys le Chartreux, qui qualifia Ruusbroec « un autre Denys l’Aréopagite », Lessius, illustre jésuite, professeur à l’Université de Louvain et, plus récemment, Mgr Waffelaert, évêque de Bruges, qui montra l’accord des doctrines de Ruusbroec et de saint Jean de la Croix. Tout au plus est-il juste de reconnaître que certaines expressions du mystique brabançon sont audacieuses et doivent être commentées par d’autres textes du même auteur.

L’étude des objections élevées contre la doctrine de Ruusbroec apprend qu’elles procèdent d’une lecture superficielle ou tendancieuse des œuvres du mystique flamand. Nul n’ignore qu’en mettant en évidence certains textes d’un auteur et en en négligeant d’autres, un critique habile peut donner une apparence de vraisemblance à une thèse qu’il défend. C’est précisément ce qu’ont fait Gerson et Bossuet et, aujourd’hui, un biographe de Ruusbroec, Mme Melline d’Arsbeck, qui présente le prieur de Groenendael comme un mystique accidentellement rattaché au catholicisme, mais en réalité, indépendant de ce dernier 4.

Le chancelier de l’Université de Paris incrimine les textes suivants du 3e livre de l’Ornement des Noces spirituelles.

« Dans l’état de vacuité de lui-même où se trouve l’esprit sous l’influence de l’amour de jouissance divine, il se perd lui-même, il reçoit la clarté divine sans aucun intermédiaire et sans aucune interruption » (chap. II).

« Et notre être créé est suspendu dans l’être éternel et son existence est essentiellement liée à la sienne 5 » (chap. III).

« Tous ceux que la vie contemplative a élevés au-dessus d’eux-mêmes ne font qu’un avec cette clarté déifique, ou plutôt ils sont eux-mêmes cette clarté ; en outre, ils voient, sentent et découvrent, à la faveur de cette lumière déifique que, suivant leur existence et leur vie incréée, celle-ci est l’abîme simple de la divinité » (chap. III).

Ruusbroec, dit Gerson, s’est sans doute appuyé sur ces paroles de l’Apôtre : « Celui qui s’unit à Dieu ne fait avec lui qu’un même esprit » (I. Cor. VI, 17), mais, ajoute-t-il, les Saints Pères enseignent que ce n’est pas d’une unité d’essence qu’il est question dans ce texte, mais d’une assimilation, d’une participation. Si Ruusbroec avait entendu dans ce sens ses paroles équivoques, continue le chancelier, « je n’aurais ni le droit de nier son intention, ni de le contredire ». Mais Gerson n’admet pas l’orthodoxie du mystique flamand sur ce point.

Or, que la créature reste éternellement distincte du créateur, c’est là une doctrine tellement courante dans l’œuvre de Ruusbroec que l’on reste confondu des accusations injustes de Gerson et de Bossuet. Ces deux auteurs ne parient jamais que de l’Ornement des Noces spirituelles, c’est-à-dire d’une partie seulement des écrits du prieur de Groenendael, et semblent ignorer le reste, non moins important que le livre incriminé.

Ainsi, dans le Miroir du salut éternel seul, nous avons relevé 10 fois une déclaration explicite de la distinction essentielle et éternelle entre Dieu et la créature et 6 fois dans Le Livre des sept clôtures. Un chapitre entier (chap. X.) de L’Anneau ou la Pierre brillante, œuvre destinée à expliquer certains passages des Noces, est intitulé « Comment, tout en étant un avec Dieu, nous devons néanmoins demeurer éternellement autres que Lui » 6. On relève les mêmes affirmations dans d’autres œuvres encore du mystique brabançon.

Voici quelques-uns de ces textes.

« L’union nous rend un même esprit, un même amour, une même vie avec lui, mais nous demeurons toujours créatures : car, bien que transformés dans sa lumière et ravis par son amour, nous reconnaissons et sentons que nous sommes autres que Lui » (Miroir, p. 145).

« Là il y a pleine satisfaction, car nous avons Dieu en nous et nous sommes bienheureux dans notre essence, sous l’action de Dieu avec qui nous sommes un en amour, non point en essence ni en nature » (Miroir, p, 157).

« Pour la connaître (la béatitude divine), il faut être en elle-même, hors d’esprit et au-dessus de notre être créé, à ce point éternel où toutes nos lignes commencent et viennent aboutir, à ce point où elles perdent leur nom et toute distinction, devenant un avec le point lui-même et cet un même qui est le point, mais demeurant toujours néanmoins en elles-mêmes des lignes qui aboutissent » (Les 7 clôtures, p. 210) 7.

On trouve à la fois, dans ce dernier texte, un exemple des expressions audacieuses de Ruusbroec et une déclaration de son orthodoxie. Celle-ci étant absolument incontestable, il reste à interpréter les textes obscurs en ayant toujours présenté à l’esprit les paroles suivantes du maître flamand, qui avait parfaitement conscience des déficiences du langage dans la traduction verbale des états mystiques. Nous citons intégralement le texte, malgré sa longueur, car il est un des plus beaux qui aient été écrits par Ruusbroec.

« Il nous faut maintenant expliquer ces paroles et les entendre d’une contemplation superessentielle en laquelle s’abîment toute sainteté et toute vie parfaite menée sur la terre. À cette contemplation divine, il y a peu d’hommes qui puissent parvenir, tant à cause de leur propre habileté qu’en raison du mystère de la lumière où elle se fait. Aussi nul n’est-il capable de comprendre proprement et jusqu’au fond le sens de mes paroles, par un enseignement quelconque ou par la perspicacité de son intelligence ; car tout ce que l’on peut dire, apprendre ou comprendre, selon le mode des créatures, est étranger à la vérité que j’ai en vue et demeure bien en dessous. Mais celui qui est uni à Dieu et est éclairé de cette vérité peut la comprendre par elle-même. Car saisir et comprendre Dieu, au-dessus de toutes comparaisons, tel qu’il est en lui-même, c’est être Dieu avec Dieu, sans intermédiaire ni différence quelconque capable de mettre entre lui et nous un obstacle ou un milieu. C’est pourquoi je désire que quiconque ne comprend ni ne ressent, en l’unité fruitive de son esprit, ce que je dis, ne se scandalise pas et laisse être ce qui est ; car ce dont je veux parler est vrai et le Christ, la vérité éternelle, l’a exprimé par son enseignement en maints endroits, pourvu que nous sachions l’y découvrir et le mettre en lumière. Celui donc qui veut comprendre ces choses doit être mort à lui-même et vivre en Dieu ; puis se tourner la face vers la lumière éternelle qui luit au fond de son esprit, là où la vérité cachée se révèle sans intermédiaire. Le Père céleste, en effet, veut que nous soyons des voyants, car il est un Père de lumière, et c’est pourquoi il prononce éternellement dans le secret de notre esprit, sans intermédiaire et sans cesser jamais, une parole unique profonde comme l’abîme, et rien de plus. Et en cette parole, il se dit lui-même et il dit toutes choses. Et cette parole ne dit rien d’autre que : Voyez ; et c’est ainsi qu’est exprimé et que naît le Fils d’éternelle lumière, en qui l’on connaît et l’on voit toute béatitude 8. »

M. Maritain a précisé, dans une pénétrante étude sur saint Jean de la Croix, une distinction importante entre le vocabulaire des sciences qu’il appelle spéculativement pratiques (la théologie morale, par exemple) et celui des sciences pratiquement pratiques (par exemple, la doctrine du grand mystique espagnol qui a pour but de conduire pas à pas le pèlerin cheminant vers Dieu). Cette distinction éclaire des textes qui sont apparemment contradictoires. Ainsi, saint Jean de la Croix décrit la contemplation comme un non-agir, tandis que saint Thomas d’Aquin la qualifie d’activité la plus haute. M. Maritain montre que ces deux maîtres ont simultanément raison, mais que le premier se place sur le terrain pratique, expérimental, et le second au point de vue ontologique, spéculatif. Nous renvoyons le lecteur à cet important travail qui s’applique également à la mystique de Ruusbroec 9. Les équivoques reprochées à ce dernier maître de la vie spirituelle tiennent surtout à ce fait qu’il passe, dans une même phrase, et à propos du même mot, d’un clavier à l’autre du vocabulaire. « Combien de malentendus on éviterait si l’on distinguait comme il faut ces deux registres ! » dit M. Maritain (p. 649).

Les textes que nous avons cités réfutent également les affirmations fantaisistes du plus récent biographe de Ruusbroec, Mme Melline d’Asbeck. Il y a deux conceptions de la mystique, dit cet auteur dans la préface, l’une dualiste, l’autre moniste. La première maintient jusqu’à la fin la distinction de l’homme et du principe de vie avec lequel il communie, il est professé par les scolastiques qui distinguent l’essence de Dieu et celle de la créature. La seconde, qui est soi-disant celle de Ruusbroec, ignore ces distinctions.

Les erreurs de Gerson et de Bossuet sont excusables car ils ne connaissaient, du prieur de Groenendael, qu’une seule œuvre. Mme Melline d’Asbeck connaît, par contre, tous les écrits de Ruusbroec et toutes ses affirmations explicites contre le panthéisme. Aboutir à faire du maître flamand un mystique « moniste », c’est-à-dire panthéiste, c’est donc fausser systématiquement ses doctrines. Aussi n’est-il pas étonnant de voir cet étrange biographe rapprocher Ruusbroec de... Bergson, comme l’avait déjà précédemment fait un autre biographe, M. Wauthier d’Aygaillers 10 ! Or, quiconque connaît à la fois la doctrine métaphysique de Ruusbroec et celle de Bergson comprend qu’elles ne pourraient être plus diamétralement opposées, la première étant une philosophie de l’être et la seconde une philosophie du devenir. Rapprocher Ruusbroec de Bergson est aussi fantaisiste que de parler d’un accord possible entre Aristote et Héraclite.

Dans son dernier ouvrage Les deux sources de la morale et de la religion, M. Bergson s’est rapproché considérablement des mystiques chrétiens qu’il situe à l’avant-garde de cette gigantesque cavalcade qu’est l’humanité. Il ne les comprendra pleinement que le jour où il aura abandonné complètement sa métaphysique, foncièrement irréductible à celle de ces mystiques, et de Ruusbroec en particulier.

Ruusbroeck, dans L’Anneau ou la Pierre brillante (p. 250), a déclaré expressément appartenir à l’Église catholique et rien, absolument rien, dans ses œuvres, ne permet de jeter la suspicion sur cette affirmation. Des préjugés seuls et une conception fausse du catholicisme égarent le jugement de certains critiques à ce point qu’ils font dire à un auteur précisément le contraire de ce qu’il a explicitement dit 11.

 

Groenendael, le 15-9-1933.

 

Marcel LALLEMAND.

 

Paru dans Hermès en décembre 1933.

 

 

 

 

 

 



1Pour cette lettre, celles de Gerson et de Jean de Schoonhoven que nous citons plus bas, cf. Melline d’Asbeck. Documents relatifs à Ruusbroec (Leroux, édit., Paris 1931). Groot revint plusieurs fois à Groenendael et s’inspira de la discipline qui y régnait et de la vie spirituelle qui en rayonnait lorsqu’il fonda la Fraternité de la vie commune, dont le couvent de Windesheim, en Hollande, fut le berceau de la célèbre Congrégation de Windesheim qui compta jusqu’à 101 monastères, en Belgique, Hollande, Suisse, France, Allemagne. Ruusbroec peut être considéré comme le Père spirituel de cette Congrégation qui exerça une influence considérable sur la réforme des mœurs et la vie intellectuelle.

2Cf. Sermons de Tauler. – Introduction historique par le R. P. Théry, o. p., Vol. I, p. 52.

3Bossuet. – Instructions sur les états d’oraison. Livre I.

4Melline d’Asbeck. – La mystique de Ruusbroec l’Admirable (Leroux, édit., Paris 1930).

5Ce texte et le suivant se trouvent dans le chapitre V de la traduction récente des Noces par les bénédictins de l’Abbaye de St Paul de Wisques.

6Nous citons d’après la traduction française des œuvres complètes de Ruusbroec par les bénédictins de St Paul de Wisques, seconde édition. Les textes du Miroir dont nous parlons à présent se lisent aux pages 127, 137, 141, 145, 146, 152, 155, 156, 157. Ceux du Livre des 7 clôtures, aux pages 198, 203, 210, 276, 277.

7On retrouve le symbolisme du Point Primordial chez le célèbre mystique musulman du 10e siècle Al Hallaj. Cf. Massignon, Al Hallaj, martyr mystique de l’Islam. T. I, p. 124 (Geuthner, édit., Paris 1922).

8L’Ornement des Noces spirituelles, p. 208.

9Maritain. – Les degrés du savoir, chap. VIII. (Desclée-De Brouwer, édit., Paris 1932, ou Études carmélitaines, avril 1931).

10Wauthier d’Aygaillers. – Ruysbroec l’Admirable. (Perrin, édit., Paris 1923.)

11Autre exemple de ce procédé. – Dans sa préface, M. Melline d’Asbeck dit que le mystique néglige « toute intervention extérieure, rituelle ou sacerdotale, pour n’y voir (la communiser avec l’Être vivant) qu’un évènement spirituel, psychologique, situé en dehors du temps et de l’espace ». – Or, voici ce que dit Ruusbroec : « Toutefois, ils sont pires que les démons, les hommes hypocrites et sans foi qui méprisent Dieu et sa grâce, la sainte Église et tous ses sacrements, la sainte Écriture et toutes les pratiques de vertu, prétendant vivre au-dessus de toute règle (...) » (Le Miroir du Salut éternel, pp. 125-134).

 

 

 

 

 

 

 

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