L’Ange de Dulmen

 

CATHERINE EMMERICH

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

Arthur LOTH

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CETTE humble fille, qui passa une grande partie de sa vie presque délaissée au fond d’une chambrette, a eu pour témoin des grâces suréminentes que le Ciel s’est plu à lui accorder, pour rédacteur de ses visions et enfin pour biographe, un des plus célèbres poètes de l’Allemagne au XIXesiècle, Clément Brentano. C’est dans les relations du pieux écrivain que nous avons puisé les quelques pages qu’on va lire : la réputation de l’auteur, à défaut d’autres témoignages d’une irrécusable valeur, serait une garantie certaine de leur authenticité.

Aussi loin que la reportaient les souvenirs de son enfance, Catherine se rappelait avoir été favorisée de communications célestes. Son ange gardien se montrait à elle d’une manière sensible ; JÉSUS-CHRISTlui apparaissait sous la forme du Bon Pasteur, venant la visiter lorsqu’elle gardait le troupeau confié à ses soins. Elle posséda dès l’âge le plus tendre et d’une façon à peu près permanente, un privilège que l’on retrouve dans l’histoire de sainte Sibylline de Pavie, de sainte Ida de Louvain, d’Ursule Bénincasa et de plusieurs autres personnes d’une piété suréminente : le privilège de distinguer ce qui est bon et ce qui est mauvais, dans l’ordre naturel et dans l’ordre spirituel, le sacré et le profane, les objets bénits et ceux qui ne le sont pas. Elle rapportait des champs les simples dont elle seule connaissait la vertu, et elle les plantait dans le voisinage de sa demeure, près des lieux où elle travaillait, où elle priait ; en même temps elle arrachait les plantes vénéneuses, surtout celles dont on se servait dans les pratiques superstitieuses ou magiques. Elle fuyait certains lieux, parce qu’il lui était révélé qu’on y avait autrefois commis de grands crimes, et elle se sentait portée à faire pénitence pour les expier ; au contraire, quand elle se trouvait en des lieux sanctifiés par les bonnes œuvres, elle était heureuse et offrait à Dieu ses actions de grâces. Un prêtre qui allait catéchiser des enfants dispersés dans les champs ou porter le bon Dieu à un malade, devait-il passer à une distance même assez considérable de la maison de ses parents ou du lieu où elle en était informée, elle se sentait en quelque sorte enlevée : elle volait à l’endroit par lequel il devait passer, et elle se mettait à genoux pour recevoir sa bénédiction ou pour adorer le Très-Saint-Sacrement. Elle souffrait horriblement dans les lieux qui renfermaient des tombeaux païens, tandis qu’elle se sentait attirée par les reliques des saints, comme le fer l’est par l’aimant.

La vue des reliques était pour Catherine une source d’inspiration ; elle racontait des faits ignorés de la vie des saints auxquels elles appartenaient ; souvent même elle faisait l’histoire des déplacements successifs de ces reliques. Elle avait un commerce habituel avec les saintes âmes du purgatoire, pour lesquelles elle professait une dévotion particulière, offrant à Dieu en leur faveur presque toutes ses actions. Souvent ces âmes lui apparaissaient, imploraient ses suffrages et se plaignaient, de la façon la plus touchante, de ses oublis et de ses négligences. Parfois elles l’éveillaient pendant son sommeil pour demander son assistance ; et elle allait, malgré la nuit, malgré la neige, faire pour elles pendant plusieurs heures les exercices du chemin de la croix à Coesfeld. Catherine avait une extrême délicatesse de conscience ; la faute la plus légère la troublait jusqu’à la rendre malade, et l’absolution sacramentelle était pour elle une sorte de résurrection. Sa charité était merveilleuse. Tout enfant, elle mettait son bonheur à accueillir le pauvre voyageur qui venait frapper à la porte du logis, et volontiers elle lui eût donné ce que la cuisine contenait de meilleur. En grandissant, la pieuse Catherine étendit le cercle de ses offices charitables : elle prodiguait aux malades des consolations et des soins ; elle pansait leurs plaies, leur indiquait des remèdes, et souvent ses cures étaient étonnantes. Elle se prêtait à toute sorte de bonnes œuvres et distribuait aux pauvres tout ce qu’elle possédait. Cependant tant de grâces dont Dieu la favorisait, tant de bonnes œuvres auxquelles elle se livrait, ne l’empêchaient pas de s’acquitter, avec courage et simplicité, de tous les travaux de son âge et de sa condition, sans en excepter même les plus rudes travaux des champs.

Un jour qu’elle y vaquait avec sa mère, ses frères et ses sœurs, la cloche du couvent des Annonciades de Coesfeld qui sonnait l’Angelus lui inspira un si vif désir de la vie religieuse qu’elle tomba en défaillance. On la transporta à la maison paternelle, et elle souffrit longtemps d’un mal inconnu qui consumait ses forces : c’était le besoin d’une vie plus parfaite. À dix-huit ans, elle alla demeurer à Coesfeld où elle était toujours également favorisée des dons célestes ; enfant docile, elle se laissait humblement conduire par son ange gardien. Bien que, dans cette esquisse rapide, nous devions passer sous silence beaucoup de grâces, d’épreuves et d’autres faits intéressants de cette existence angélique, nous dirons que, vers cette époque, elle reçut une faveur accordée avant elle à plusieurs personnes pieuses, qui se sont spécialement consacrées au culte de sa douloureuse passion, celle de ressentir réellement et physiquement les douleurs que Notre-Seigneur a eu à souffrir dans son couronnement d’épines. Ici nous la laissons parler elle-même :

« Quatre ans avant mon entrée au couvent, qui eut lieu le 18 décembre 1802, je me trouvais vers midi dans l’ancienne chapelle des jésuites de Coesfeld ; et, à genoux devant un crucifix, je priais avec toute la ferveur dont j’étais capable. J’étais plongée dans une contemplation pleine de suavité, quand je vis l’Époux céleste sortir du tabernacle où reposait le Saint-Sacrement et se montrer à moi sous les traits d’un jeune homme resplendissant de lumière. Il tenait dans la main gauche une couronne de fleurs et dans l’autre une couronne d’épines, et il me donna à choisir entre l’une et l’autre. Je choisis la couronne d’épines ; il me la plaça sur la tête, je l’enfonçai moi-même ; il disparut, et je sentis aussitôt autour de la tête des douleurs violentes. Je dus immédiatement quitter l’église, le sacristain annonçant, par le bruit de ses clefs, qu’il allait la fermer. Une de mes amies, qui priait à mes côtés, devait, suivant moi, avoir vu ce qui s’était passé. Arrivée à la maison, je lui demandai si je n’avais pas une déchirure au front, et je lui dis quelque chose de la douleur que j’éprouvais. Elle ne vit rien ; mais elle ne fut guère étonnée de ce que je lui disais, car elle avait entendu parler de plusieurs choses extraordinaires qui m’étaient arrivées, quoiqu’elle n’en connût pas bien la cause. Le lendemain mon front et mes tempes étaient très enflés, et je souffrais davantage. Ces douleurs et cette irritation me revinrent souvent, et duraient pendant des jours et des nuits sans me laisser de repos.

« Cependant je ne remarquai du sang à ma tête qu’un jour que mes compagnes me dirent que mon bonnet était taché de sang. Je leur laissai penser ce qu’elles voulurent, je fis descendre mon bonnet un peu plus bas sur mon front, et j’eus ainsi le bonheur de cacher ce qui m’arrivait, jusqu’à mon entrée au couvent. Là, une seule personne s’en aperçut, mais elle me promit le secret qu’elle observa religieusement. »

Catherine obtint donc la faveur tant désirée d’être reçue dans un couvent ; elle entra chez les Augustines de Dulmen. Elle y fut soumise à de très pénibles épreuves, au milieu desquelles pourtant elle savait conserver la paix du cœur. « Je voyais toujours, dit-elle encore, mon ange gardien à mes côtés. Quand l’ennemi voulait me nuire, il ne pouvait me faire grand mal, car mon protecteur me prévenait de ses attaques et prenait soin de me défendre. Le désir que j’avais de communier était si grand que souvent, pendant la nuit, il me réveillait et m’obligeait à sortir de ma cellule. J’allais à la chapelle, si elle était ouverte ; quand je la trouvais fermée, je restais debout contre la porte ou je me mettais à genoux auprès du mur ; et, malgré la rigueur de la saison, je restais immobile, les bras étendus en croix, jusqu’à ce qu’arrivât l’aumônier qui, dans son extrême bonté, se rendait souvent à la chapelle avant l’heure pour me donner la sainte communion. Quand il ouvrait la porte ou quelques instants avant son arrivée, j’étais réveillée par une main invisible ; j’entrais à la chapelle, je me plaçais au banc de communion, et je recevais mon Seigneur et mon Dieu. »

En décembre 1811, le couvent des Augustines de Dulmen fut supprimé, comme beaucoup d’autres, et les religieuses se dispersèrent. Catherine était encore malade ; on la transporta dans une petite chambre d’une maison de la ville où une personne charitable avait consenti à la recueillir. À partir de ce moment, ses extases devinrent plus fréquentes ; ses communications avec l’autre monde, presque continuelles. Tout se préparait pour la grâce de choix que Dieu lui avait destinée.

Le 28 août 1812, jour où l’on célèbre la fête de saint Augustin, patron de son ordre, – couchée sur son lit de douleur, Catherine priait les bras étendus dans l’immobilité de l’extase. Elle vit un habitant de la cour céleste, tout resplendissant de lumière, s’approcher d’elle et faire de la main droite un signe de croix sur son corps. Sans qu’elle le soupçonnât, il lui avait mystérieusement imprimé un signe de croix assez semblable à une marque de naissance. Les deux bandes formant la croix étaient larges d’un demi-pouce et longues de trois pouces environ. Dans la suite, la peau se soulevait souvent en cet endroit comme après une brûlure ; la plaie s’ouvrait et laissait échapper, surtout vers le soir, une mucosité incolore et brûlante, en assez grande quantité pour mouiller un linge plié qu’elle portait sur la poitrine.

Quelques semaines plus tard, elle était encore en prières les bras étendus, et elle était plongée dans une immobilité complète. Elle aperçut son divin Maître, qui lui présenta de la main droite une petite croix, haute d’environ trois pouces. Elle la saisit avec l’empressement de l’amour, la serra contre sa poitrine, et la lui rendit. Cette croix lui parut blanche et molle comme de la cire. Elle ne savait pas que ce simple attouchement avait imprimé sur sa poitrine un signe de croix véritable. Quelques instants après, étant allée, accompagnée de la fille de son hôtesse, se promener au jardin d’un vieil ermite qui demeurait à quelque distance de Dulmen, elle tomba tout à coup sans connaissance ; puis, étant revenue à elle, elle fut ramenée au logis par une paysanne compatissante. La douleur qu’elle ressentait à la poitrine ayant augmenté, elle y reconnut l’empreinte d’une croix rouge, haute de trois pouces et qui paraissait être assez profonde. Le jour des Morts, elle sortit pour la dernière fois, et se traîna à l’église avec assez de peine. Pendant les deux mois qui suivirent, elle fut le plus habituellement dans un état voisin de la mort, et reçut les sacrements de la sainte Église, Dans le principe, la croix dont elle avait reçu l’empreinte suintait du sang tous les mercredis, sauf quelques exceptions. Ensuite ce suintement eut lieu le vendredi. En 1814, ce phénomène devint plus rare, et il ne se manifesta plus qu’une simple rougeur aux jours spécialement consacrés à la passion du Sauveur. Cependant le sang apparaissait encore quelquefois et en particulier le vendredi-saint, mais on n’y faisait plus attention.

Ce fut dans les derniers jours de l’année 1812 qu’eut lieu sa stigmatisation. Le 29 décembre, vers les trois heures de l’après-midi, elle était sur son lit, les bras étendus en forme de croix, immobile et dans l’extase. Elle contemplait la passion du Sauveur et sollicitait, dans une fervente prière, la faveur de partager ses souffrances ; son visage était tout de feu. Tout à coup, elle vit une lumière descendre sur elle du plafond de son humble chambre. Au centre de cette lumière, elle aperçut le Sauveur crucifié ; ses plaies resplendissaient comme autant de globes lumineux. Le cœur de la sœur Emmerich était partagé entre la douleur et la joie ; et, à l’aspect des cinq plaies, son désir de ressentir les douleurs du Fils de Dieu devint si énergique qu’il lui sembla que, prenant une forme sensible et sortant de ses mains, de ses pieds et de son côté, il pénétrait dans les plaies du Sauveur. Puis de chacune des plaies de l’Homme-Dieu partirent trois rayons lumineux qui se terminaient en forme de flèches et qui pénétrèrent dans ses pieds, dans ses mains et dans son côté. Au même instant, des gouttes de sang sortirent des plaies qu’elle venait de recevoir. Son extase dura encore longtemps ; et quand elle en sortit, elle ne savait pas comment ses bras, qu’elle avait étendus en croix, avaient changé de position. Grand fut son étonnement, quand elle trouva du sang dans le creux de ses mains et qu’elle ressentit de vives douleurs aux pieds, aux mains, au côté. La jeune fille de son hôtesse, étant entrée dans sa chambre pour lui dire bonjour et ayant remarqué des traces de sang, en informa sa mère. Celle-ci interrogea la sœur qui, en lui faisant connaître ce qui s’était passé, exigea d’elle un silence absolu. Elle sentit après la stigmatisation qu’un changement étrange s’était opéré dans son être ; il lui semblait que les lois ordinaires de la circulation étaient modifiées pour elle et que le sang se portait à ses plaies. Elle s’étonnait de tous ces prodiges et ne savait comment en parler,

Celui qui écrit ces détails en doit la connaissance à une circonstance qui paraîtra sans doute étonnante au lecteur. Le 15 décembre 1819, Catherine eut une vision circonstanciée de tout ce qui lui était arrivé jusqu’alors ; seulement elle pensait qu’il ne s’agissait point d’elle, mais d’une religieuse qu’elle supposait être dans le voisinage. Elle raconta tout ce qu’elle avait vu avec un grand sentiment de compassion et en s’humiliant beaucoup devant elle-même, sans le savoir. Il était singulièrement touchant de l’entendre dire par exemple : « Je ne dois plus me plaindre ; j’ai vu ce que souffre cette pauvre religieuse. Son cœur est entouré d’une couronne d’épines aiguës ; cependant elle supporte son mal avec patience et même en souriant. Je dois rougir de honte, car son fardeau est bien plus lourd que le mien. » C’est au récit de cette vision, qui se répéta plusieurs fois avec les mêmes circonstances et dans laquelle elle sut plus tard qu’elle devait voir sa propre histoire, que l’on doit de connaître les détails de sa stigmatisation, que l’on eût ignorés autrement. Car son humilité l’empêchait d’en parler ; et quand ses supérieurs ecclésiastiques lui demandaient de quoi provenaient ses plaies, elle répondait simplement : « Je crois qu’elles viennent de Dieu. » À l’époque où la sœur Emmerich cessa de marcher et de se lever, elle en vint bientôt à ne plus manger. Au bout de quelque temps, il lui fut impossible de prendre autre chose qu’un peu de vin trempé d’eau, puis de l’eau seulement et quelquefois à peine le jus qu’on exprimait d’une prune ou d’une cerise ; toute autre nourriture, même en petite quantité, était rejetée immédiatement. Catherine partageait ce privilège de vivre sans prendre de nourriture (sauf un peu d’eau) avec des saints illustres, entre autres le B. Nicolas de Flue, sainte Lidwine de Schiedam, sainte Catherine de Sienne et sainte Angèle de Foligno.

Tous ces faits extraordinaires restèrent cachés jusqu’au 25 février de l’année 1813 ; ce jour-là, le hasard les fit connaître à une des anciennes compagnes de Catherine, et bientôt on en parla dans toute la ville. Le 23 mars, le médecin la soumit à une enquête ; contre son attente, il fut pleinement convaincu de la vérité des faits dont on parlait : il rédigea un procès-verbal de ses observations, et resta jusqu’à sa mort son médecin et protecteur. Le 28 mars, l’autorité spirituelle de Munster envoya à Dulmen une commission chargée aussi d’une enquête. La malade dut à cette circonstance la bienveillante protection de l’évêque et l’amitié du vénérable Overberg, qui, à partir de cette époque, alla chaque année passer quelques jours à Dulmen, et resta toujours son directeur et son bon ange. Le médecin appelé par la commission (c’était le médecin régional de Duffel) ne cessa de lui témoigner le plus grand respect.

Cependant la sœur Emmerich priait ardemment le Seigneur de la délivrer de ses stigmates, afin d’échapper à l’importunité des curieux ; sa prière ne fut exaucée qu’au bout de sept ans. Vers la fin de 1819, les suintements de sang cessèrent d’être périodiques et finirent même par disparaître complètement. Le 25 décembre, des croûtes tombèrent des plaies de ses pieds et de ses mains ; on n’y apercevait plus que des taches blanchâtres qui prenaient une teinte rouge aux jours consacrés à la passion. Cependant elle continuait à éprouver les mêmes douleurs. Les empreintes de la croix se montrèrent encore assez souvent, comme elles l’avaient fait auparavant, mais à d’autres jours. Elle avait encore, du moins aux jours spécialement consacrés aux souffrances du Fils de Dieu, la sensation d’une lourde croix qu’elle aurait portée sur les épaules. Elle ne pouvait alors ni lever, ni appuyer la tête, ni même y porter les mains ; et souvent elle passait de longues heures, et même des nuits entières, assise sur son lit, la tête appuyée sur des oreillers ; pâle, plaintive, on l’eût prise pour la représentation vivante de la douleur. Ces souffrances aiguës se prolongeaient jusqu’à ce qu’il se produisît autour de la tête un suintement de sang. Ce suintement était plus ou moins abondant, parfois il ne pénétrait que son bonnet ; d’autres fois il couvrait tout son visage et mouillait même le mouchoir qui entourait son cou. Le 19 avril 1819 (jour du vendredi-saint), toutes ses plaies se rouvrirent et saignèrent en abondance ; mais elles se refermèrent le lendemain. Une enquête sévère à laquelle elle fut alors soumise par une commission de savants et de médecins, et pour laquelle on la transporta dans une maison étrangère, paraît n’avoir pas produit les résultats auxquels on voulait arriver ; cette enquête dura du 7 au 29 août 1819. Enfin, le 29 août, on la reconduisit chez elle, et elle reprit sa vie ordinaire. Dès lors, à part quelques désagréments particuliers et quelques affronts publics qu’on lui fit subir, on la laissa tranquille jusqu’à l’époque de sa mort.

Le vendredi-saint de l’année 1820, le sang coula encore du front de l’extatique, de ses mains, de ses pieds et de son côté. Une personne qui était auprès d’elle et qui savait que l’attouchement des reliques la soulageait, avait, tandis qu’elle était dans l’extase, approché de ses pieds un linge qui renfermait des reliques, et le sang des plaies avait coulé sur ce linge. Le soir, on fit toucher à ce même linge ses épaules où elle souffrait beaucoup et sa poitrine. Tout à coup elle s’écria dans l’extase : « Comme tout ceci est admirable ! Je vois mon Époux céleste mis à mort et reposant dans le tombeau en la Jérusalem terrestre : en même temps, je le vois vivant dans la Jérusalem céleste au milieu des saints qui l’adorent ; parmi ces saints, j’aperçois une personne qui n’est pas sainte, une pauvre religieuse. Le sang coule de sa tête, de ses pieds, de ses mains, de son côté, et les saints viennent se reposer sur les membres de son corps. » Le 9 février 1821, elle tomba en extase pendant les funérailles d’un saint prêtre qu’elle connaissait ; le sang coula de son front, ainsi que de la croix imprimée sur sa poitrine. On lui demanda ce qu’elle avait ; elle répondit en souriant et comme au milieu d’un rêve : « Nous étions auprès du corps. Je ne suis plus habituée aux chants de l’église : c’est le chant du De profundis qui a produit en moi cet effet. »

La même année, la sœur Emmerich annonça plusieurs jours à l’avance qu’il lui avait été dit dans la prière : « Fais attention : tes plaies saigneront au jour même où Notre-Seigneur est mort, et non au jour où l’Église célèbre ce mystère. » En effet le vendredi 30 mars, vers dix heures du matin, elle perdit connaissance ; mais elle parlait encore de choses consolantes. Bientôt son visage et sa poitrine furent inondés de sang, et son corps couvert de traces semblables à celles que laissent des coups de verges. Vers midi, elle se coucha en croix : ses bras se crispèrent et s’allongèrent d’une façon effrayante. Quelques minutes après deux heures, des gouttes de sang coulèrent de ses mains et de ses pieds. Le 10 avril, au contraire, jour du vendredi-saint, elle contempla tranquillement les mystères du jour. On ne peut s’empêcher, ajoute Brentano, de voir dans cette transposition une attention délicate de la Providence ; car, ce jour-là, à l’heure où le saignement avait lieu d’ordinaire, il se présenta des visiteurs malveillants qui voulaient lui susciter de nouveaux embarras en publiant ce qu’ils auraient observé, et qui, en disant partout qu’il ne se produisait plus rien, lui rendirent service sans le vouloir, ou plutôt en voulant lui faire de la peine. Le 19 février 1822, il lui fut révélé qu’elle aurait sa compassion, non pas le vendredi-saint, mais le dernier vendredi du mois de mars, supposé qu’elle vécût encore à cette époque, car elle croyait que sa mort devait être prochaine. Elle avait à plusieurs reprises ressenti dans ses plaies un chatouillement douloureux ; les vendredis 15 et 22, le sang coula de la croix de sa poitrine et de la plaie du côté, et toutes ses plaies se colorèrent. Le jeudi 28 au soir, elle s’appliqua à la contemplation de la Passion qui l’occupa, sans interruption, jusqu’au lendemain vers la même heure. Le sang coula de la poitrine et des cinq plaies aux heures ordinaires.

Un caractère fort singulier de la vie spirituelle chez Catherine Emmerich, c’est le symbolisme qu’elle retrouvait partout. Les œuvres extérieures, les travaux auxquels elle s’était appliquée autrefois, lui devenaient un thème et une source de réflexions pieuses pour ses prières. Bien mieux, tout ce que Dieu lui inspirait de faire dans l’intérêt de l’Église militante ou de tel ou tel fidèle en particulier, il le lui montrait dans des paraboles empruntées à l’agriculture, au jardinage, à la préparation du lin, à la couture, enfin à l’un ou à l’autre des détails de son ancienne vie. Ces travaux symboliques se reproduisaient successivement suivant les saisons et le développement de l’année ecclésiastique ; et, en s’y livrant, Catherine invoquait les Saints du jour, de la semaine, du mois qui lui apparaissaient, lui prêtaient leur assistance, lui communiquaient les grâces correspondant aux mystères que célébrait l’Église. Ce cercle merveilleux de figures embrassait toutes les fonctions actives de la vie surnaturelle de la sœur Emmerich.

Les exemples sont nécessaires pour donner au lecteur l’intelligence de ce qui précède. Dans ses jeunes années, quand elle arrachait les mauvaises herbes dans les champs, Catherine priait en même temps le Seigneur d’arracher toutes les mauvaises herbes de son champ mystique, qui est l’Église. Ou encore, si elle se déchirait les mains avec des orties ou qu’elle travaillât avec des ouvriers paresseux et négligents, elle offrait à Dieu son mal et sa peine, et le suppliait de ne pas permettre que les pasteurs des âmes se laissassent jamais rebuter par ces obstacles et aller à la paresse. Ainsi le travail des mains était pour elle une prière. Citons maintenant un exemple en sens inverse, c’est-à-dire un exemple dans lequel la prière prenait au contraire la forme d’un travail extérieur. Malade depuis plusieurs jours, elle était presque continuellement en extase ; elle gémissait péniblement ; ses doigts étaient en mouvement, comme si elle arrachait quelque chose. Un matin elle se plaignit de douleurs très vives qu’elle ressentait dans les bras et dans les doigts ; et, en regardant de près, on vit que ses mains étaient couvertes d’ampoules semblables à celles que produit la piqûre des orties. Sur ces entrefaites, elle pria plusieurs personnes de sa connaissance d’unir leurs prières aux siennes à une intention spéciale. Le lendemain ses doigts lui faisaient grand mal et paraissaient enflammés par un travail pénible. On lui en demanda la cause ; elle répondit : « J’ai dû arracher tant d’orties dans la vigne ! mes compagnons arrachant seulement la tige, il m’a fallu enlever avec les doigts les racines qui pénètrent dans le sol, qui est dur et pierreux. » Son interlocuteur la plaignait d’avoir des aides si négligents ; combien ne dut-il pas rougir de lui-même, quand elle lui dit : « Vous êtes aussi de ce nombre. Ce sont ceux qui prient avec moi et qui prient mal, qui n’arrachent que l’herbe et n’enlèvent pas les racines. » On sut plus tard que plusieurs églises qui lui avaient été spécialement recommandées lui avaient été montrées sous la forme de vignes dévastées, dans lesquelles elle avait à travailler. Les plaies qu’elle eut aux doigts rendant témoignage de l’extirpation symbolique des orties, il est vraisemblable que les églises représentées par ces vignes ressentaient les effets de ses laborieuses prières ; car, si le Seigneur ouvre à celui qui frappe, observe encore Brentano, comment n’ouvrirait-il pas à celui qui frappe jusqu’au point de se déchirer les doigts ?

Voici un autre exemple. Depuis plusieurs semaines, Catherine avait tous les symptômes d’une phtisie pulmonaire aiguë, irritation violente des poumons, transpiration abondante, toux qui lui déchirait la poitrine, expectoration continuelle, fièvre très forte et de tous les instants. On craignait à chaque instant de la voir mourir, ou plutôt on le désirait, tellement ses souffrances étaient affreuses. Ce qui semblait le plus étrange en elle, c’était une lutte continuelle contre une prédisposition à l’irritation. Si elle succombait involontairement à la tentation, elle pleurait beaucoup ; ses souffrances augmentaient ; elle semblait près de rendre le dernier soupir, si on ne lui permettait de se réconcilier par le sacrement de pénitence. Elle avait toujours à lutter contre une certaine animosité à l’égard d’une personne qui était éloignée d’elle depuis plusieurs années. Elle s’étonnait de voir que cette personne, qui du reste lui était complètement étrangère, était toujours devant elle animée de mauvaises dispositions. Elle pleurait, et disait avec beaucoup d’agitation qu’elle ne voulait pas pécher, qu’on saurait ce jour-là tout ce qu’elle avait à souffrir. Ses souffrances devinrent plus grandes ; on s’attendait à la voir expirer. Tout à coup, au grand étonnement d’une personne qui était présente, elle se dressa sur son séant et lui dit : « Récitons ensemble les prières des agonisants. » On les commença, et elle fit les réponses avec le plus grand calme.

Quelque temps après, on entendit sonner la cloche des morts, et une femme vint lui demander des prières pour sa sœur qui venait de mourir. La sœur Emmerich lui fit un excellent accueil, et l’interrogea sur les circonstances de la maladie et de la mort de sa sœur. Le témoin de cette conversation entendit cette femme reproduire exactement dans son récit tous les détails de ce qu’Anne-Catherine avait souffert. D’abord la défunte ne voulait pas se préparer à la mort : cependant depuis quelques semaines ses dispositions étaient devenues meilleures, elle avait triomphé d’un sentiment de haine qu’elle nourrissait contre une personne, s’était réconciliée avec elle et avec Dieu ; et, grâce à cette même personne, elle avait reçu tous les sacrements de l’Église et était morte en paix. Anne-Catherine fit une aumône pour contribuer aux frais de ses funérailles. Sa fièvre et toutes ses autres souffrances cessèrent instantanément. On aurait eu de la peine à la reconnaître, on aurait dit une malade épuisée par la fatigue, à laquelle on a fait prendre un bain, et que l’on met ensuite dans un lit bien chaud. Quelqu’un lui dit : « Quand vous avez été atteinte de la phtisie, cette personne s’est trouvée mieux. Elle conservait contre le prochain un sentiment d’animosité qui l’empêchait de se réconcilier avec Dieu. Vous vous êtes chargée de cette animosité ; elle est morte dans la paix, et maintenant vous vous trouvez bien. Mais conservez-vous encore en vous quelque chose contre son ennemie ? – Dieu m’en garde ! répondit-elle, rien n’est plus ridicule que de semblables rancunes. Mais m’est-il possible de ne pas souffrir quand j’ai mal à une partie de mon petit doigt ? Nous ne formons tous qu’un seul et même corps en Notre-Seigneur. – Dieu soit loué ! lui dit son interlocuteur, maintenant du moins vous allez être tranquille. » Elle sourit et lui dit : « Ce ne sera pas pour longtemps ; après elle, il en est d’autres qui m’attendent. »

Peu de temps après, en effet, elle ressentit des douleurs dans tous les membres, et on constata en elle les symptômes d’une hydropisie de poitrine. Nous découvrîmes quelle était la personne pour laquelle elle souffrait, et nous vîmes les souffrances de celle-ci diminuer ou augmenter, suivant le plus ou le moins de violence de celles de Catherine.

Il est facile de comprendre combien alors sa situation était pénible. Elle portait en son corps les maladies d’autrui ; elle se chargeait même des tentations du prochain, afin qu’il eût la force nécessaire pour se préparer à la mort. Elle devait souffrir en silence, afin de ne pas dévoiler les misères d’autrui et de ne pas s’exposer elle-même à être considérée comme folle ; elle était obligée d’accepter en toute patience les soins importuns qu’on lui donnait et les reproches qu’on lui adressait pour des tentations qui lui étaient étrangères ; elle devait consentir à paraître pervertie aux yeux des hommes, pour que celui dont elle prenait la place parût converti aux yeux de Dieu. Un jour un étranger, accablé d’une grande et légitime tristesse, était assis à ses côtés ; elle était dans l’extase. Tout à coup elle s’écria : « Mon bon JÉSUS, permettez-moi de me charger de cette pierre énorme. » Le visiteur, étonné de cette prière dont il ne comprenait pas la signification, lui demanda ce qu’elle avait : « Je suis sur le chemin de Jérusalem, répondit-elle ; j’aperçois sur la route un pauvre homme qui a sur lui une pierre énorme qui va l’écraser. » Puis elle s’écria de nouveau : « Donnez-moi cette pierre. Vous ne me connaissez plus, donnez-la-moi. » Tout à coup elle tomba sur son lit, et resta sans mouvement, comme si elle avait sur elle un poids énorme qui l’écrasât. Son interlocuteur n’eut pas à chercher longtemps la cause de ce phénomène ; car, au même instant, il se sentit débarrassé de la tristesse qui l’accablait et il éprouva une paix pleine de suavité qu’il ne goûtait plus depuis longtemps. La voyant dans ce triste état, il lui demanda cependant ce qu’elle avait. Elle le regarda et lui dit en souriant : « Mon pauvre ami, je ne puis plus y tenir ; il faut absolument que vous repreniez votre pierre. » Et en même temps la tristesse rentra dans ce cœur qu’elle venait de quitter ; et la sainte fille, revenue à son premier état, continua tranquillement son voyage vers Jérusalem.

Quand, au milieu de ses souffrances cruelles, l’inintelligence de ceux qui l’entouraient ou des visites importunes l’exposaient au danger d’impatience, elle recevait les consolations d’une compagne bien-aimée que la Providence lui avait ménagée. Combien aussi il était touchant de voir les petits oiseaux du bon Dieu chercher la société de cette âme marquée du sceau de l’innocence ! Nous avons vu dans sa chambre un oiseau qu’elle avait élevé, et dont le chant était triste ou gai, suivant le caractère de sa prière. Lorsqu’elle venait à perdre connaissance, il se laissait tomber de son petit perchoir ; quand elle reprenait les sens, il s’envolait et battait des ailes. On le lui enleva pour lui faire de la peine, et on ne réussit que trop. Une alouette apprivoisée lui témoigna une sympathie encore plus étonnante ; elle venait se placer sur l’oreiller de la malade sans jamais la gêner ; et c’était de là qu’elle saluait les premiers rayons du soleil. Cet oiseau, d’ordinaire si pacifique et si inoffensif, se montrait menaçant à l’égard des personnes dont la visite devait déplaire à la sœur Emmerich ; il s’abattait sur elles, et les becquetait aux jambes et quelquefois même au visage. Ce pauvre oiseau fut puni de son zèle qui fut trouvé importun ; il l’expia dans les flammes du poêle, où on le jeta.

Rappelons ici un exemple frappant de son activité spirituelle. Un jour, continue d’écrire Clément Brentano, elle me donna un petit sac contenant de la farine de seigle et des œufs, en m’indiquant une maison de l’endroit où demeurait, avec son mari et deux enfants, une pauvre femme attaquée d’une phtisie très avancée ; je devais dire à cette femme de s’en faire une bouillie, cela étant bon pour la poitrine. Je trouvai la maison sans peine, grâce aux indications que j’avais reçues, En entrant, je tirai le petit sac de dessous mon manteau, La pauvre femme, assise sur un mauvais grabat avec deux enfants déguenillés, était dévorée par la fièvre. Quand elle me vit entrer, elle fixa sur moi ses yeux ardents, et, avançant hors de son lit ses mains amaigries, elle me dit : « Monsieur, c’est le bon Dieu qui vous envoie ou la sœur Emmerich. Vous m’apportez de la farine de seigle et des œufs. » La pauvre femme, tout hors d’elle-même, pleurait et toussait.

Comme je lui demandais comment elle pouvait le savoir, elle fit signe à son mari de me répondre. Celui-ci, après avoir regardé, ainsi que ses enfants, ce que j’apportais, me répondit : « Ma pauvre Gertrude a été toute la nuit dans une grande agitation. Plusieurs fois elle m’a appelé et m’a adressé la parole. Le matin, en se réveillant, elle m’a dit : J’ai rêvé que j’étais avec toi à la porte de la maison. Ayant aperçu à quelque distance la sainte religieuse qui sortait d’une maison voisine, je t’ai dit : Regarde donc, si tu veux voir passer la sainte religieuse. En passant, elle s’arrêta près de moi et me dit : Gertrude, vous paraissez bien malade ; je vous enverrai de la farine de seigle et des œufs : vous vous en ferez une bouillie, cela est très bon pour la poitrine. Alors je m’éveillai. » Tel fut le récit que me fit cet homme. Leur reconnaissance s’épancha en actions de grâces, et je sortis profondément touché. Je ne dis rien à Anne-Catherine de ce que j’avais appris. Seulement, quelque temps après, comme elle m’envoyait à la même maison avec les mêmes objets – car elle n’avait pas autre chose à donner –, je lui demandai comment elle avait connu cette pauvre famille. Elle répondit en souriant : « Vous savez que tous les jours je recommande à Dieu les pauvres nécessiteux, et je lui offre le désir que j’ai de les visiter et de les servir ; alors il me semble que je vais d’une maison à une autre et que je leur rends quelques petits services. L’autre jour, j’arrivai ainsi devant la porte de cette pauvre femme ; elle se trouvait sur le seuil avec son mari. Je lui dis : « Gertrude, vous paraissez bien malade. Je vous enverrai de la farine de seigle et des œufs ; vous vous en ferez une bouillie ; cela est bon pour la poitrine. » Ni l’une ni l’autre n’avait quitté son lit ; elles avaient fait le même rêve, si cela peut s’appeler rêve pour Catherine Emmerich, et ce rêve s’était réalisé.

Nous ne parlerons pas ici des admirables visions que Catherine eut sur la vie et la passion de JÉSUS-CHRISTet dont le récit, plusieurs fois réimprimé, est connu de toutes les personnes pieuses. Jusqu’à ses derniers jours, elle fut constamment occupée de ces saintes méditations, et favorisée des grâces les plus merveilleuses. Sa mort ressembla à sa vie : simple, calme, pleine d’édification, mais entourée de croix et précédée de grandes souffrances. Ce fut le 9 février 1824 qu’elle alla rejoindre l’Époux céleste pour l’amour duquel elle avait épuisé ici-bas le calice de la douleur 1.

 

 

 

Arthur LOTH, Le livre des merveilles :

Prodiges et faits miraculeux au XIXesiècle,

Desclée De Brouwer, 1896.

 

 

 



1  En février 1896, on fit une découverte qui témoigne en faveur des lumières surnaturelles de la sœur Emmerich. Le R. P. Paulin, supérieur de la résidence des Lazaristes à Smyrne, avait lu la Vie de la sainte Vierge de la voyante « dans des dispositions, déclare-t-il, tout opposées à la crédulité ». Il remarqua entre autres le passage où elle décrit en détail la maison que la sainte Vierge habita avec l’apôtre saint Jean. D’après Catherine Emmerich, cette maison aurait été située, non pas à Jérusalem, comme on le croyait communément, mais à trois lieues d’Éphèse. Une semblable assertion étonnait le P. Paulin : il résolut de se rendre sur les lieux indiqués.

Les explorateurs, partis à pied d’Éphèse, arrivèrent, après trois heures de marche, à une montagne située à gauche de la route venant de Jérusalem et du sommet de laquelle on voyait Éphèse et la mer. Ils la parcoururent pendant plusieurs jours sans rien découvrir ; enfin, au moment où ils allaient renoncer à leurs recherches, ils se trouvèrent en présence des ruines d’une maison en pierres et composée de deux pièces, une antérieure et une postérieure.

De l’inspection minutieuse des ruines, il résulte que tout répond exactement à la description d’Anne-Catherine Emmerich.

L’endroit s’appelle Panaghia Capouli ou Porte de la Vierge.

 

 

 

 

 

 

 

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