Catherine d’Amboise
(morte en 1550)
Notice biographique extraite de:
Jeannine MOULIN, La poésie féminine, Seghers, 1966.
Catherine d’Amboise était fille de Charles d’Amboise, seigneur de Chaumont, gouverneur de l’Île-de-France, de la Champagne et de la Bourgogne au temps de Louis XI.
Après un second mariage avec Philibert de Beaujeu, elle se retira dans son château de Linières pour se vouer à la prière et à la poésie.
Ces renseignements sont fournis par l’abbé J. J. Bourassé qui a publié, en 1861, Les dévotes épîtres de Catherine d’Amboise. Le manuscrit de ces poèmes, orné de ravissantes enluminures, a appartenu à la Bibliothèque de Mazarin et se trouve actuellement à la Bibliothèque Nationale. Malgré de nombreuses recherches, il n’a pas été possible de recueillir de plus amples détails sur la vie de Catherine, ni sur les vers qu’on peut lui attribuer avec certitude.
Certains de ses poèmes, empreints de remords et de frayeur devant les châtiments du ciel, la montrent encore très proche des poètes du Moyen Âge. Le péché y est confondu avec une diabolique laideur. L’âme souillée ne peut que déteindre sur un visage que la jeune femme voit décomposé et terrifiant: « plus que nulle autre infecte et corruptible ». Son candide effroi fait surgir des visions de cauchemars emplies de monstres et de serpents.
Mais le repentir lui apporte parfois la sérénité. C’est alors qu’elle s’émerveille d’entendre le son des trompettes célestes. Sa reconnaissance lui inspire un Chant royal (qu’André Mary reproduit dans La Fleur de la Poésie française) où se mêlent, dans un savoureux désordre, les personnages de la Bible et ceux de la mythologie antique. Plein de fleurs naïves, de paysages éblouissants, conté avec grâce, cet hymne ravit par une surprenante fraîcheur d’imagination. Son rythme, soutenu par une foi allègre, en fait un cantique à la joie.
OEUVRES: Les dévotes épîtres de Catherine d’Amboise, publiées et préfacées par l’abbé J. J. Bourassé, Tours, Mame et Cie, 1861: in La Fleur de la poésie française, depuis les origines jusqu’à la fin du XVe s., par André Mary, Paris, Garnier, 1951.