Catherine de Bourbon
(1558 – 1604)
Notice biographique extraite de:
Jeannine MOULIN, La poésie féminine, Seghers, 1966.
Catherine de Bourbon, princesse de Navarre, duchesse de Bar, était fille d’une femme poète, Jeanne d’Albret, petite-fille de Marguerite de Navarre et arrière-petite-fille de Louise de Savoie, mère de François Ier. C’était une nature obstinément fidèle en amour comme en matière de foi. Henri IV voulant la convaincre de ne pas épouser l’homme qu’elle aimait, le comte de Soissons, sous prétexte que celui-ci n’était pas digne d’elle, la princesse lui répondit spirituellement: « C’est vrai pour la sœur du roi, mais Catherine n’y trouve pas son com(p)te ».
En vain son auguste frère essayait-il de lui faire abjurer le protestantisme. Aux menaces qu’il fit de la proscrire et de lui interdire le royaume de France, Catherine répartit fièrement: « Monsieur, quand vous me délaisseriez, Dieu ne me délaissera pas. C’est là où est ma fiance. J’aime mieux être la plus misérable sur la terre que de Le quitter pour les hommes. »
Il lui fallut pourtant céder à la volonté du monarque et épouser Henri de Lorraine, duc de Bar (1599). Mais la princesse n’abandonna jamais la religion protestante, dont l’influence explique peut-être l’absence de couleurs et d’images qui caractérise sa poésie. Tout y est dit avec simplicité: l’aveu des fautes, l’accablement du remords et de la souffrance physique. Leur dépouillement, leur austérité même, nous repose du style fleuri et contourné, très en vogue à l’époque.
OEUVRE: Lettres et poésies de Catherine de Bourbon (1570-1605), publiées par R. Ritter, Paris, Champion, 1927.