Anne de Marquets

(1533 – 1588)

 

Notice biographique extraite de:

Jeannine MOULIN, La poésie féminine, Seghers, 1966.

 

 

 

 

Née de parents riches et nobles, dans le comté d’Eu, en Normandie, Anne de Marquets devint sœur dominicaine au monastère de Poissy, près de Saint-Germain-en-Laye.

C’est une des plus robustes personnalités féminines de son temps. Ses Sonnets, rimés pour « l’assemblée de messieurs les prélats et docteurs, tenue à Poissy », connurent un si retentissant succès qu’ils furent réimprimés quatre ans plus tard. Ils visaient les huguenots qui ripostèrent véhémentement par des propos conservés dans les Mémoires de Condé.

Forte de l’admiration de Dorat, de Ronsard, de Scévole de Sainte-Marthe et du théologien d’Espense, la bonne sœur prépara tranquillement un nouveau coup d’éclat: une traduction des vers latins de Flaminius auxquels elle joignit des poèmes personnels qui la classent parmi les poètes de la Contre-Réforme.

Devenue aveugle à cinquante-trois ans, Anne de Marquets ne fut plus en état d’enseigner ou de militer. Mais elle dicta encore plus de trois cent cinquante Sonnets spirituels qui célèbrent les offices de l’année ecclésiastique. Ce sont de petits tableaux moralisateurs inspirés par des scènes de la Bible ou des Évangiles. Certains peignent la nativité et le paradis avec une délicieuse fraîcheur. D’autres effraient en montrant les dangers qui guettent le pécheur qui n’aura pas abjuré l’esprit de Satan avant de paraître devant Dieu.

 

OEUVRES: Sonnets, prières et devises en forme de pasquins pour l’assemblée de messieurs les prélats et docteurs, tenue à Poissy, Paris, veuve G. Morel, 1562. Les divines poésies de M. Ant. Flaminius, avec plusieurs sonnets, Paris, Nicolas Chesneau, 1569. Sonnets spirituels de feue très vertueuse et très docte dame sœur A. de M., religieuse à Poissy, sur les dimanches et principales solennités de l’année, Paris, chez Claude Morel, 1605.

  

 

 

 

 

 

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