Lucie Félix-Faure-Goyau

(1866-1913)

 

Notice biographique extraite de :

Alphonse SÉCHÉ, Les Muses françaises.

 

 

 

 

 

 

Mme Félix-Faure-Goyau (Lucie-Rose-Séraphine-Élise) est la fille de l’ancien Président de la République; née le 4 mai 1866, elle a épousé un homme de lettres des plus distingués, M. Goyau.

Lucie Félix-Faure-Goyau, précédemment à la publication de son volume de vers La Vie nuancée, avait commencé à se faire connaître comme poète en insérant quelques poésies dans divers journaux et, particulièrement, dans la Revue des Deux Mondes. D’antre part, ses travaux sur Newman et sur Dante nous avaient révélé la haute culture philosophique de son esprit et son sens profond de la beauté littéraire et morale. Les fortes qualités dont elle a témoigné dans ses ouvrages de littérature, nous les retrouverons dans ses poèmes : elles forment le fond même de son beau talent. Or, le talent poétique de Lucie Félix-Faure-Goyau est tout intellectuel, artistique et nuancé de philosophie – une philosophie doucement chrétienne. – « Cette poésie si simple et si fortement religieuse – écrit M. Emmanuel des Essarts – s’élève dans la région de l’art pur jusqu’aux sommets de l’idéal. »

Il n’y a chez elle ni inquiétude torturante, ni transports extatiques. Sa foi est calme comme elle-même, comme son talent. Ce n’est pas une lyrique ni une passionnée. Elle écrit dans une langue harmonieuse, sonore, précise, et inspirée. Sa poésie, sans avoir cette élévation et cette profondeur qui étonne et subjugue chez les grands poètes, est toujours réfléchie, pleine et forte. – Les beaux vers, les vers admirables même, ne sont pas rares dans l’œuvre de Lucie Félix-Faure-Goyau.

« Tout s’épanouit en symbole ou en image dans les visions de Mme Goyau-Félix-Faure, – dit Eugène Gilbert, auquel j’emprunte ces lignes éloquentes – et ces images, peu à peu, sont devenues plus grandioses ou plus graves, comme l’accent même de sa poésie, dont, à part quelques-unes, de circonstance, les pièces les plus significativement religieuses comptent parmi les meilleures. Voyageuse intrépide, aux curiosités multiples, la poétesse est venue des jardins fleuris où la gloire des lis, des lauriers et des chrysanthèmes éveilla ses plus attachantes réminiscences classiques, elle s’en est venue des salles ombrées où s’attardent les sourires rococo des pastels et l’énigme impassible des miroirs; elle s’en est venue des boudoirs où semble résonner encore, en murmure affaibli, l’âme des clavecins frivoles… Elle s’en est venue vers la mer, éternelle vocératrice, et vers les terres légendaires de Grèce et d’Italie... »

 

 

 

 

 

 

 

 

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