Claudine Funck-Brentano

(1863-?)

 

Notice biographique extraite de :

Alphonse SÉCHÉ, Les Muses françaises.

 

 

 

 

 

Parce qu’elle n’a été mariée que deux mois à un ingénieur russe, Eugène de Tannenberg, l’auteur des Appels signe de son nom patronyme : Claudine Funck-Brentano. Née au Luxembourg, en 1863, elle suivit son père en France, après 1870. Pour son dévouement comme médecin ambulancier, Théophile Funck-Brentano avait d’ailleurs reçu le titre de citoyen français et la croix de la Légion d’honneur.

Par sa mère, Claudine Funck-Brentano est la nièce du célèbre poète romantique allemand Clément Brentano, le collaborateur d’Achim von Arnim (son beau-frère aussi) pour le recueil de vieilles chansons populaires le Cor merveilleux de l’enfant, un des précurseurs de Uhland dans la ballade. Elle est la sœur de Frantz Funck-Brentano, l’érudit historien du Drame des poisons et de l’Affaire du collier.

Avant de publier sous son nom et pour son propre compte – si je puis dire – Claudine Funck-Brentano collabora aux principaux ouvrages de philosophie de son père qui était un économiste et un métaphysicien de haute valeur. – Aussi bien, cette collaboration a grandement profité au poète, le commerce de la philosophie a donné à son esprit de l'amplitude en hauteur comme en profondeur. Je suis intimement persuadé que l’étude de la métaphysique a particulièrement aidé Claudine Funck-Brentano à reconnaître en elle le sens mystérieux de la poésie. Car ce sens poétique, Mme Brentano le possède à un degré remarquable. Tandis que tant de gens font admirablement le vers sans être poète le moins du monde, l’auteur des Appels, qui, elle, pécherait peut-être un peu par le métier, a, ce qui est infiniment préférable, ce qui est si rare, le don poétique, c’est-à-dire l’art de faire chanter les mots, d’évoquer des images et des sensations, de faire passer toute son âme dans notre âme, de nous bercer, de nous faire rêver, penser, de faire tenir toute l’humanité – avec ses douleurs, ses tristesses, ses joies et ses passions – dans quelques strophes émues, dans quelques vers harmonieux.

 

 

 

 

 

 

 

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