Léocadie Hersent-Penquer

(1817-?)

 

Notice biographique extraite de :

Alphonse SÉCHÉ, Les Muses françaises.

 

 

 

 

Léocadie Hersent, qui épousa M. Auguste Penquer, médecin à Brest, naquit au château de Keroartz (Finistère), près de Lannilis, en 1817. Elle était la petite-fille du baron Vabre, qui fut général sous le Premier Empire. Elle fut élevée par ses parents dans l’admiration de Chateaubriand et des poètes romantiques. Son esprit reçut de cette éducation au sein d’une nature demi-sauvage, une empreinte ineffaçable.

À seize ans, ainsi qu’elle l’a dit elle-même, la solitude lui dicta ses premiers vers :

           L’amour des vers naquit en moi dans le silence,

           Soudain je l’ai senti palpiter dans mon sein :

           J’avais seize ans alors, la beauté, l’innocence,

                     Le front pur et serein.

 

De caractère timide et réservé, Mme Penquer composait pour ses amis seulement. Lamartine ayant eu connaissance de ses essais et ayant sans doute reconnu dans la jeune femme un de ces plus fervents disciples, lui conseilla d’affronter le grand public.

Mme Penquer se décida alors à publier son premier livre, les Chants du Foyer, qui, pour n’être pas le plus achevé, le plus parfait, n’en est pas moins, malgré son inspiration lamartinienne, le plus personnel de la poétesse bretonne. On y trouve, exprimées avec sentiment et harmonie, les pensées de la jeune fille, de la jeune femme et de la jeune mère. À côté d’une grande foi spiritualiste, il y a, dans ce livre, un sentiment profond de la nature, qui fait songer au panthéisme de Mme de Noailles, mais est plus sain et moins déliquescent.

Le second livre de Mme Penquer, les Révélations Poétiques, fut écrit sous l’influence d’Hugo. C’est un livre d’une tonalité plus grave que le précédent, et qui contient moins de sentiments et plus d’idées. D’autre part, la langue y est plus souple et plus imagée et l’inspiration harmonieuse et brillante.

L’ouvrage le plus considérable et le plus vraiment personnel aussi de Mme Penquer est son poème de Velléda dans lequel elle glorifie la Bretagne et l’idée chrétienne. C’est une véritable épopée.

Dans ses diverses œuvres, Mme Penquer, témoigne d’une inspiration élevée et, surtout, d’une passion débordante et qui s’exprime avec une sincérité remarquable. On peut citer d’elle des cris admirables et qui permettent de la placer immédiatement à côté de Mme Desbordes-Valmore.

Il faut s’étonner de l’oubli dans lequel est tenu son nom : l’auteur de Vélléda mérite de sortir de son obscurité.

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net