Olivar Asselin
par
VALDOMBRE
Le grand polémiste, l’un des rares journalistes, le seul peut-être qu’ait connu le Canada français, est mort à l’âge de soixante-deux ans, le 18 avril 1937.
Les journaux furent unanimes à regretter cette perte presque irréparable. La plupart ont loué le courage de l’homme et le talent de l’écrivain. Une seule feuille, un ignoble torchon, par la plume de l’un de ses rédacteurs plus ignobles encore, a vomi sur la tombe d’Asselin l’épithète outrageante « d’anticlérical ». C’est assurément là une injustice criante ; la pire encore vue dans un pays où la religion nous commande pourtant un plus grand respect de la vérité.
Asselin fut profondément catholique. Et toute sa vie. Ses articles en font foi. Il ne fut jamais un dévot, un écrivain papelard, un cagot. Il n’avait pas continuellement à la bouche les mots de « sainte Providence », « sainte Église », « Dieu ». Lorsqu’il allait à confesse il n’éprouvait pas le besoin de l’annoncer au moyen de la T.S.F. Il pratiquait sans ostentation et sans hypocrisie. Il avait de grands défauts ; il fut un pécheur comme tous les autres, comme tous les catholiques, mais il savait, comme un homme, se repentir, et Dieu lui aura beaucoup pardonné.
Seule sa grande charité envers les pauvres, les déshérités de la vie, charité accomplie avec discrétion, dit assez combien il plaçait haut dans son cœur la foi catholique. Et pour être juste à l’endroit de ce fier Canadien français, il faut noter précisément que sa plus belle œuvre, ce fut sa défense du Christ et son catholicisme si profond et si sincère.
Le lendemain de sa mort, j’ai écrit un long article à sa mémoire. Il a paru dans le journal En Avant ! numéro du 30 avril dernier.
Des lecteurs me demandent maintenant de lui consacrer un Pamphlet. Je ne recule pas devant la tâche qui me sera légère et que je juge moi-même comme un hommage (non pas le dernier) sur la tombe du plus grand écrivain canadien-français et l’un des plus généreux patriotes qui honorent un petit peuple sur les bords du grand fleuve qu’il a tant aimé.
Je ne saurais fixer d’avance vers quelle date je publierai cette étude, mais l’on peut être certain que ce sera prochainement.
VALDOMBRE.
Paru dans Les Pamphlets
de Valdombre en 1936.