La manne

 

 

 

 

 

 

par

 

 

 

 

 

 

Fulcran VIGOUROUX

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le miracle de la manne est un des plus célèbres de l’Ancien Testament. C’est aussi l’un des plus dignes d’étude, et à cause de son importance et à cause des attaques dont il est aujourd’hui l’objet.

Le quinzième jour du second mois après la sortie d’Égypte, les Hébreux campaient dans le désert de Sin. Les provisions qu’on avait emportées étaient complètement épuisées ; le désert n’offrait aucune ressource ; le peuple souffrait de la faim ; il éclata en murmures contre Moïse et Aaron : « Plût à Dieu, s’écriait-il, que nous fussions morts frappés par la main de Jéhovah, dans la terre d’Égypte, quand nous étions assis autour de marmites remplies de viande et que nous mangions le pain à satiété ! Pourquoi nous avez-vous conduits dans ce désert, afin de faire mourir de faim toute cette multitude 1 ? »

En réponse aux murmures du peuple, Dieu dit à Moïse : « Voilà que je vais vous faire pleuvoir un pain du ciel ; le peuple sortira, il en recueillera chaque jour sa provision, afin que je voie s’il marchera ou non dans ma loi »... Et le matin il y eut une couche de rosée autour du camp. Et quand la couche de rosée eut disparu, il y avait, sur la face du désert, une petite chose ronde, menue comme des grains de gelée blanche sur la terre. Et les enfants d’Israël la virent et ils se dirent l’un à l’autre : « Man hou’ ? Qu’est cela ? » car ils ne savaient point ce que c’était. Et Moïse leur dit : « C’est le pain que Jéhovah vous donne pour nourriture. » Et Israël l’appela la manne. Elle ressemblait à la graine de coriandre ; elle était blanche et son goût était celui de gâteaux au miel 2. »

On voit par ces paroles du texte sacré que la manne était une nourriture tout à fait miraculeuse. On a essayé souvent, mais sans succès, de la considérer comme un produit naturel de la péninsule du Sinaï. Les Hébreux ne la connaissaient point 3, avant le jour où ils se dirent l’un à l’autre en la voyant : Man zou’ ? Ce fait domine toute la discussion, comme l’a justement observé Léon de Laborde : « Si elle eût découlé naturellement des arbres, dit-il, ils n’auraient pas considéré ce fait comme un plus grand miracle que la vue des dattes qui pendent des palmiers, des grenades qui ornent les grenadiers, des oranges qui dorent les orangers 4. »

Il suffit d’exposer les explications naturalistes pour en démontrer l’impossibilité.

Un savant chimiste français prétend que la manne est une exsudation du tamaris. Après avoir rapporté le passage de l’Exode : « Quelle est la matière désignée dans le récit précédent, qui joue un si grand rôle dans l’histoire du peuple hébreu et dont le nom a servi de type à celui d’une multitude de substances sucrées naturelles, demande M. Berthelot ? Peut-elle être assimilée à quelque matière sucrée aujourd’hui connue ? C’est là une question fort controversée 5. Deux opinions principales ont eu cours à cet égard : l’une regarde la manne comme une exsudation sucrée, fournie par divers arbrisseaux, principalement par l’Alhagi Maurorum (Tourn.), sorte de sainfoin épineux ; l’autre opinion assimile la manne des Hébreux à une sorte de cryptogame à développement rapide et en apparence spontané. Aujourd’hui l’origine de la manne recueillie sur le Sinaï peut être regardée comme fixée, d’après les recherches faites sur place par MM. Ehrenberg et Hemprich 6. « La manne, dit Ehrenberg, se trouve encore de nos jours dans les montagnes du Sinaï, elle y tombe sur la terre des régions de l’air (c’est-à-dire du sommet d’un arbrisseau et non du ciel). Les Arabes l’appellent Man. Les Arabes indigènes et les moines grecs la recueillent 7 et la mangent avec du pain, en guise de miel. Je l’ai vue tomber de l’arbre, je l’ai recueillie, dessinée, apportée moi-même à Berlin avec la plante et les restes de l’insecte. » Cette manne découle du Tamarix mannifera (Ehr.). De même qu’un grand nombre d’autres mannes, elle se produit sous l’influence de la piqûre d’un insecte, le Coccus manniparus (H. et Ehr.) 8. »

Les exégètes rationalistes admettent pleinement l’opinion exprimée par M. Berthelot ; les protestants plus ou moins orthodoxes l’acceptent avec des atténuations.

Le tarfah ou tamaris 9 croît dans plusieurs parties de la péninsule et, en particulier, dans l’ouadi Schech, où l’on rencontre un bois formé de ces arbres, qui a une longueur d’une heure de marche, ce qui a fait donner à la partie occidentale de cette vallée le nom d’ouadi Tarfah 10.

La manne du tamaris est une gomme épaisse et mielleuse qui a l’aspect de la résine quand elle est figée. Elle pend comme des gouttes de rosée aux branches de l’arbre, attachée non aux feuilles mais aux tiges. À la chaleur des rayons du soleil, pendant les mois de juin et de juillet, elle se liquéfie, et tombe par terre ; là, elle se mêle ordinairement aux feuilles sèches du tarfa et aux épines qui ont quelque ressemblance, par leur forme, avec les aiguilles des pins 11. Elle a le goût du miel. C’est assurément à cause de ces traits de ressemblance avec la manne dont parle l’Exode, que les Arabes lui en ont donné le nom. C’est aussi là-dessus que s’appuient les rationalistes pour les confondre l’une avec l’autre 12.

Plusieurs protestants orthodoxes acceptent plus ou moins complètement le sentiment des incrédules. Kalisch admet deux espèces de mannes, l’une suintant du tarfa ou manne d’arbre, tree-manna, l’autre venant des airs, air-manna. Hengstenberg et le docteur Keil 13 prétendent que la manne dont parle Moïse est bien la gomme du tarfa, mais prodigieusement multipliée, pendant le séjour des Hébreux, pour que la quantité en fût suffisante et pût nourrir la multitude des enfants d’Israël. M. Lange penche encore davantage vers le naturalisme : il ne voit dans les peintures de l’Exode qu’un « langage symbolique de la religion théocratique », qu’une « riche lumière idéale », et, pour expliquer comment le produit du tamaris suffisait pour contenter les Israélites et pouvait être cuit, il imagine, quoique l’Exode n’en dise absolument rien, qu’on le mêlait avec de la farine de grains 14.

Toutes ces explications sont inconciliables avec le texte sacré.

Il existe des différences telles entre la manne du tamaris et celle dont furent nourris les Hébreux, qu’il est impossible de les identifier : l’une avait une origine et des propriétés surnaturelles, tandis que l’autre n’a rien que de naturel.

1o La manne de l’Exode est recueillie toute l’année pendant quarante ans 15 ; celle du désert, seulement vers le mois de juin.

2o La première tombe avec la rosée du ciel 16 ; la seconde, seulement en plein midi, à l’heure même où celle-là se fondait 17.

3o L’une est si abondante qu’elle nourrit une immense multitude, à un gomor par tête 18 ; l’autre est si rare que M. Stanley assure qu’elle ne suffirait pas pour nourrir un homme pendant six mois 19.

Burckhardt estimait que le total de la production annuelle de la manne était de 500 à 600 livres 20 ; ce chiffre est trop élevé pour les récoltes actuelles, même quand les années sont bonnes. Wellsted le porte néanmoins plus haut encore et l’élève jusqu’à 700 livres anglaises, lorsque les circonstances sont favorables 21. Quand il ne tombe pas de pluie, la manne fait défaut. Mais en acceptant les chiffres les plus élevés, la péninsule entière n’aurait pu fournir de quoi nourrir les Israélites pendant une seule semaine.

4o Le pain du ciel ne tombe que les six premiers jours de la semaine ; le samedi, il fait complètement défaut 22. La gomme du tarfa suinte tous les jours, pendant la saison, c’est-à-dire, pendant six semaines environ, à l’exclusion des autres mois de l’année.

5o La manne se corrompt et se remplit de vers, le lendemain du jour où elle a été cueillie 23, le samedi excepté, où elle se conserve. Ce qu’on appelle la manne du Sinaï peut être gardé au contraire indéfiniment.

« En 1844, raconte Tischendorf, j’eus le bonheur fort rare pour ceux qui visitent le Sinaï de voyager dans le désert pendant la saison de la manne et j’en rapportai à la maison, dans une boîte de fer-blanc, plusieurs branches, couvertes de leurs perles de manne. La couleur d’un blanc éclatant, que ces perles avaient d’abord, se changea bientôt en une couleur brune. Sur les branches conservées jusqu’à ce jour, on remarque encore la gomme brunâtre et visqueuse, et l’on sent toujours l’odeur de la manne à plusieurs reprises, j’ai aussi rapporté des boîtes de la manne recueillie par les moines du Sinaï. Elle forme une masse blanche et assez épaisse, et malgré l’agitation des boîtes où elle a été longtemps liquéfiée, elle s’est néanmoins parfaitement conservée 24. »

6o Moïse dit de la nourriture miraculeuse des Hébreux : « Le peuple se dispersait et la recueillait, puis elle était moulue avec la meule ou pilée dans un mortier ; on la faisait bouillir dans un chaudron, on en faisait des gâteaux, dont le goût était semblable à celui de l’huile fraîche 25. » Pas un seul des traits de cette description ne convient à la gomme du tarfa : elle ne peut être ni moulue ni pilée ; on ne peut la faire bouillir ni s’en servir pour préparer des gâteaux.

7o La manne est aussi caractérisée par ce trait miraculeux, qui ne convient aucunement à une production naturelle : « Les enfants d’Israël, dit Moïse, en recueillirent, les uns plus, les autres moins. Et ils le mesurèrent avec le gomor et celui qui en avait recueilli beaucoup n’en eut pas plus, et celui qui en avait recueilli peu n’en eut pas moins 26 ».

8o Enfin la dernière différence qu’il importe de relever, c’est que la manne était une nourriture substantielle, qui fut, pendant quarante ans, à peu près l’unique aliment de tout un peuple. La gomme du tarfa au contraire ne peut suffire à l’alimentation de l’homme. C’est un remède purgatif, non une substance nutritive : M. Berthelot lui-même va nous en donner la preuve.

« Si l’origine de la manne du Sinaï se trouve maintenant établie, dit-il, il n’en est pas de même de sa nature chimique. Or, c’est là un sujet d’autant plus intéressant que l’analyse chimique peut seule expliquer le rôle de cette matière dans l’alimentation. La suite de mes recherches sur les matières sucrées m’a conduit à faire quelques expériences à cet égard. J’ai opéré sur les matières suivantes : l’une identique, l’autre analogue à la manne du Sinaï : 1o manne du Sinaï ; 2o manne de Syrie, ou plutôt du Kurdistan.

« 1o Manne du Sinaï. – L’échantillon m’a été donné par M. Decaisne. Il provenait du Tamarix mannifera ; il avait été recueilli et apporté par M. Leclerc, qui accompagnait les princes d’Orléans dans un voyage en Orient (1859-1860).

« Cette manne présente l’aspect d’un sirop jaunâtre, épais, contenant des débris végétaux. Elle renferme du sucre de canne, du sucre interverti, de la dextrine, enfin de l’eau. Le poids de l’eau s’élève à un cinquième environ de celui de la masse. La composition de celle-ci, abstraction faite des débris végétaux et de l’eau, est la suivante :

 

        Sucre de canne.............................................. 55

        Sucre interverti (lévulose et glucose}.............. 25

        Dextrine et produits analogues...................... 20

                                                                              ___

                                                                              100

 

« 2° Manne du Kurdistan. – L’échantillon m’a été donné par M. L. Soubeiran. Il avait été envoyé à Paris par M. le docteur Gaillardot. Il avait été récolté dans les montagnes du Kurdistan, au N.-E. de Mossoul. Voici les renseignements contenus à cet égard dans une lettre adressée à M. Gaillardot par M. Barré de Lancy, alors chancelier du consulat de France à Mossoul : Cette manne « tombe indistinctement sur toutes les plantes en juillet et en août, mais pas tous les ans ; il y en a fort peu depuis trois années. Celle-ci est recueillie en coupant les branches du chêne à galles, que l’on laisse sécher pendant deux ou trois jours au soleil : après quoi on les secoue, et on obtient la manne qui tombe comme de la poussière. Les Kurdes s’en servent sans la purifier ; ils la mêlent à de la pâte et même à de la viande 27. »

« La matière se présente sous la forme d’une masse pâteuse, presque solide, imprégnée de débris végétaux, et surtout de feuilles de chêne à galles. Elle renferme du sucre de canne, du sucre interverti, de la dextrine, de l’eau, enfin une petite quantité de matière cireuse verdâtre. Voici la composition de la partie soluble dans l’eau :

 

        Sucre de canne.............................................. 61

        Sucre interverti (lévulose et glucose).............. 16.50

        Dextrine et produits analogues...................... 22.50

                                                                           ________

                                                                             100

 

« D’après les résultats précédents, on voit que la manne du Sinaï et celle du Kurdistan sont constituées essentiellement par du sucre de canne, par de la dextrine et par les produits de l’altération, sans doute consécutive, de ces deux principes immédiats...

« Si l’on se reporte maintenant au rôle historique qu’a pu remplir la manne du Sinaï, il devient facile d’expliquer l’emploi de cette substance comme aliment. En effet, c’est un miel véritable, complété par la dextrine. On voit en même temps que la manne du Sinaï ne saurait suffire comme aliment, puisqu’elle ne contient point de principe azoté 28. »

M. Berthelot, pour échapper à la contradiction qui existe entre cette conclusion scientifique et ce qu’il a dit auparavant, que la manne de l’Exode n’était que la gomme du tarfa, termine en disant : « Aussi les aliments animaux lui sont-ils associés (à la manne naturelle), aussi bien dans les usages actuels des Kurdes que dans le récit biblique. » Et pour établir cette dernière assertion, il renvoie à l’Exode, XVI, 8 et 13, où il est dit que Dieu envoya des cailles à son peuple. Il aurait pu citer également les Nombres, XI, 31-32, où est rapporté un fait semblable. Mais si la gomme du tamaris n’est pas une substance suffisamment nutritive, ce ne sont pas deux repas de cailles qui auraient pu entretenir la vie de tout un peuple pendant quarante ans, non plus que les quelques troupeaux qu’ils avaient avec eux.

Il résulte donc de l’analyse chimique de la manne naturelle qu’elle n’a pu nourrir Israël dans le désert et que la manne que Dieu lui a donnée était bien véritablement le pain du ciel 29.

Elle cessa subitement de tomber au bout de quarante ans, quand Israël put recueillir le blé nouveau dans la terre de Chanaan 30.

Pourquoi Dieu produisit-il, pendant un temps si long, un miracle aussi extraordinaire ? Il nous l’a appris lui-même par la bouche de Moïse. « (Jéhovah) t’a humilié, il t’a laissé avoir faim, dit celui-ci à son peuple, et il t’a nourri avec la manne, que tu ne connaissais pas et que ne connaissaient pas tes pères, afin que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais que l’homme vit de toute parole qui sort de la bouche de Dieu 31. » Paroles profondes que Notre-Seigneur devait répéter un jour à Satan, dans le désert, quand le tentateur lui proposa de changer des pierres en pains 32. Il y a souvent, dans nos saints Livres, des mots comme celui-ci qui nous élèvent brusquement au-dessus de la terre pour nous transporter dans des régions supérieures. Dieu multiplia les prodiges, à l’époque de l’Exode, comme aux premiers temps du Christianisme, pour fonder alors la religion mosaïque, comme plus tard la religion chrétienne : ces moyens surnaturels sont en proportion avec cette fin surnaturelle. Pour montrer aux Israélites quelle est sa grandeur et sa puissance, il commande et la manne tombe 33, il les nourrit avec cette nourriture miraculeuse et ce miracle fait comprendre à ces esprits grossiers la nature de Dieu mieux que n’aurait pu le faire le plus beau langage.

 

VIGOUROUX.

 

Paru dans La Controverse en 1881.

 

 

 

 

 



1 Exod., XVI, 3.

2 Exod., XVI, 4, 13-15, 31. Cf. Nom., XI, 7-9. Les autres passages bibliques où il est question de la manne sont les suivants : Deut, VIII. 3-16 ; Jos., V, 12 ; II Esd., IX, 20 ; Fs. LXXVII (Heb. LXXVIII), 24-25 ; Sap., XVI ; 20-21 ; Joa., VI, 31, 49, 58 ; I Cor., X. 3 ; Heb., IX, 4.

3 Deut., VIII. 3.

4 L. de Laborde, Commentaire géographique sur l’Exode et les Nombres, 1841, p. 96.

5 Virey, dans le Journal de Pharm. 2e s., IV. 120 (1818), et Guibourt, Hist. nat. des drogues simples, II, 534 (1849).

6 Symbolæ physicæ, etc.., Zoologica, II Insecta X, Art. coccus manniparus.

7 Ces derniers prétendent qu’elle ne tombe que sur le toit de leur couvent.

8 Berthelot, Sur la manne du Sinaï et sur la manne de Syrie, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, septembre 1861, p. 584. – Toutes les raisons que l’on a alléguées pour soutenir l’identité de la manne du Sinaï avec celle de l’Exode sont réunies dans Ritter, Sinaï, p. 665-695.

9 « Tamaris, Tamarisc, Tamarix. Lin. – Genre de plantes de la classe des Guttifères, famille des Tamariscinées ; caractères : calice à 4 ou 5 segments ; corolle marcescente :’t 4 ou 5 pétales ; 5 à 18 étamines (rarement 4) libres entre elles ; 3 styles et 3 stigmates ; fruit en capsule oblongue, triangulaire, à 4 valves, à 1 loge contenant plusieurs graines aigrettées à la chalaze et attachées au bas ou au milieu des valves. Les Tamaris sont des arbrisseaux, ou rarement des plantes herbacées, d’un port élégant, à feuilles alternes très petites, en forme d’écailles engainantes. Leurs fleurs, blanches, rosées ou purpurines, sont groupées en épis simples ou paniculés. Leur patrie est la région méditerranéenne, l’Inde ou les îles Canaries. Le long des rivières et sur les côtes du Languedoc et de la Provence, croît très abondamment le Tamaris de France (T. Gallica. Lin.), Tamaris commun, Tamaris de Narbonne, Tamaris des Gaules. Il s’élève à 5 ou 6 mètres et il doit à ses rameaux grêles, à ses petites feuilles d’un vert glauque, à ses épis de petites fleurs d’un rose vif, un aspect original et pittoresque que l’on recherche pour les bosquets des jardins et des parcs. Il se plaît dans les lieux frais, au bord des eaux. Il fleurit en mai. On le multiplie de boutures. Son bois croit rapidement, donne un bon combustible dans le Midi de la France et de l’Europe... On assure que l’arbrisseau du Sinaï, nommé par les Arabes tarfa ou atlé, et qui donne de la manne par la piqûre d’un insecte du genre cochenille, est une variété du Tamaris de France. » Privat-Deschanel et Focillon, Dictionnaire des sciences théologiques et appliquées, 2e partie, 1869, p. 2386.

10 Tischendorf. Aus dem heiligen Lande, 1862, p. 34-35.

11 Tischendorf. Aus dem heiligen Lande, p. 55-56.

12 L’assimilation de la manne de l’Exode à la manne du Sinaï se trouve déjà dans Josèphe : Ετι δ χα νν ϋεται πς χινος τπος, χαθπερ χα ττε Μωϋσ χαριζμενον τ θεον χατπεμψε τν διατροφν. Ant. jud., III, I, 6. Il n’en attribue pas moins, du reste, une origine miraculeuse à la manne.

13 Keil, Biblical Commentary, the Pentateuch, trad. angl., 1866, t. II, p. 73-74.

14 Lange, Theologisch-homilitisches Bibelwerk, Exodus, XVI : Bartlett, From Egypt to Palestine, p. 279.

15 Exode, XVI, 35.

16 Ex., XVI, 4-14, Num. XI, 9.

17 Exode, XVI, 21.

18 Le gomor avait une capacité de 3 litres 88. Le mot עמר, ômer, désigne proprement un vase. « Omer, dit Michaelis, Supplementum ad Lexica hebraica, p. 1929, proprie nomen poculi fuit, quale secum gestare solent Orientales, per deserta iter facientes, ad hauriendam si quam rivus vel fons offerret aquam... Hoc in poculo, alia vasa non habentes, et mannam collegerunt Israelitæ. »

19 Stanley, Sinai and Palestine, 1868, p. 26, note.

20 Burckhardt, Travels in Syria, 1822, p. 601.

21 Tischendorf, Aus dem heiligen Lande, p. 56.

22 Exod., XVI, 22-29.

23 Exod., XVI, 20.

24 Tischendorf, Aus dem heiligen Lande, p. 55-56.

25 Num., XI, 8. Les Orientaux aiment beaucoup l’huile et la boivent par plaisir, comme si c’était une liqueur délicieuse.

26 Exode, XVI, 17-18.

27 « Ces renseignements concordent avec ceux de Virey, Loco citato, page 125. »

28 Berthelot, Comptes rendus de l’Académie des sciences, septembre 1861, p. 584-586.

29 Les différences qui existent entre les deux mannes sont bien exposées dans Robinson, Biblical Researches, t. I, p. 170 ; Léon de Laborde, Commentaire géographique sur l’Exode et les Nombres, p. 95, et même dans Knobel, Exodus. Voir aussi Kurtz, Geschichte des alten Bundes, 2e éd. 1858, t. II, p. 227-236. Cf. sur la manne, Burder, Oriental Literature, 1822, t. I, p. 150-156 ; Rosenmüller, Alterthumskunde, t. IV, part. I, p. 310-329.

30 Jos., V, 11-12.

31 Deut. VIII 3.

32 Matt. IV 4.

33 Ps. XXXII (XXXIII) 19.

 

 

 

 

 

 

 

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