Louis Bouilhet
(1822-1869)
Notice biographique extraite de :
Gérard WALCH, Anthologie des poètes français contemporains, 1924.
BIBLIOGRAPHIE. – Melaenis, poème (1851) ; – Madame de Montarcy, drame en cinq actes et en vers, représenté sur la scène du théâtre national de l’Odéon le 6 novembre 1856 ; – Hélène Peyron, drame en cinq actes et en vers, représenté sur la scène du théâtre national de l’Odéon le 11 novembre 1858 ; – Festons et Astragales, poésies (1859) ; – L’Oncle Million, comédie en cinq actes et en vers, représentée sur la scène du théâtre national de l’Odéon le 6 décembre 1860 ; – Dolorès, drame en quatre actes et en vers, représenté sur la scène du Théâtre-Français le 22 septembre 1862 ; – Faustine, drame en cinq actes, en prose, représenté sur la scène du théâtre de la Porte-Saint-Martin en février 1864 ; – La Conjuration d’Amboise, drame en cinq actes et en vers, représenté sur la scène du théâtre national de l’Odéon le 29 octobre 1866 ; – Mademoiselle Aïssé (1869-1872) ; – Dernières Chansons, avec une notice de Gustave Flaubert (1872). – En outre : Le Château des Cœurs, féerie, en collaboration avec Gustave Flaubert et le comte d’Osmoy.
Louis-Hyacinthe Bouilhet, né à Cany (Seine-Inférieure) le 27 mai 1822, mort à Rouen le 18 juillet 1869, était fils d’un médecin des armées de l’Empire qui fut chef des ambulances dans la campagne de 1812, passa la Bérézina à la nage en portant sur sa tête la caisse du régiment, et mourut jeune par suite de ses blessures. Après de brillantes études classiques au collège de Rouen, Louis Bouilhet fut l’un des internes du père de Gustave Flaubert, auquel le lia de bonne heure une amitié fraternelle, mais il renonça bientôt à la chirurgie pour donner des répétitions de grec et de latin, qui lui laissaient le loisir de se livrer aux lettres. L’éclatant succès de Melaenis, publiée par la Revue de Paris, puis tirée à part (1851), signala son début dans la nouvelle carrière qu’il s’était choisie, « et révéla d’abord Louis Bouilhet, dit M. André Lemoyne, comme un vrai dilettante dans les scènes antiques de la vie romaine... » Plus tard, dans les Fossiles, « il s’affirma comme un puissant virtuose dans un ample décor du monde antédiluvien ». C’est dans Festons et Astragales (1859) et dans Dernières Chansons (1872) que nous trouvons de petites toiles magistralement brossées, où le dessin et la couleur rivalisent de justesse et de précision. Ces œuvres de patience et de lumière nous rappellent les riches éventails chinois et les fines laques japonaises où les artistes du Levant traduisent leurs plus chères fantaisies. À côté de ces petites toiles heureuses, Louis Bouilhet aime à nous peindre des scènes humoristiques qui nous font ressouvenir des trumeaux galants où s’épanouissaient les belles rieuses d’autrefois, nos aïeules du siècle dernier : bergères et bergers mondains, reines amoureuses et tourterelles roucoulantes, sur des pelouses de haute lisse dans leurs panneaux fleuris. »
Véritable précurseur du Parnasse, Louis Bouilhet a le constant souci de la pureté de la forme, de la « perfection » ; on a pu dire de lui, comme de Sully Prudhomme, que « la moindre de ses pièces a une composition » ; il possède tous les secrets de la métrique. Ajoutons que Louis Bouilhet s’est toujours proclamé partisan de la poésie objective et impersonnelle, quoique quelques-uns de ses meilleurs vers soient précisément ceux où il a trahi le sentiment qui l’obsédait en les écrivant.
Louis Bouilhet a fait représenter avec succès plusieurs pièces de théâtre, telles que Madame de Montarcy, Hélène Peyron, La Conjuration d’Amboise, etc.