Germain Nouveau

(1851-1920)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Poètes nouveaux, Delagrave, 1924.

 

 

 

 

« Le poète anonyme à qui ses amis ont donné le pseudonyme G.-N. Humilis est une preuve de l’étrange destinée réservée à certains poètes. À ses débuts, il fut peintre et poète, se lia avec Coppée, Villiers de l’Isle-Adam, Rimbaud, Verlaine, Ernest Delahaye et Jean Richepin. Ses premiers vers furent très légers, et très peu d’entre ceux qui le connurent ont lu ses dizains réalistes, demeurés inédits. Il fit des dessins pour certains journaux illustrés, fut successivement employé au ministère de l’instruction publique et professeur de dessin dans un lycée de Paris. Soudain, il disparut. Il avait été saisi d’une crise mystique qui devait bouleverser sa vie. Ses amis s’inquiétèrent de lui, le firent rechercher. Ce fut en vain. Enfin, vers 1900, un hasard leur apprit que le poète était mendiant à la porte de la cathédrale d’Aix-en-Provence. Quand il avait reçu de la générosité des passants plus de cinquante centimes, somme qui suffisait à lui assurer le pain quotidien, il donnait le surplus aux mendiants ses confrères. S’étant proposé pour modèle saint Benoît-Joseph Labre, il mène la vie d’un moine mendiant, ou plutôt, comme il est laïque, d’un chemineau mystique.

« Non seulement il a complètement renoncé à écrire des vers, mais encore il voulut détruire ceux qu’il avait faits, et s’oppose à ce qu’aucun d’eux soit publié sous son nom. Ayant donné des recueils manuscrits de ses poèmes à trois de ses amis, Léon Dierx, Camille de Sainte-Croix et Léonce de Larmandie, il exigea d’eux, au début de sa vie nouvelle, qu’ils lui rendissent ses vers, qu’il détruisit. Fort heureusement, M. de Larmandie, navré d’une telle décision, avait pris une copie des poèmes, et, avec un soin pieux, il a sauvé et mis en lumière les nobles poèmes que la volonté trop rigoureuse de l’auteur aurait effacés, et il leur donna ce titre : Savoir aimer.

« Titre certes bien choisi, car l’oeuvre de G.-N. Humilis est un mélange de didactisme et de ferveur mystique. On y découvre une ingénuité profonde et touchante, un magnifique élan qui se traduit en images neuves et délicieuses, en vers d’une grâce souple et originale. »

Victor-Émile Michelet, 1909.

 

La notice ci-dessus, que nous devons à Victor-Émile Michelet, qui nous l’adressa en 1909, demande aujourd’hui, hélas ! à être complétée. Le poète Germain-Nouveau (Humilis), dont on vient de publier les Valentines et autres vers, n’est plus. Malade depuis assez longtemps, il s’est écroulé peu à peu depuis qu’il avait repris sa vie ambulante. Il est mort le 4 avril 1920, à Courrières (Var), en chrétien austère, prêchant le repentir et la pénitence à ses amis, à des passants.

Le Figaro, auquel nous devons ce renseignement, rappelle que Germain Nouveau lui avait donné, en 1880, des chroniques signées Jean de Noves.

 

 

 

 

 

 

 

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