Gabriel de Pimodan

(1856-1924)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Anthologie des poètes français contemporains, 1924.

 

 

 

« Gabriel de Pimodan est le chef actuel d’une vieille famille féodale originaire de l’Argonne et toujours fidèle à la cause française dans les anciennes luttes sur notre frontière du Nord-Est. Son père, Georges de Rarécourt de la Vallée, marquis de Pimodan, comte d’Échenay, etc., colonel et comte en Autriche, chambellan de S. M. l’empereur, démissionna en 1856 pour rester Français. Général au service du Saint-Siège en 1860, il remporta sur des troupes irrégulières la victoire des Grottes, et fut tué héroïquement à la bataille de Castelfidardo (18 septembre 1860). Il avait épousé Emma de Couronnel, dame de la Croix Étoilée d’Autriche, fille du marquis de Couronnel et d’une des deux dernières princesses de Montmorency-Laval.

« Gabriel de Pimodan, né à Paris le 16 décembre 1856, entrait à Saint-Cyr, en 1875, dans un beau rang. Sous-lieutenant en 1877, il démissionna en 1889 pour se consacrer aux lettres. Des lors, il publia des vers d’une forme pure et très personnelle, d’un profond sentiment idéaliste et réaliste tout ensemble.

« À côté de ces poèmes très remarqués, le public instruit n’appréciait pas moins de savantes études historiques pour lesquelles l’auteur mettait en œuvre de nombreux documents inédits et les importantes archives de sa famille.

« Le marquis de Pimodan, duc de Rarécourt, était membre de la Société des gens de lettres. Ses compatriotes de la Haute-Marne lui avaient confié la mairie d’Échenay et le siège de conseiller général à la presque unanimité. En 1766, la maison de Rarécourt-Pimodan était admise aux honneurs de la cour de France. Le 31 octobre 1860, le Pape Pie IX conférait le titre de duc aux deux fils du général de Pimodan et à tous leurs descendants mâles. »

Cette maison figure en outre au nobiliaire bavarois des princes. (Voir l’Almanach de Gotha.)

La muse de M. de Pimodan, tantôt grave et recueillie, tantôt railleuse et familière, se plaît aux hauteurs sereines de la pensée, mais ne dédaigne point le simple badinage. Ses « pièces utilitaires » sont vibrantes et patriotiques à souhait, sans cesser pour cela d’être humaines; elles font mieux comprendre la vie, les joies et les ennuis, les journaliers sacrifices du petit troupier, du « petit pioupiou, bonhomme d’un sou », qui porte dans son cœur « un siècle d’honneur plébéien », et qu’elles entourent d’une atmosphère de généreuse sympathie. Dans nombre de pièces, la grâce et la fraîcheur de l’inspiration rivalisent avec la belle sincérité de la pensée. Tels des poèmes de Pimodan respirent la mélancolie désabusée commune aux d’élite forcées de vivre dans ce « siècle d’argent » et dont beaucoup se réfugient dans la foi; d’autres semblent nous promettre un lointain renouveau, nous font entrevoir comme une lueur d’espérance.

 

 

 

 

 

 

 

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