Ernest Prévost

(1872-...)

 

Notice biographique extraite de :

Gérard WALCH, Poètes nouveaux, Delagrave, 1924.

 

 

 

 

Ernest Prévost, né à Beaumont-du-Gâtinais (Seine-et-Marne), le 2 janvier 1872, voua dès son enfance un culte ardent à la poésie. Seul à Paris à l’âge de seize ans, il se mit rapidement au courant du mouvement poétique, collabora à nombre de revues littéraires et ne tarda pas à entrer en relations d’amitié avec les poètes notoires. En juin 1898, il fonda la Revue des Poètes et voulut en faire, non seulement une revue hospitalière aux jeunes écrivains, mais surtout une œuvre d’élévation intellectuelle et d’absolu désintéressement. La Revue des Poètes était nettement spiritualiste.

Ernest Prévost fut donc en ce sens un précurseur du mouvement de réaction idéaliste. Il constitua une pléiade de jeunes talents dont les noms sont maintenant connus du public lettré. Mettant sa coquetterie, un peu paradoxale, à demeurer « l’ami et le conseiller des poètes », personnifiant, comme on a pu l’écrire, « l’amour désintéressé de l’art », il a publié peu de vers; mais dans d’excellents articles de critique littéraire, il s’est attaché à faire connaître les œuvres où s’affirment, avec la perfection de la forme, la sensibilité, la délicatesse et l’élévation de la pensée. C’est ainsi qu’il publia, en 1900, les Œuvres Choisies du regretté poète Albert Mérat, l’un des plus distingués parmi les Parnassiens, et les fit précéder d’une remarquable et substantielle étude qui place nettement à leur rang l’œuvre et le poète.

Les Poèmes de Tendresse d’Ernest Prévost sont des poèmes d’amour, mais d’un amour délicat et pur qui fait de l’épouse « l’élue et l’adorée vers qui monte l’encens d’un cœur religieux » et dont aucune angoisse ne doit jamais effleurer l’âme, aucune ombre ternir le regard.

C’est un livre de fervente adoration et d’intense piété. Le poète y a mis tout son cœur. Il y a employé tout son art. Des sentiments vrais et naturels, encore que subtils et très finement nuancés, y trouvent leur expression adéquate, et toute une gamme de notes tendres et très pures frémit amoureusement aux cordes d’une lyre dont la tonalité s’adapte merveilleusement aux délicatesses de l’âme moderne.

L’émouvant poème Les Tombes de Lumière fut très remarqué lors de sa publication dans la Revue Bleue. Il fait partie d’un nouveau recueil, L’Âme Inclinée (dédié au poète Achille Paysant), paru en 1921, qui contient aussi cette belle pièce : Le Bois sacré, et où nous trouvons des poèmes d’une inspiration variée et très personnelle, dont plusieurs traduisent avec une touchante simplicité une âme fière et généreuse qui a été souvent cruellement blessée par la vie, mais qui, bien loin de se confiner dans une stérile résignation, reprend son essor et s’élève d’un élan égal et continu au-dessus des contingences pour communier avec le Divin Maître dans l’Amour, dans la « Douceur ».

Ernest Prévost a fait paraître, en collaboration avec Charles Dornier, Le Livre Épique, anthologie des Poèmes de la Grande Guerre, qui constitue un magnifique et pieux monument à la gloire des Combattants et des Morts. Secrétaire du Comité de la Société des Poètes Français, il a fait du Bulletin de cette Société le périodique indispensable où les poètes trouvent tout ce qu’ils ont intérêt à savoir.

« La vie d’Ernest Prévost est un exemple, écrivait récemment Sébastien-Charles Leconte, sa carrière est un modèle; l’une et l’autre, une leçon : un exemple de fière et grave probité intellectuelle, un modèle de rectitude pensive et de noblesse sévère. »

Ernest Prévost a collaboré à la Revue Idéaliste, à la Revue Française, à la Femme Contemporaine, au Correspondant, à la Revue Bleue, à la Revue Universitaire, à la Grande Italie, au Gaulois, à La Liberté, à La Victoire, au Figaro, etc. Il a dirigé le Bulletin de la Société des Poètes Français.

 

 

 

 

 

 

 

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